Bienvenue à Castlewood, motte féodale, forteresse du Xe siècle. Sujet : construction de châteaux, édifices ou engins de siège du moyen-âge, motte castrale du Xe siècle. Epoque : haut moyen-âge pour cette vidéo. Jeu video : medieval engineers Modes proposés : créatif (sandbox), survie, multiplayer. Editeur : keen software, Sortie en 2015 Vidéo : châteaux, forteresses médiévales, chaîne youtube sur le moyen-âge,
Time lapse, tutoriel sur la construction de la motte feodale
ous partageons, aujourd’hui, une petite vidéo que nous avons réalisée dans le cadre de la découverte du jeu vidéo « medieval engineers ». Elle nous a permis à la fois d’approcher les possibilités du jeu, notamment sur la partie construction bois, (colombages, fortifications, tours et mécaniques liées à ce matériau), tout en cherchant à recréer une motte castrale du dixième siècle de bonne taille.
Nous aurons l’occasion de publier une vidéo plus complète sur cette motte castrale dans le futur mais pour l’instant, nous vous proposons déjà ce « time lapse » qui permet de voir en 30 minutes l’ensemble du travail de construction effectué, (qui, au passage, a pris en réalité plus de 60 heures).
Mottes castrales et féodales et naissance de la féodalité
u point de vue historique, au dixième siècle, l’empire carolingien est disloqué et divisé, la descendance de Charlemagne n’étant, en effet, pas parvenue à s’entendre pour en maintenir la cohésion. A cette même période, des invasions vikings et byzantines font des expéditions et des raids de pillage réguliers sur le territoire de l’empire et l’armée carolingienne ne peut plus y faire face. Dans ce contexte, les barons et seigneurs sont encouragés à construire sur leur domaine des fortifications pour protéger leur territoire et notamment pour résister à ces vagues d’envahisseurs.
De là, naîtra une période d’enchâtellement qui durera plus de quatre siècles pour passer des châteaux et forteresses de bois au châteaux de pierre et faire évoluer l’architecture médié-vale, autant que l’art de la guerre et de la défense du territoire, de manière unique et irrévocable. Au niveau social, ce phénomène donnera également naissance aux structures de la féodalité médiévale et à l’organisation hiérarchique, économique, militaire et sociale des territoires autour de la personne du seigneur. (photo ci-contre, reconstitution d’une motte féodale du Xe siècle, Institut écologie et environnement CNRS )
e simple article ne peut, bien sûr pas épuiser ce sujet passionnant que recouvrent les mottes castrales, l’enchâtellement et la naissance de la féodalité, et il n’y prétend d’ailleurs pas. Nous reviendrons sur tout cela en présentant de manière un peu plus détaillée, cette forteresse du Xe siècle que nous avons baptisée « Castlewood ». Pour l’instant, profitons simplement de cette vidéo pour approcher un peu mieux le potentiel et les possibilités offertes par le jeu médiéval engineers tout en découvrant une grande motte castrale; de quoi, nous l’espérons, assouvir la curiosité des passionnés du monde médiéval tout en donnant du grain à moudre aux joueurs.
Inventaire défensif et architectural du domaine
otre motte castrale comprend un pont dormant, de larges fortifications équipées de tours d’angles, une barbacane doublement fortifiée.
Dans la basse cour, on retrouve une église de bois, des fermes, maisons et granges avec leur enclos ainsi qu’une incontournable taverne. Au niveau supérieur de la butte, on trouve le logis du seigneur, qui se trouve être une luxueuse demeure de bois à colombages. On trouve également, à ce même niveau de la haute cour, les écuries du seigneur et à nouveau pour protéger cette zone une barbacane fortement renforcée, avec même à son sommet, un piège de pierre. Une nouvelle palissade de bois a été également installée pour barricader l’endroit, équipé lui-même de force tours sur son périmètre .
