Sujet : Kaamelott, médiéval-fantastique, légendes arthuriennes, cinéma, trilogie, humour, série TV, détournement, roi Arthur, Kaamelott premier volet. Période : haut Moyen Âge à central Auteur/réalisateur : Alexandre Astier Date de sortie : 21 juillet 2021
Bonjour à tous,
ntre deux fêtes médiévales et deux études de textes d’époque, voici un petit entracte estival et un peu d’humour à l’attention de ceux qui ont vu le long métrage Kaamelott Premier Volet d’Alexandre Astier.
Sorti en 2021, après de longues années d’attente, le film avait reçu un accueil plutôt favorable, au regard du difficile contexte sanitaire. En soutien du réalisateur, les médias avaient largement battu le rappel, en terme de promotion et les fans qui attendaient impatiemment ce long métrage, avaient bravé courageusement les passeports sanitaires et autres mesures en vigueur pour honorer ce rendez-vous. Finalement, le film avait dépassé les 2,7 millions d’entrées, score largement en dessous de ce qu’il aurait pu atteindre dans des conditions normales mais qui l’avait placé dans le peloton de tête du box office.
Concernant la sortie du deuxième volet de cette trilogie, aucune date n’a été précisée pour l’instant. Son auteur réalisateur Alexandre Astier a seulement annoncé, il y a quelque temps, qu’il souhaitait engager le tournage courant 2023. Il a aussi ajouté que ce deuxième volet serait, lui même, scindé en deux longs métrages de deux heures, séparés par quelques mois d’intervalle.
Sans pouvoir l’affirmer, on peut miser sur une sortie probable de cette deuxième partie et ses deux longs métrages en 2024. Cela aurait le mérite d’éviter de laisser trop longtemps en berne des fans dont certains sont restés un peu sur leur faim, après ce premier opus. Il faut dire que les 10 ans écoulés depuis la fin de la série TV ont créé, inévitablement, une certaine impatience à laquelle sont venus s’ajouter toutes sortes d’attentes difficiles à contenter.
Attention spoiler Alert. Si vous n’avez pas vu KV1, allez plutôt le voir d’abord pour vous en faire votre propre opinion. Le dvd est disponible à la vente dans toutes les bons magasins ou même en ligne (voir lien).
Pour reprendre sur cette fanbase toujours assez active sur les réseaux : contre l’idée d’un retour flamboyant d’Arthur, après tant d’années passées loin de Logres — le temps cinématographique s’étant, en quelque sorte, confondu avec le temps réel — KV1 est demeuré un long métrage assez sombre, assez loin du « Arthur Rising » que laissait présager la fin de la série télévisée. Le roi des bretons à la façon d’Alexandre Astier continue, en effet, d’y jouer résolument les anti-héros, en y trainant cette part d’ombre qui l’avait déjà largement accompagné lors du Livre V de la série (trop sombre pour certains, génial pour d’autres).
Reste à savoir si cet Arthur à rebrousse-poil finira par reprendre en main son destin divin avec un peu plus d’entrain. L’auteur déroulera quoiqu’il arrive sa vision et l’on ne pourra juger du résultat qu’une fois le point final mis à sa trilogie. Connaissant la fin tragique du roman arthurien, on se demande également quelle liberté Alexandre Astier va prendre vis à vis de cela et, le cas échéant, comment il va réussir ce difficile jeu d’équilibre entre drame et comédie. Même s’il a déjà déclaré dans des entretiens donnés ici ou là que pour lui, la comédie devait aussi savoir manier la gravité, cela reste un sérieux défi à relever du point de vue de l’écriture, et plus encore au regard du parti-pris de non-sens de la sitcom des origines.
En vous souhaitant une belle journée.
