Archives de catégorie : Conférences Moyen Âge

Des conférences sur le moyen-âge et autour de la période médiévale par les plus grands érudits et experts de ces questions (historiens médiévistes, romanistes, etc…)

Conférence Kaamelott : au tour des juristes de l’Université de Droit de Strasbourg de s’y coller.

excalibur_legendes_arthuriennes_conference_histoire_medieval_litterature_moyen-age_michel_pastoureauSujet : légendes arthuriennes, roi Arthur, table ronde, littérature médiévale, série télévisée, Alexandre Astier, Kaamelott
Période : moyen-âge central, haut moyen-âge
Evénement : conférences Kaamelott la légende Juridique, à l’université de Strasbourg
Date : le 9 février 2018 à 17h00

(re)Bonjour à tous,

Voici une Info de dernière minute pour ceux qui sont sur Strasbourg à 17h00 ce soir, l’Université de Droit et d’éminents professeurs se kaamelott_conferences_serie_televisee_legendes_juridiquespenchent sur la série Kaamelott  d’Alexandre Astier, sous l’angle juridique. Tout le programme est là : Kaamelott la légende juridique.

Pour ceux qui ne sont pas sur place, cela devrait être diffusé en direct sur CanalC2 la Web-TV de l’Université de Strasbourg, au moment de l’événement : Rédiffusion en direct ici

Tout cela étant dit, avec la mouise que c’est aux archives, je sais pas comment i vont faire pour retrouver leurs billes. J’dis ça, j’dis rien.

Une belle journée!
Fred

Agriculture médiévale et paysans du moyen-âge, une conférence de Didier Panfili au Musée de Cluny

conferences_audio_video_moyen-age_monde_medieval_agriculture_paysan_serfs_vilain_moyen-ageSujet: agriculture médiévale, histoire médiévale , agriculture, techniques, paysans, vilains, serfs, outillage, jachère, fermage, métayage. monde féodal.
Période : moyen-âge central, du XIe au XIIIe
Média: conférence vidéo, chaîne youtube
Lieu: Musée de Cluny, novembre 2017
Titre:  Travailler la terre au Moyen Âge
Conférencier: Didier Panfili

Bonjour à tous,

N_lettrine_moyen_age_passionon content de proposer de merveilleuses collections et expositions autour du moyen-âge, le Musée de Cluny présente, depuis quelques mois, sur sa chaîne Youtube, de très bonnes conférences filmées. Il n’y en a, pour l’instant que deux, mais comme elles sont de grande qualité, nous ne pouvons qu’espérer que d’autres viendront s’y ajouter dans le futur.

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Dans celle que nous partageons aujourd’hui, l’historien médiéviste et maître de conférences  Didier Panfili nous invite à un voyage au coeur du moyen-âge central. « Travailler la terre au Moyen Âge », derrière ce titre générique, loin de l’échange détourné et à la vue un peu courte de nos deux pécores préférés de Kaamelott (ci-dessus), le chercheur dresse, à la lumière des dernières découvertes de l’Histoire et de l’archéologie, un vaste panorama qui couvre une période allant du XIe au XIIIe siècle et touche bien des aspects du monde paysan et de l’agriculture au moyen-âge central. Au passage, et c’est un autre intérêt de cette intervention, il dépasse le cadre de l’analyse franco-française pour aller puiser des exemples sur le terrain de l’Europe médiévale.


didier_panfili_historien_medieviste_archeologie_medievale_conference_agriculture_paysans_vilains_moyen-age_centralDidier Panfili est maître de conférences  en Histoire, civilisation, archéologie et art des mondes anciens et médiévaux, à l’Université de Paris 1, Panthéon Sorbonne. Il est également attaché au  Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris.