On est là quand même dans un luxe total bien loin de la motte castrale typique avec son simple donjon dans la haute cour et sa double palissade circulaire dans laquelle on rentre à peine quelques fermes. Ici, le seigneur est puissant et les invasions ont relativement épargné ce domaine pour permettre aux habitants d’avoir le temps de le protéger avec de si grandes défenses. Le grand fossé qui borde notre forteresse est à l’image du reste, de taille imposante. Pas de douves emplies d’eau ici et pas de cours de rivière ou détournée, le fossé reste sec. Côte défense active, nous nous sommes encore fendus de quelques catapultes, ce qui frise le luxe ostentatoire. Avec les tours que nous avons ici et quelques bons archers, nos défenses passives auraient sans doute suffi à mettre au pli une horde de barbares envahisseurs mal éduqués, mais au diable l’avarice!
A noter que pour ce petit exercice médiéval, nous avons réalisé l’en-semble des constructions totalement sur terre battue et sans aucune fondation. Si les fermes et les masures semblent souvent construi-tes ainsi à cette période, il faut vraiment se garder de généraliser. De tout temps, les hommes ont eu la sagesse de s’adapter à leur environnement et d’utiliser les matériaux qui se trouvaient à leur portée pour construire leurs habitations. On ne voit donc pas pourquoi dans un environnement où la pierre abonde, ils ne l’auraient pas utilisée. Penser autrement irait encore avec cette idée qu’on s’était faite un peu vite d’un moyen-âge où tout l’héritage du passé aurait été perdu et où finalement on n’aurait tout oublié, ne sachant plus rien, ni de la médecine des plantes, ni de l’architecture, ni finalement, de rien. Si cela paraît encore réaliste à certains, levez la main, s’il vous plait. Voilà merci, bon sortez maintenant! Non mais je plaisante vous pouvez rester. Bon mais bref, vous l’aurez compris le fait d’avoir fait dans cette forteresse absolument toutes les constructions sur terre battue relève plus de l’exercice de style que du réalisme historique.
Sur ce, une très belle journée et aussi de bonnes ripailles pour ce réveillon de fin d’année! joyeuses fêtes à tous!
Sujet : Châteaux et forteresses, Château Montbrun, Dournazac, Haute vienne.
Histoire et architecture médiévales Média : vidéo, réplique du château Période : moyen-âge central
Bonjour à tous!
‘est avec grand plaisir que nous partageons aujourd’hui cette nouvelle vidéo sur le moyen-âge et ses forteresses, dans laquelle nous parlons du merveilleux et célèbre château Montbrun et de son domaine.
La construction de cette forteresse a débuté au XIIe siècle et s’est achevée au XVe s. Depuis, le château Montbrun a été sujet à diverses restaurations dont notamment une au XIXe siècle et une autre courant XXe par son actuel propriétaire. Par chance, il semble que l’ensemble de ces travaux n’ait pas dénaturé la forteresse d’origine, aujourd’hui classée au titre des monuments historiques français.
Une histoire qui se perd dans la nuit des temps
Le château Montbrun est situé en Haute-Vienne sur la commune de Dournazac. L’histoire, autant que les origines des terres autour de Montbrun, sont au moins aussi intéressantes et passionnantes que le château lui-même. Le terrain autour de la forteresse a en effet été occupé depuis des millénaires par des ethnies ou tribus successives qui, au delà de sa simple position stratégique, semblent y avoir vu et même découverts des richesses (mines d’or?) qui fondent encore les légendes actuelles du domaine et de château Montbrun. Les Celtes l’ont occupé, puis les francs et on y a même retrouvé la présence d’une motte castrale et d’une tour en bois. Non loin de là, encore, dans le courant du XIIe siècle (en 1199 pour être plus précis), sur le site de Châlus Chabrol, le roi Richard Coeur de lion en personne (rendu célèbre entre autre par les aventures de Robin de Bois) a trouvé la mort pendant un autre siège après avoir reçu un carreau d’arbalète à la base du cou. Au passage, si vous le souhaiter, vous pouvez consulter l’article sur la très belle complainte poétique que Richard Coeur de Lion nous a laissée alors qu’il était emprisonné en Autriche.