Fred Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
Sujet : Kaamelott, humour, série télévisée, médiéval-fantastique, comédie, bandes dessinées, légendes arthuriennes, nouveauté, fantasy. Période : haut Moyen Âge à central Auteur : Alexandre Astier, Ouvrage : Karodoc et l’icosaèdre, BD, Casterman Sortie : le 25 janvier 2023
Bonjour à tous,
annettes, fans, suiveurs et suivettes des productions d’Alexandre Astier et notamment de ses déclinaisons autour de la série TV Kaamelott, le lancement de la dixième BD de la série éponyme vient d’être annoncée. Avec pour titre « Karadoc et l’icosaèdre », elle sera disponible prochainement dans tout magasin de bandes dessinées qui se respecte et peut, dors et déjà, être précommandée en ligne.
Une nouvelle quête magique pour Karadoc
Côté pitch, il y sera question d’une aventure du chevalier Karadoc. Congédié de la table ronde, le seigneur de Vannes prendra ici la tête de sa propre guilde de héros, pour partir en quête d’un mystérieux objet magique : un icosaèdre, soit un solide a vingt faces qui n’ira pas sans évoquer un bon vieux D20 à tout bon roliste ou geek qui se respecte.
Perceval sera aussi de la partie et tout ça devrait donc avoir un petit goût de semi-croustillants. En se souvenant de certaines séances de recrutement de ce clan d’un nouveau genre (cf les derniers livres de la série TV), on imagine nos deux champions prompts à s’entourer de personnages forcément un peu bas de plafond mais bon, sait-on jamais ? quelques uns tireront peut-être leur épingle du jeu.
Si l’on n’en sait guère plus sur le scénario, avec un format moins contraint budgétairement qu’au cinéma, le penchant d’Alexandre Astier pour le médiéval fantasy est devenu encore plus manifeste dans cette série illustrée et il s’y lâche carrément plus ce qui n’est pas pour nous déplaire. Avec un format exploité au mieux, gageons donc que ce nouvel ouvrage continue de nous révéler de belles surprises de ce côté là. Concernant les illustrations, on ne change pas une équipe qui gagne et c’est à nouveau le dessinateur Sylvain Dupré qui s’y colle.
Lancement au Festival Angoulème
Cette BD a déjà été annoncée depuis quelques semaines, mais il faudra attendre un peu pour l’avoir en main. Sa sortie est, en effet, prévue pour le début de l’année prochaine et plus précisément le 25 janvier 2023. Dans l’attente, vous pourrez toujours relire les 9 opus précédents ou vous les offrir si vous n’en avez pas encore fait l’acquisition. Si vous voulez être sûr d’être servi en premier, vous pouvez déjà précommander cette BD en ligne dès maintenant.
Au passage, pour les grognons qui pensaient la lire à Noël et qui n’auraient pas percuté, ce lancement coïncide avec Le 50e festival de la BD d’Angoulême qu’Alexandre Astier présidera, justement, cette année. C’est une belle promotion pour l’auteur-réalisateur qui y avait fait plusieurs fois l’événement, alors qu’il s’apprête déjà à tourner la suite de Kaamelott au cinéma. Après un premier long métrage qui s’en était plutôt bien tiré en matière d’entrées en salle, dans un contexte sanitaire compliqué, AA a déjà confirmé que ce milieu de trilogie devrait être fractionné en deux parties : il y aura donc un Kaamelott 2.1 et un Kaamelott 2.2 qui devraient sortir à quelques mois d’intervalle l’un de l’autre.
« Séries illimitées », un guide drôle sur les séries TV, préfacé par A Astier
Quand Alexandre Astier ne donne pas des interviews, ne réalise pas des films ou n’écrit pas des scénarios de BD ou de futures histoires sur d’autres sujets (la bête du Gévaudan, par exemple), il lui arrive de prendre la plume pour faire des préfaces de livres. Avant d’en conclure, et pour rester sur le sujet des séries TV, nous en profitons pour faire un clin d’œil à un ouvrage fraichement sorti aux éditions Marabout et qu’il a donc préfacé.
Signé par le collectif Arrière-Cuisine, ce livre a pour titre : « Séries Illimitées, le guide ultime pour ne plus chercher des heures un truc à regarder ». Pas très académique, ni médiéval du reste, disons le tout de suite, son titre évoque plus un manuel de la glandouille sur canapé, qu’un précis sur le meilleur moyen de se désintoxiquer de Netflix, mais ça a le mérite d’annoncer la couleur. Quoi qu’il en soit, si vous êtes amateur de séries ou que vous connaissez des addicts dans votre entourage (c’est forcément le cas), cet ouvrage vous/leur proposera de faire le tri sur un marché devenu extrêmement prolifique en terme de production.
