Sujet : marché, salon, festivités, festival, événement médiéval, agenda sortie, historique, moyen-âge, artisanat, animations, compagnies médiévales. Evénements : Salon de la Passion médiévale Lieu : Montréal, Quebec. Dates : les 5, 6 et 7 mai 2017
Bonjour à tous bonne gens
de toutes les terres de ce monde où l’on parle le françois,
ujourd’hui, nous avons le plaisir de vous annoncer un bel événement qui se tient chaque année à Montréal et qui donne l’occasion aux belles terres du Quebec de s’enflammer pour la passion du monde médiéval.
Si vous résidez en France, il vous sera sans doute compliqué de vous y rendre, mais comme nous sommes suivis au delà des frontières par un public francophone qui se tient aussi outre-atlantique, nous voulions saluer cet événement et en souligner la présence auprès de tous nos amis québécois ou encore français et francophones résidents au Québec.
Un programme complet pour
trois jours de festivités et découvertes
usiques, danses historiques, costumiers, défilés de « mode », compagnies et animations médiévales, artisanat d’époque, cuirs, fabricants d’armes anciennes et autres « reconstituteurs », chaque mois de mai, Montréal se met à l’heure du moyen-âge durant trois jours complets, pour un salon entièrement dédié à l’Histoire vivante.
Au fil des années, ce rendez-vous toujours très attendu, s’est imposé comme le principal rassemblement des amateurs et professionnels, passionnés d’histoire et de moyen-âge du Quebec. On y vient depuis les quatre coins du pays et l’événement est de taille; il comptera, cette année, plus de cents exposants et intervenants.
Pour cette édition 2017, on retrouvera bien sûr de très sérieuses troupes de reconstitutions historiques : vikings du haut moyen-âge, routiers du XVe siècle, mais aussi templiers du Quebec, tous venus pour faire revivre à travers démonstrations, campements, tournois ou ateliers, ces temps lointains dont ils se sont fait une spécialité.
A tous ceux qui auront la chance de s’y rendre en mai prochain, ainsi qu’aux organisateurs, nous souhaitons un très heureux salon et une belle réussite pour cette année!
Une excellente journée à tous.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.
Sujet : poésie médiévale, satirique, satire, humour, poète, épigramme, poésies courtes. Période : fin du moyen-âge, début renaissance Auteur : Clément Marot (1496-1544) Titre : D’un curé, épigramme
Bonjour à tous,
ous partageons, aujourd’hui, une nouvelle poésie courte, prise dans le répertoire des épigrammes de Clément Marot. Le poète et auteur du début de la renaissance nous entraîne, cette fois-ci, et toujours avec beaucoup d’humour et d’esprit, dans une moquerie au sujet d’un curé qui, à l’évidence ne cesse de se vanter d’apprécier la gente féminine.
Nous sommes aux portes de la renaissance ou à l’hiver du moyen-âge comme on préférera, pourtant l’esprit satirique qui courait déjà dans les fabliaux au sujet des curés ou prêtres dévoyés, est toujours bien présent chez Marot qui ne perd pas une occasion d’en rire : cupidité, grivoiserie, sexualité débordante, écarts entre la prêche et les actes, tout y passe. Nous avions déjà publié sa Ballade sur frère Lubin, voici donc ici une autre épigramme sur le même sujet. Ce ne sont que deux exemples, on en trouvera encore d’autres chez le poète .
D’un curé, Epigramme.
« Au curé, ainsi comme il dit, Plaisent toutes belles femelles, Et ont envers luy grand credit, Tant bourgeoyses que damoyselles; Si luy plaisent les femmes belles Autant qu’il dit, je n’en sçay rien; Mais une chose je sçay bien, Qu’il ne plait pas à une d’elles. »
Clément Marot, (1496-1544)
En vous souhaitant une belle journée.