Des pratiques contractuelles aux techniques en usage, une large approche de l’agriculture médiévale et des paysans du moyen-âge

D_lettrine_moyen_age_passion‘une grande densité, cette conférence, au demeurant tout à fait accessible, demeure une véritable mine d’informations pour qui chercherait à actualiser ses connaissances sur l’évolution du statut des paysans dans le courant du moyen-âge central. Sur toile de fond féodal, les pratiques contractuelles liant ces derniers aux seigneurs ou aux ecclésiastiques (suivant le tenant terrien) y sont aussi abordées dans leur détail et dans leur évolution : durée et nature des concessions, variabilité des tailles, fermage, métayage, jardins, disposition dans l’espace médiéval, autour du village, etc…

A travers cette mise en enluminures_calendrier_paysan_conference_agriculture_medievale_moyen-age_centralperspective historique, on comprendra mieux les raisons de la disparition progressive des serfs et des corvées au profit des vilains, paysans « libres » ou nouvellement « affranchis ».  Au passage, on aura encore évoqué les origines de ce « labor » agricole, et la nature péjorative ou discriminante qui semble décidément et si souvent coller à la peau du « vilain » médiéval.

Didier Panfili  donnera encore ici des nombreux éléments sur l’outillage et les techniques médiévales en usage autour du travail de la terre : rotation, jachère, friche, défrichement, mais encore utilisation d’engrais organiques et naturels ou techniques permettant d’assurer la fertilité de ces sols qu’on ne cesse de travailler,même quand il sont au repos pour les aérer ou leur apporter l’azote nécessaire, etc…

Sur ces aspects (et ceci est à notre compte) on croirait presque entendre des éléments en provenance de l’agriculture biologique moderne. Au delà, pour peu que l’on comprenne bien la nuance entre rendement et productivité, on pourra aussi aisément reléguer aux oubliettes bien quelques idées reçues sur les savoir-faire des paysans du moyen-âge.

En vous souhaitant une belle écoute et une excellente journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.

Amour courtois et « fine amor », un point sur la question avec trois experts

poesie_medievale_fine_amor_amour_courtois_origine_definition_conference_moyen-age_centralSujet  :  littérature, poésie médiévale, fine amor, amour courtois, histoire, définition, contexte d’émergence, hypothèses.
Période : moyen-âge central (XIIe et XIIIe  siècles)
Média :  émission de radio,  France Culture
Titre :   la fabrique de l’Histoire, l’amour courtois (2016) par  Emmanuel Laurentin
Intervenants : Michel Zink,  Didier Lett,  Damien Boquet.

Bonjour à tous,

D_lettrine_moyen_age_passion‘où vient la notion d’Amour Courtois ? En dehors de son « invention » au XIXe siècle par Gaston Paris, que recouvre-t-elle de réalités médiévales et quelles furent les conditions de son émergence ? Voilà autant de questions que France Culture se proposait d’adresser en mars 2016 dans le cadre de son programme la Fabrique de l’Histoire, en invitant à sa table trois éminents universitaires et spécialistes d’histoire et de littérature médiévale :  Michel Zink, professeur au Collège de France (Chaire de Littératures de la France médiévale), Didier Lett (professeur d’histoire médiévale à l’université de Paris 7) et Damien Boquet (maître de conférences à l’Université d’Aix-Marseille I).

NB  ; ce n’est pas à proprement parler une conférence mais comme il s’agit d’un échange assez ouvert et informatif sur la question, nous indexons aussi cet article sous cette catégorie.

L’amour courtois, invention originale
du monde médiéval et occidental chrétien

Né dans le contexte d’une réforme grégorienne qui affirme plus que jamais le mariage comme institution et définit aussi clairement les lignes entre prêtres et laïques en faisant injonction formelle à ses derniers de demeurer célibataires, faut-il y voir là une relation de poesie_litterature_medievale_enluminure_codex_manesse_amour_courtois_moyen-age_centralcause à effet ou constater plus prudemment avec Michel Zink que cette poésie qui met au centre cette fin amor ou cet amour courtois n’émergera, en effet, qu’au sein du moyen-âge occidental chrétien et lui sera propre.

Au vue du contexte dogmatique et clérical des XIIe et XIIIe siècles, on pourra alors sans doute mieux comprendre ce sentiment amoureux ou cette définition d’une « nouvelle forme » d’amour (littéraire), qui se cherche entre l’interdiction du passage à l’acte (hors mariage pour l’homme, adultérin pour la femme) et l’assouvissement symbolique d’un désir interdit, condamné d’avance à ne jamais se poser sur son objet :

« … C’est une poésie (celle de l’amour courtois)  qui essaye d’intégrer à la vision chrétienne de l’amour cet amour relevant de l’Eros, mais qui dépasse largement le simple désir charnel et qui essaye de le récupérer… »
Michel Zink  – Extrait La Fabrique de l’Histoire

Lien vers le podcast original sur le site de France Culture

Ce serait donc aussi ce même « Amour » avec un grand A qui se tient au centre du christianisme, celui de Dieu, celui des uns et des autres qu’on cherche aussi à décliner, dusse-t-on le tirer du côté charnel et émotionnel, tout en ménageant les conditions pour transcender ces deux dimensions matérielles et le rendre, finalement, spirituel ?