Ce guide en main, vous pourrez décider quoi regarder ou quoi écarter et zapper, en un clin d’œil. Vraie cerise sur le gâteau et c’est même tout son intérêt, en plus d’être assez complet et de passer en revue toutes les séries qui trainent, en ce moment, à la télé ou sur les plateformes, l’ouvrage est rédigé avec un vrai-partie pris humoristique et propose des textes très drôles et caustiques. Avec une belle mise en page et de nombreuses photos, il reste également très graphique et agréable à lire. A feuilleter pour passer un bon moment ou même à offrir. Pour une fois que la télé fait lire ! Vous pouvez le trouver en ligne ou chez tout bon libraire.
En vous souhaitant une belle journée. Fred Pour moyenagepassion.com L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. Publilius Syrus Ier s. av. J.-C.
Sujet : terre plate, terre ronde, science, histoire médiévale, idées reçues, préjugés, actualité. Période : Moyen Âge. Média : podcast décembre 2021 Titre : La terre était-elle plate au Moyen âge ? Intervenants : Christophe Dickès, Violaine Giacomotto-Charra, Sylvie Nony.
Bonjour à tous,
ous avions été contacté, il y a quelques années, par un auteur illustrateur. Assez sympathique, il nous avait dit faire des petits cahiers ludiques pour les enfants et pour une petite maison d’édition. L’un deux, déjà paru, portait sur le Moyen Âge. Il espérait que nous soyons intéressés et puissions en parler dans nos pages. Très honnêtement, l’idée nous a ravi. Hélas, en consultant le document, assez bien illustré, nous avons trouvé de nombreuses idées fausses sur le monde médiéval entre lesquelles la suivante, énoncée laconiquement : « Au Moyen Âge, l’Eglise et les gens pensaient que la terre était plate « . La messe était dite…
Actualité de la terre plate
Aujourd’hui encore, ce préjugé est, sans doute, celui qui résume le mieux les idées reçues sur le monde médiéval et ses mentalités. Il fait encore sourire, voir pouffer, d’un air entendu. « La Terre était considérée comme plate au Moyen Âge« . Si les médiévistes ne pouffent pas, de nouveaux publics se joignent, désormais, à eux pour des raisons différentes. À l’heure d’internet, tout devient possible et depuis quelque temps, les affirmations autour de la terre plate reviennent, en effet, au goût du jour. Cela fait lever les yeux au ciel à tous les astronomes, scientifiques, physiciens, astronomes amateurs, de la terre entière et même quelques milliards d’autres personnes. Pourtant, en janvier 2018, un sondage de l’IFOP établissait que près de 9% des français pensaient cette théorie possible : 2% en étaient totalement convaincus, 7% la jugeaient probables. C’est un peu plus qu’une sorte de « pourquoi pas ? » face à l’idée. Beaucoup de regards se sont alors tournés vers l’éducation et certains ont pu avoir une pensée émue pour la crédibilité accordée aux enseignements scolaires, autant que pour l’éducation scientifique.
À date, une brève requête faite sur google en langue française vous fera apparaître près de 46 200 000 résultats sur « terre plate ». Si vous la tentez en anglais (« flat earth »), le nombre vertigineux de 1 230 000 000 résultats s’affichera. Sur youtube, les vidéos sur le sujet sont également innombrables même si (rappelons-le) pour y poster, il ne faut pas nécessairement un doctorat en physique, ni même des études poussées en Astronomie ; une webcam et un soft de montage vidéo suffisent. En dehors de quelques pédagogues qui s’escriment à réhabiliter le bon vieux globe terrestre, si le courage vous en dit (personnellement, j’ai un peu passé mon tour), vous assisterez aux échafaudages les plus hardis visant à démontrer la platitude de notre bonne vieille « Plan-ète » .