Château Montbrun, un bijou d’architecture médiévale du XIIe et du XVe siècle
Un siège à 21 millions d’Euros :
la vidéo sur château Montbrun
Pourquoi ce titre ? Et bien tout d’abord parce que ce château et son gigantesque domaine (étables, maisons, dépendance, immense restaurant taverne, etc) sont à vendre. Le propriétaire actuel est un hollandais d’origine celte passionné et qui a beaucoup investi dans le château pour l’amener au niveau d’une prestation de luxe (héliport, jacuzzi, suites mirobolantes, mobilier d’époque, …) dans le respect de son architecture et de son histoire mais il souhaite apparemment le vendre depuis quelques années. Avis donc aux acheteurs nantis! On raconte même que Brad Pitt a failli l’acheter mais que Angelina Jolie le trouvait un peu isolé lui préférant une propriété un peu plus proche du bord de mer et des alizés. Je précise que je ne suis pas du tout, mais alors pas du tout, en situation de vérifier cette information hautement people, glanée sur le web et qui ne me passionne qu’à demi, il me faut bien l’avouer, mais comme certains pourraient la trouver intéressante, je la mentionne. Il en faut pour tout le monde.
Pour le côté « siège » du titre et de la vidéo, il s’agit bien sûr de siège médiéval. En effet, en 1424, le château est assiégé par le roi de France, Charles VII au motif que Guy Brun, le seigneur du domaine de cette époque refuse obstinément de se soumettre à son autorité, lui préférant la couronne anglaise et Henri VI. L’infortuné et outrecuidant Guy Brun périra dans ce siège.
En construisant une réplique de ce château à l’aide du moteur du jeu « Medieval Engineers » et de sa boîte à outils (sandbox*) pour bien sûr parler d’histoire et d’architecture médiévales nous avons aussi voulu ouvrir l’opportunité de pouvoir revivre ce siège de la manière la plus réaliste qui soit aux détenteurs de ce jeu vidéo.
L’architecture de château Montbrun
Grand château symétrique, à la cour intérieur carrée, doté de tours d’angle défensives dont une est surmontée d’un donjon immense, (chaque tour étant bien sûr relié par des courtines), il ne fait aucun doute que le Château Montbrun largement reconstruit au XVe hérite des standard de l’architecture philippienne.
Même si de l’extérieur, le château de Montbrun en impose par l’élévation de ses murs autant que par la hauteur vertigineuse de son donjon, nous ne sommes pas non plus en face d’une forteresse gigantesque mais plutôt d’un château de taille moyenne. Pourtant à flâner à l’intérieur de ses couloirs, ses escaliers de colimaçon et ses tours, on se rend bien compte de la surface habitable (plus de 400 m²) et l’impression de grandeur est au rendez-vous.
A l’image de nombreux autres châteaux du moyen-âge, cet édifice ramassé sur lui-même et dont chaque mètre carré semble avoir été optimisé à l’intérieur de son enceinte, contient tous les standards qu’on peut attendre d’un château-fort médiéval: une chapelle, un vaste logis du seigneur, de spacieuses cuisines et un grand hall pour les fêtes, et bien sûr de nombreuses dépendances et habitations. On y trouve même des oubliettes en sous-sol d’une des tours et, ô merveille pour les amateurs de souterrains et autre passage secret!, une chambre secrète dans une autre tour.
Détail de l’intérieur actuel de château Montbrun
Comme mentionné plus haut, le château a été superbement restauré et entretenu par son actuel propriétaire. Si vous souhaitez en savoir plus sur la question, vous trouverez plus de photos et détails ici : site web du château Montbrun à vendre. Je vous mets aussi quelques photos ci-dessous afin que vous vous en fassiez une idée.