Fred
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Période : moyen-âge central, XIIIe siècle Conservation : Musée de Condé, Chantilly Manuscritancien : le Psautier d’Ingeburge
Bonjour à tous,
e week end pascal nous donne l’occasion de vous souhaiter de joyeuses pâques tout en vous parlant d’un célèbre manuscrit ancien du XIIIe siècle et du personnage historique qui s’y trouve attaché. Il s’agit d’un ouvrage religieux et même d’un livre de prières, connu sous le nom de Psautier d’Ingeburge, du nom de la reine de France Ingeburge de Danemark (Ingeborg), seconde et « éphémère » épouse du roi Philippe-Auguste, pour lequel le manuscrit aurait été réalisé et qui lui aurait appartenu.
La cène, Psautier d’Ingeburge, enluminures et peintures sur feuille d’or du XIIIe siècle
L’étrange et douloureux destin
de la reine Ingeburge de Danemark
Concernant le destin de cette jeune noble danoise, fille du roi Valdemar 1er, en tant que reine de France, on se souvient qu’il fut assez particulier puisque, dès le lendemain de la nuit de noces, le roi Philippe Auguste la rejeta et s’employa, dés lors, à faire annuler ce mariage. A ce jour, le mystère reste entier sur ce qui survint, cette nuit-là, dans la chambrée royale et les historiens s’y sont perdus en conjectures, sans que l’on puisse rien avérer.
Suite à son rejet par le roi, la jeune danoise qui n’a alors que 18 ans cherchera et obtiendra l’appui du pape et de Rome contre l’annulation du mariage. Le roi lui fera payer puisqu’il lui imposera une errance de plus de vingt ans, en la tenant recluse ou prisonnière dans divers monastères et forteresses royales. Il surseoira même à l’interdiction du pape en finissant par se remarier, même s’il n’eut jamais gain de cause face à l’Eglise. Quatre conciles se prononcèrent, en effet, en défaveur de l’annulation et rien ne fit jamais fléchir Rome, ni la détermination de Ingeburge à maintenir son honneur sauf et à défendre son statut de reine de France.
Vingt ans après, à la mort de sa troisième et illégitime épouse aux yeux de Rome, Agnès de Méran, Philippe-Auguste réhabilitera la noble danoise sur le trône, comme il l’avait répudié, sans aucune explication. Elle aura, entre temps, subi ses foudres pendant de longues années, de sévices psychologiques en humiliation, pour une raison encore, à ce jour, inconnue, comme nous le disions plus haut.
Concernant la réhabilitation tardive d’Ingeburge, elle fut à l’évidence plus le fruit de calculs et de manoeuvres politiques en vue d’alliance de la part de Philippe-Auguste que dénotant d’une quelconque volonté d’expiation face au sort qu’il avait réservé à la jeune femme. La stratégie fut vaine puisqu’il n’obtint rien des danois face aux anglais, mais la reine y gagna au moins sa liberté.
Une décennie plus tard, à la mort du roi, ce dernier tint, dans son testament, à que soit rendue à la reine, la dot de 10 000 marcs d’argent qu’il avait « injustement » perçue, à l’occasion de ce mariage; cette volonté inexpliquée d’effacer totalement cette union sera restée implacable jusqu’au bout. Après la mort de Philippe Auguste, Ingeburge fut reçu avec tous les égards de son rang par Blanche de Castille et le nouveau roi Louis VIII, elle put alors se consacrer à ses « oeuvres », jusqu’à 1238, date de sa mort.
Le prestigieux Psautier d’Ingeburge
omposé de 197 feuillets, ce manuscrit, riche en illustrations et enluminures, se trouve conservé au musée de Condé à Chantilly. A la faveur du week end de Pâques, nous en partageons ici quelques unes liées à cette fête religieuse. En plus du psautier et de ses enluminures, le manuscrit comprend aussi un calendrier décoré, ainsi que plus de cinquante peintures et encore d’autres prières et oraisons.
La reine Ingeburge y a fait écrire les dates de la mort de ses parents, ainsi que celle de la bataille de Bouvines qui consacrait la victoire de Philippe-Auguste, mais aussi la fin de sa période de souffrances et de réclusion.