La plupart ne tiendrait sans doute pas 5 minutes face à un Hubert Reeves. Ils n’auraient pas, non plus, été approuvés par un regretté Haroun Tazieff ni un Albert Einstein et même votre prof de physique de collège pourrait les démonter, mais qui sont tous ces prétendus experts après tout ? Quelle légitimité réelle pourraient-ils bien avoir face à des millions d’opinions et de bouches grandes ouvertes en ligne ? Deux ou trois voix de plus dans l’arène, d’où qu’elles viennent, ne font pas une vérité, pas vrai ? Je plaisante à demi. La nouvelle barbarie dont Alessandro Baricco nous avait dit un mot est dans la place. À chacun sa vérité et sa panoplie d’experts. Le plus étonnant reste, sans doute, le niveau d’élaboration de certains de ces contenus et les efforts qui peuvent y être portés. Au final, tout ça viendra allégrement alimenter la définition de la complosphère et jeter le discrédit sur tout ce qu’on peut trouver en ligne. Les vrais lanceurs d’alerte noyés dans une mer où surnagent toutes les vérités et leur exact contraire. Pas terrible…
Points de vue et motivations
Pour revenir à la terre plate, nous aurait-on menti ? Vivons-nous, sans le savoir sur un plan, un monde plus plat que la Belgique de la chanson de Brel ? Une sorte de théâtre à la Trueman show ? Certains se posent la question, d’autres s’en laissent convaincre. Nous n’allons pas passer en revue ici toutes les théories qui mettent du baume au cœur des « platistes », ni même nous aventurer à juger ces derniers. Pourtant, il est permis de se demander comment des allégations venues contredire des siècles, et même des millénaires de cosmologie, peuvent parvenir à se propager au XXIe siècle ? (même si cela reste très relativement, n’exagérons rien). À l’heure des stations spatiales, des satellites, de Hubble, des exoplanètes, de l’exploration martienne, comment le niveau de connaissances que nous avons atteint sur l’univers peut-il laisser la place à de telles affirmations ?
S’il y a de quoi se frotter les mains pour ceux qui voient un complotiste derrière chaque arbre, on se demande sur quel terrain ces croyances peuvent bien faire leur nid. Au delà des certitudes qu’a pu nous laisser (ou non, la preuve !) l’éducation scientifique, faut-il simplement y voir un besoin de poésie, d’excitation, de rêve ? Le philosophe physicien Etienne Klein bondirait peut-être sur sa chaise en lisant ces lignes, lui qui prêche « le goût du vrai » et ne cache pas ses inquiétudes sur le peu de place fait à la science dans l’information. Si vous avez eu l’occasion de voir certaines de ses conférences sur youtube (justement), notamment celle sur la définition d’ultracrépidarianisme, vous savez déjà qu’il plaide pour un retour des véritables experts scientifiques dans le champ médiatique. Quant au goût du rêve, les amoureux de science ne sont pas souvent pas obtus, ni même scientistes. Certains d’entre eux vous affirmeront que l’univers et le cosmos tels que la science actuelle conservent, même ainsi, leur charge de mystère et de poésie.
Croire, ne pas croire ? Débattre ou non ? Dans un autre registre, interrogé, il y a quelques années, sur un complot possible au sujet de l’alunissage des américains en 1969, Alexandre Astier auteur du spectacle l’Exoconférence (2014) répondait simplement : « je n’ai pas besoin de ça« . En un mot, s’il faisait le constat que ce type de choses parlait à certains et pouvait même, peut-être, correspondre à un certain besoin pour eux, il n’entrait simplement pas dans le débat. « Je n’ai pas besoin de ça ». Pas de jugement, juste un constat pour lui-même. C’est sans doute la meilleure attitude. On ne peut pas être en croisade sur tous les sujets et laisser justement cela aux experts et enseignants des domaines concernés. Connaissant la goût de l’auteur de Kaamelott pour l’astronomie, il serait, toutefois, intéressant de connaître sa position au sujet de cette théorie de la terre plate qui demeure, quand de même, d’un autre niveau que l’alunissage américain.