En dehors de cette idée de l’exaltation, cette Delectatio Morosa qui lui sert de pendant ou d’argument (ce plaisir venu de l’attente et de la non satisfaction du désir qui excite et agite l’imagination), cette fine amor (fin’amor) et son désir jamais assouvi (quand la dame est sage ou que l’on respecte les interdits,) se transforme si souvent en souffrance et en complainte – celle de l’attente, celle de la distance infranchissable physique ou symbolique, celle du rejet, celle de la frustration pesante du non passage à l’acte, cet état où l’on n’en finit pas de se mourir d’amour – qu’on pourrait se demander s’il ne ménage  pas encore une forme de « pénitence » qui ne serait, après tout, pas totalement étrangère au christianisme.

poesie_litterature_medievale_enluminure_codex_manesse_amour_courtois_fine_amor_moyen-age_central_XIIe_XIIIePourtant, s’il est si chrétien, dans son essence, cet amour courtois, pourquoi se pose-t-il si souvent sur la dame du seigneur et de l’homme de pouvoir, et de fait aussi la femme déjà  mariée ?

Faut-il voir là une forme de valorisation symbolique   de l’adultère, et une sorte de « poésie résistante »  ou plutôt ne pas perdre de vue que cet amour courtois naît aussi, au sein des méandres et des jeux de pouvoir de la féodalité. N’y aurait-il pas, encore ici, une forme de report ou d’extension symbolique de la relation de soumission, forte et codée du seigneur à ses vassaux ou ses sujets, vers ses proches ? En d’autres termes, faut-il aimer ou louer la dame de son maître comme on est supposé l’aimer et le louer lui et lui être fidèle ? Peut-être, à condition de ne pas déraper trop loin sur le terrain glissant des analyses de genre et de la théorie des « affects », en invoquant un peu hâtivement la grille commode de la psychanalyse moderne pour la calquer sur l’époque.

Et puisque nous n’en sommes plus à une question près, si je voulais ici semer une autre hypothèse, sans doute plus terre à terre et en tout cas plus micro-sociologique, au risque de me faire tirer l’oreille pour son manque cuisant de romantisme. Sans prétendre épuiser le sujet mais pour offrir un autre angle : au delà du simple attrait et de la séduction qu’inspire la femme du seigneur, et par contagion quelquefois sa sœur, sa cousine, bref encore la gente féminine alliée au pouvoir et souvent de condition supérieure à celui qui la convoite, pourrait-il y avoir, là aussi, quelques niches secondaires, pour paraphraser Erving Goffman dans Asiles, ou, pour le dire plus trivialement, quelques avantages indirects à retirer (économiques, politiques, jeux d’influences ou supplément de soupe, poesie_litterature_monde_medieval_enluminure_codex_manesse_amour_courtois_moyen-age_centraletc…) quand on est poète ou petit noble,  en cherchant à devenir, à tout prix, le favori de la dame,  au risque de se perdre dans ce jeu littéraire d’un désir à jamais inassouvi, ou même de se faire chasser de la cour par le seigneur en cas de dépassement des bornes  ?

Bref, pour en revenir à l’émission du jour, si elle ne répond pas à toutes les questions, elle a le mérite d’en soulever un certain nombre en donnant trois approches assez différentes de cet amour courtois, qui peuvent se rejoindre par endroits (quoique) : une qui se centre sur l’analyse des genres et les lignes de démarcation entre les sexes, l’autre un peu plus axée sur la fine amor comme une forme de réponse littéraire, « anticléricale » ou « résistante » dans le cadre de la réforme grégorienne, et la troisième, sans doute un peu moins sociale ou psychologique et, de fait, plus prudente et moins spéculative aussi, basée sur une analyse qui se situe plus au niveau littéraire et au cœur des textes.