Après la mort de cette dernière, le manuscrit resta attaché à la maison royale et il comporte une mention qui atteste qu’il aurait appartenu par la suite au roi Louis IX, Saint louis. Il fut d’ailleurs conservé dans le courant du XIVe siècle au château de Vincennes comme une relique de ce dernier roi.
Après le XIVe siècle, pour une raison inconnue, le manuscrit partit en périple jusqu’en Angleterre où il demeura jusqu’au milieu du XVIIe, date à laquelle il revint finalement en France. Une mention ajoutée par un faussaire sur le manuscrit tentait d’expliquer les raisons de ce passage en Angleterre mais ses affirmations ont été démontées depuis la fin du XIXe siècle, notamment par l’historien Léopold Delisle.
Après avoir été la possession de plusieurs familles ou collectionneurs, ce psautier fait partie désormais de la collection du Musée de Condé. Outre le fait qu’il est passé dans les mains de grands personnages historiques, il demeure un précieux témoin de l’art légué par les ateliers d’enluminures des débuts du XIIIe siècle.
En vous souhaitant une belle journée et de joyeuses pâques !
Fred
Pour moyeagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
Sujet : musique, chanson ancienne, médiévale, musicien, maître de musique, virelai, amour courtois, fine amour Titre : « Quant(d) je suis mis au retour » Auteur: Guillaume de Machaut (1300-1377) Période : XIVe siècle, Moyen Âge tardif Interprétes, orchestration : Roland Rizzo, Geoff Knorr Jeu vidéo : Civilization 6
Bonjour à tous,
uand le compositeur Guillaume de Machaut et ses mélodies uniques se réinvitent dans notre modernité, cela peut quelquefois prendre des dehors surprenants. Cette fois-ci, nous retrouvons deux pièces du maître de musique du XIVe siècle dans un des titres les plus mythiques de l’histoire des jeux vidéo : Civilization VI de Sid Meyer.
Ces chansons ont, bien entendu, été réarrangées pour l’occasion et ne sont proposées que dans leur version instrumentale. Elles ne forment qu’une infime partie de l’ambiance sonore du jeu qui, par ailleurs, propose plus de quatre heures trente de musique contextuelle, cette dernière variant en fonction de la civilisation choisie, autant que de la période historique traversée par le joueur. Nous sommes bien loin du temps où les jeux vidéos ne proposaient que de petits jingles ou des bandes son midi en boucle.
Concernant les pièces issues du répertoire de Guillaume de Machaut, Civilization 6 propose une reprise de Douce Dame Jolie et une autre chanson de lui dont cet article nous donne l’occasion de parler et qui s’intitule : Quant je sui mis au retour.
Cette dernière chanson se situe encore dans le registre de la « fine amor » et nous conte le transport et l’émoi de l’amoureux qui s’en revient de voir sa belle et n’en finit plus de conter les louanges de cette dernière. Nous aurons sans nul doute l’occasion d’en partager d’autres versions dans le futur, et nous publions dors et déjà les paroles ici. Cette interprétation du jour nous fournit l’occasion de l’anecdote et nous permet aussi de mesurer à quel point la musique et les mélodies du compositeur du Moyen Âge tardif continuent à travers les siècles de servir sa renommée.
Les paroles de la chanson de Guillaume de Machaut
Quant je sui mis au retour De veoir ma dame, Il n’est peinne ne dolour Que j’aie, par m’ame. Diex! c’est drois que je l’aim, sans blame, De loial amour.
Sa biauté, sa grant douçour D’amoureuse flame, Par souvenir, nuit et jour M’esprent et enflame. Diex! c’est drois que je l’aim, sans blasme, De loial amour.
Et quant sa haute valour Mon fin cuer entame, Servir la vueil sans folour Penser ne diffame. Diex! c’est drois que je l’aim, sans blame, De loial amour.
En vous souhaitant une belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. Publilius Syrus Ier s. av. J-C.