Tout cela étant dit, la question des causes et des motivations reste ouverte. Nous n’avons pas, ici, la prétention de la trancher. Au moment de ces lignes et en regardant de près ce résultat google, une chose demeure troublante, pourtant. Certains défenseurs de cette théorie de la terre plate sont en train d’acheter de la publicité sur le moteur de recherche pour la propager. La publicité redirige sur un site qui parle uniquement de ce sujet. On y plaide même la renaissance d’une certaine foi « contre les mensonges de la laïcité ». Plutôt étonnant comme croisade. On se demande franchement à qui elle profite et qui peut investir ses deniers pour la mener.
L’homme médiéval face à la terre plate
Ces quelques réflexions posées sur cette étrange théorie de la terre plate au XXIe siècle, revenons sur la croyance supposée que cette idée était commune et admise durant le Moyen Âge. Précisons que nous avions déjà abordé ce sujet, il y a quelques années, avec le support d’une conférence de Jean-Marc Mandosio, enseignant à l’École pratique des hautes études (EPHE). Ce dernier établissait clairement que ce préjugé de terre plane aux temps médiévaux avait été faussement colporté durant des siècles.
un podcast de Storia Voce
Preuve que ce thème est encore d’actualité, tout récemment encore, deux éminentes chercheuses et enseignantes universitaires, l’une historienne, Violaine Giacomotto-Charra, l’autre physicienne Sylvie Nony se sont penchées, elles-aussi, sur le sujet. Leur collaboration a donné lieu à l’ouvrage « La terre plate, généalogie d’une idée fausse » paru aux Belles Lettres en 2021.
À cette occasion, les deux auteurs ont été également les invitées d’un podcast de StoriaVoce. Cela va nous fournir enfin l’opportunité de vous dire un mot de cette excellente radio web. Très orientée sur l’histoire et son enseignement, ce média est présenté et animé par l’historien et journaliste Christophe Dickès. Depuis sa création en 2016, il y passe en revue de nombreux sujets historiques entourés de nombreux et prestigieux invités. Les programmes de Storia Voce couvrent toutes les périodes et sont d’un niveau soutenu. Ils sont aussi très variés avec une fréquence de 6 à 8 podcasts mensuels depuis 5 ans,
Comme on le verra dans ce très complet programme audio, non seulement le Moyen Âge ne croyait pas en la terre plate mais la science et les grecs avaient affirmé, bien longtemps avant lui, que la terre était ronde. On la pensait immobile et statique, au centre de l’univers, mais elle était déjà considérée comme un globe. On y découvrira encore qu’après Voltaire, elle a même continué d’être propagée dans certains manuels scolaires jusqu’après le milieu du XXe siècle ! C’est dire toute la considération des éditeurs de manuel d’histoire pour le Moyen Âge et toute la rigueur de certains rédacteurs d’alors.
En vous souhaitant une bonne écoute et une très belle journée. Fred F Pour moyenagepassion.com À la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
NB : sur l’image d’en-tête, il s’agit d’une gravure publiée en 1888 par Camille Flammarion. Cette illustration du XIXe siècle représente un homme regardant par delà le bord du ciel ou l’atmosphère pour essayer d’y découvrir l’espace profond. Ouvrage de référence : L’atmosphère: météorologie populaire.
Sujet : Kaamelott premier volet, médiéval-fantastique, légendes arthuriennes, cinéma, trilogie, produits dérivées, coffret, DVD, Blu-ray, Période : haut Moyen Âge à central Auteur/réalisateur : Alexandre Astier Date de sortie : 21 novembre 2021 officiel – Dispo préventes.
Bonjour à tous,
es amateurs de monde médiéval fantastique et de légende arthurienne revisitée vont être ravis. À l’approche de Noël et d’ici le 24 novembre, les DVD, Blu-Ray et autres somptueux coffrets du film Kaamelott premier volet d’Alexandre Astier, seront disponibles à la vente dans toutes les grandes enseignes y compris, bien sûr, celles en ligne.