En vous souhaitant une bonne écoute et une belle journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du moyen-âge sous toutes  ses formes.

PS ; vous aurez certainement reconnu, tout au long de cet article, des miniatures  (quelque peu retouchées par nos soins) du Codex Manesse, célèbre manuscrit ancien allemand, contenant près de 700 chansons d’amour courtois. 

Le moyen-âge des religions, une « anti-conférence » de Remi Brague

conferences_audio_video_moyen-age_monde_medievalSujet: philosophie médiévale, réflexions, définition, notion de moyen-âge.
Média: conférence
Lieu: HEC (1999)
Titre:  le moyen-âge des religions
Conférencier: Remi Brague

Bonjour à tous,

I_lettrine_moyen_age_passion copial est toujours utile de revenir sur les notions que l’on emploie, a fortiori celles dont on use le plus souvent, pour les passer au crible et, éventuellement, mieux en percevoir les limites, les travers ou les biais. Aujourd’hui, c’est celle qui  est au coeur même de ce site et qui en fait l’objet – le « moyen-âge » – que nous propose d’examiner le romaniste, philosophe et essayiste Remi Brague, dans une perspective qui n’est justement pas celle d’un historien médiéviste, mais plutôt celle d’un spécialiste d’histoire de la philosophie et de philosophie médiévale.

deco_medieval_moyen-age_chretienAlors, qu’est-ce que le moyen-âge ? Et au delà  qu’est-ce que le moyen-âge des religions ?  Voilà deux questions posées en une seule et un bel exercice de réflexion auxquels nous sommes invités dans cette conférence ou plutôt devrait-on dire, avec lui, cette « anti-conférence » puisqu’il s’y emploie à déconstruire les notions de « moyen-âge » et de « moyen-âge des religions », pour nous démontrer à partir de leur émergence terminologique, historique et culturelle, ce qu’elles recouvrent de flou, mais aussi, d’européocentrisme.

Et si, pour des raisons  de durée, l’on resterait presque  un peu sur notre faim sur la partie qui concerne les chausse-trappes cachées derrière ce moyen-âge défini comme « l’ère  des religions », on retiendra avec Rémi Brague l’opposition qui en découle et qui s’y trouve sous-entendue, à une modernité qui ne le serait presque plus (religieuse) ou qui en serait déjà sortie. Ajoutons que sur le sujet des religions comparées, on pourra trouver en ligne nombre de conférences de ce brillant intervenant qui s’en est fait une grande spécialité.

Conférence le moyen-âge des religions

Remi Brague, essayiste et philosophe

Formé à l’école normale supérieure, agrégé de philosophie, docteur ès-Lettres, en plus d’être versé dans l’histoire des civilisations et des idées, Remi Brague est aussi un expert des trois religions chrétienne, juive et musulmane et de leur étude comparée.

Il ajoute à son bagage conceptuel et analytique de philosophe, des sérieuses connaissances en langues avec un champ qui s’étend au grec ancien, au latin, à l’arabe médiéval et l’hébreu et pour ce qui est moyen-age_religions_conference_philosophie_medievale_remi_braguedes langues modernes au français, à l’allemand, l’anglais et l’espagnol. Mettez par dessus tout cela, une sérieuse érudition, un sens critique aiguisé et une bonne  dose d’humour caustique et vous aurez une idée des qualités de ce grand intellectuel, autant que du plaisir qu’il y a à le suivre dans ses réflexions.

Du point de vue institutionnel ou universitaire, ses travaux lui ont valu d’être primé de nombreuses fois; il a notamment reçu en 2009, le grand prix de philosophie de l’Académie française et en 2012, le Prix Ratzinger pour la théologie. Du côté de ses publications, on lui doit de nombreux essais critiques et philosophiques sur des sujets qui touchent autant la philosophie antique, les religions comparées que l’Europe ou le questionnement sur l’homme et sur la modernité. Pour retrouver son parcours détaillé, ses titres honorifiques ou encore le détail de ses parutions, vous pouvez valablement consulter ce lien : parcours Remi Brague

En vous souhaitant une belle écoute et une excellente journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
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