Du même coup, tous ceux qui n’avaient pu profiter, en juillet dernier, de ce premier opus de la trilogie, pour causes de mesures sanitaires, d’indisponibilité ou même simplement parce qu’ils sont expatriés ou se trouvaient hors de France, vont pouvoir se rattraper. Les plus grands fans de la saga arthurienne à la française ( qui ne manquent jamais un collector) seront aussi au rendez-vous pour pouvoir revisionner le long métrage 12 000 fois devant un bon plateau à la Karadoc (soit : fromage, charcuterie, gras et re-charcuterie, re-fromage jusqu’à épuisement des stocks). Une grande partie de ce public a, d’ailleurs, déjà pris les devants. Le long métrage d’Alexandre Astier est, en effet, proposé à la prévente en ligne sous différents formats, depuis quelques mois, et il a déjà atteint des volumes de commandes impressionnants.
Dvd’s et coffrets épiques de toute beauté
Nul doute que Alexandre Astier sait s’entourer du côté graphisme et packaging. On retrouvera, à nouveau, un visuel très soigné pour tous ces produits et notamment pour le coffret édition épique 4K avec Blu-ray, Dvd, Dvd bonus et encore pièce en étain et portraits collector (ceux qu’on avait découvert au pré lancement du film).
Les budgets plus modestes pourront, quant à eux, se contenter du Dvd ou même encore découvrir le film en streaming sur Primevideo (cette dernière option n’est, toutefois, pas ouverte dans tous les pays). Pour plus d’informations sur tous les formats disponibles, vous pouvez suivre ce lien : Kaamelott Premier volet, coffret édition épique et autres options.
Kaamelott, le film au box office
Des entrées record dans un contexte calamiteux
En faisant un petit retour en arrière, Il faut se le dire. Même si le premier volet de la trilogie Kaamelott était très attendu et qu’il a bénéficié d’une très large couverture médiatique, c’est rien moins qu’un exploit que celui réalisé par Alexandre Astier, l’été dernier. Il a, en effet, réussi à faire entrer au cinéma près de 2,5 millions de personnes dans le contexte du pass sanitaire alors nouvellement mis en place. L’auteur de Kaamelott a même, au passage, cloué au piloris quelques sérieux blockbusters au moment où certains tenants de salles parlaient de baisse de fréquentation de 75%, au passage de la mesure.
Ce phénomène de demi-désertion a, cela dit, touché toute l’industrie cinématographique et on se souvient, à la même période, du choix de Disney pour la sortie de Black Widow. Le géant américain avait, en effet, décidé de diversifier sa stratégie , en proposant le film plus vite que prévu et gratuitement sur sa plateforme de streaming Disney+. Tout le monde n’a pas la chance d’avoir ce genre de plan B pour tenter un report des ventes de la place dé cinéma vers l’abonnement en ligne. Au passage, le très attendu Disney Marvel fait partie des films que Kaamelott premier volet a coiffé au poteau aux box office français. Ce n’est pas rien quand on connait le succès cinématographique presque hégémonique de la célèbre licence créée par Stan Lee. Et cela prouve aussi que le petit village gaulois français reste capable de résister au tout US quand l’originalité et l’ambition sont au rendez-vous. En matière de cinéma national, le dernier OSS 117 s’est, du reste, lui aussi retrouvé derrière les légendes arthuriennes à la façon Astier.
Coefficient multiplicateur & projections
On peut supposer que, dans des circonstances normales, ce chiffre d’entrées de Kaamelott aurait pu être multiplié facilement par 4, voire 5 : les résistants au pass, ceux qui n’avaient, simplement, pas envie de se gâcher le plaisir, en passant par 40 contrôles, ceux qui se sentant contraints indument par le pouvoir, en ont simplement pris le contrepied, ceux qui n’avaient pas connaissance de la mesure, etc… Cela fait du monde.
On peut encore ajouter à cela les re-visionnages des plus fans qui, on l’imagine bien, ont pu aussi être freinés par ces lourdeurs du dispositif gouvernementale et leur nature invasive. Dans le contexte, même les plus opiniâtres d’entre eux n’étaient, sans doute, pas prêts à engouffrer 2,3 et encore moins 203 séances comme le désormais Recordman Guinness qui a élevé Kaamelott au rang de « film le plus visionné du monde au cinéma ». Coté box office, en dehors de cet épiphénomène qui a, peut-être, à sa façon, ajouté à Kaamelott premier volet, un petit supplément de réputation mondiale, Alexandre Astier a donc du se contenter du titre de plus gros succès français depuis l’arrivée de la Covid 19. Economiquement, la consolation est un peu maigre mais cela reste un indicateur honorable.
Un parfum de sortilège sur la trilogie
Enfin voilà, inutile de refaire le match ! Même si, avec un pass sanitaire mis en place quelques jours avant la diffusion, il commençait à planer un peu sur cette trilogie Kaamelott au cinéma comme une vieille odeur de souffre. Bien sûr, on ne peut pas dire qu’Alexandre Astier ait dû traverser, contre son propre gré, une pluie de calamités durant les 12 ans qui ont séparé ce film de la série (de 2009 à 2021). Il est aussi à l’origine d’un certain nombre de choix ayant retardé sa sortie : renégociation et reprise des droits avec Calt, réalisation d’Astérix : Le Secret de la potion magique, … Bref, pour partie, il a mené sa barque là où il le souhaitait.
Bruno Fontaine aka Elias de Kelliwic’h
Pourtant, l’arrivée de la Covid au moment fatidique, et les différents reports de sortie dus aux mesures sanitaires ont pris, par moments, des allures de sortilèges à la Elias de Kelliwic’h (le double de Merlin dans la série Télévisée ). Et même si on pouvait trouver le titre « Kaamelott premier volet » plutôt factuel, voire pas très engageant pour qui n’était pas fan de la série et encore moins d’histoires à suivre, il aurait presque fait l’effet d’être là pour conjurer le sort*. L’auteur-réalisateur l’avait dit et répété, les autres volets de la trilogie ne pourraient exister qu’en fonction du succès éventuel de ce premier opus. Rien d’étonnant. C’est la loi du marché et l’essai a été, tout de même, transformé en dépit du contexte.
Avec un tel nombre d’entrées (déjà en passe d’être complété par un beau succès de ventes côté dvd’s), le second opus de Kaamelott au cinéma devrait désormais être en bonne marche. L’auteur-réalisateur l’a d’ailleurs confirmé en interview, tout en restant, à son image, mystérieux sur le tournage, la date de sortie, la teneur du film, etc. Presque rien n’a filtré. La seule chose que la presse a réussi à lui arracher est la phrase suivante : « Peut-être que le 2 ce sera pas vraiment un seul 2 ou un truc comme ça. » (Quodidien, TF1, août 2021). En gros, si vous cherchez quelqu’un de vraiment capable de vous faire grâce de spoil alerts, Alexandre Astier continue de s’avérer maître dans sa catégorie, au grand désespoir des chasseurs de scoop.
En vous souhaitant une belle journée.
Frédéric EFFE Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
* Avec le recul, ce titre Kaamelott premier volet peut sembler un choix assez curieux commercialement parlant. Certes, l’annonce de la trilogie Kaamelott au cinéma date au moins de 2009 mais en matière cinématographique grand public, on s’est habitué à des titres plutôt orientés sur le sujet et le contenu : Star wars, la guerre des étoiles, Lord of the Rings : la communauté de l’Anneau, Die Hard : Piège de Cristal, Il était une fois dans l’Ouest, etc… On mentionne plus souvent les suites (le retour, 2, etc…) mais rarement, le fait que certaines premières parties espèrent trouver leur prolongement. Par ailleurs, l’auteur a bien pris la précaution de déclarer que le titre s’adressait à tout public même à des gens n’ayant jamais entendu parler de Kaamelott. A-t-il juste voulu annoncer la couleur ou peut-être, encore était-ce un moyen de ne rien dévoiler du contenu justement ? On le sait taquin. D’un point de vue marketing et distribution, ce n’est en tout cas pas très commun.
NB : l’image d’en-tête est un montage à partir de deux affiches différentes du film Kaamelott premier volet.