Détails de l’intérieur de la réplique
Comme la réplique que nous avons faite a pour vocation d’aborder l’architecture et l’Histoire de château Montbrun, mais également de permettre de revivre le siège de 1424, nous ne l’avons pour l’instant pas meublé. Nous avons par contre mis force dispositifs en place pour en sécuriser les accès qu’il s’agisse de sa porterie principale avec sa grande portes et sa grille mais aussi de tout accès vers les bâtiments depuis la cour intérieure. Voici quelques captures d’écran de ces dispositifs.
Montbrun hanté ? La légende de la dame en bleu
Pour ce château comme pour tant d’autres, on conte l’histoire d’un revenant que l’on aperçoit encore de nos jours au hasard d’un couloir et d’une nuit sans lune. C’est l’âme d’une dame en peine, Jaquette de Bourdeille, qui erre à la recherche de sa bague.
N’hésitez pas à regardez la vidéo présente dans cet article pour en savoir plus sur elle et sur château Montbrun. Tout y est!
Merci de votre intérêt et Longue vie!
Fred
Pour moyenagepassion.com
* Sandbox : bac à sable. Désigne la boite à outils de jeu vidéo qui propose des pièces permettant l’assemblage et la construction d’édifices, de technologie ou d’objets complexes.
« Il n’y a point de place faible, là ou il y a des gens de cœur » Pierre de Terrail de Bayard (1476 – 1524)
Citation médiévale du célèbre chevalier sans peur et sans reproche.
our aborder l’architecture médiévale et les systèmes de défense essentiels des châteaux forts que sont les hourds, les mâchicoulis et bretèches, voici une autre de nos vidéos, réalisée à l’aide du moteur du Jeu Medieval Engineers.
En dehors de ses tours défensives, de ses hauts murs, ses pont-levis ou ses élévations (qu’elles soient naturelles ou de pierre), en dehors même des archères ou meurtrières qui offrent aux défenseurs la possibilité de tirer sur les assaillants en restant à couvert, au moyen d’arcs longs ou à l’arbalète, minimisant ainsi leurs chances d’être vus ou touchés, il existe, dans l’architecture des châteaux forts et forteresses, d’autres mécaniques de défense passive qui permettent d’ouvrir des angles supplémentaires sur les pieds de murailles ou les portes, et de les défendre avec plus d’efficacité.
Ces systèmes de défenses sont plusieurs ordres : les hourds, les mâchicoulis et les bretèches. Dans les trois cas, ils procèdent d’ouvertures verticales qui permettent des tirs plongeants ou des jets de liquides ou d’objets sur les assaillants arrivés au pied des murailles ou devant les portes du château ou de la forteresse. Dans les trois cas encore, ces systèmes défensifs ménagent une couverture au défendeur, de façon à ce qu’il puisse tirer ou jeter des choses sur les assaillants sans être lui-même fortement exposé à leurs possibles représailles. Qu’ils se tiennent sur des murs droits ou de corbeilles à créneaux, l’objectif des hourds et des mâchicoulis reste donc toujours le même, améliorer la visibilité sur les pieds de murs ou de tours et offrir un couvert propice à la défense du bâtiment.
Les Hourds : histoire & définition
Les hourds sont en bois. On trouve les premières traces de leur présence ou, en tout cas, de leur mention, dans l’ouvrage de Jules César « commentaires sur la guerre des gaules ». On a donc la certitude que les romains les connaissaient, même s’il est difficile de les dater précisément.
On a émis l’hypothèse que les hourds n’étaient montés qu’en temps de guerre et ôtés en temps de paix. On les trouve sur les hauts des murailles, le long des chemins de ronde, ou en haut des corps de garde et des porteries, mais aussi sur le haut des tours défensives qu’ils ornent des leurs merveilleuses boiseries. Dans ce dernier cas, comme ils sont aussi, souvent, les supports de toitures, il semble peu probable qu’on se soit pris de l’idée de les démonter, sauf à s’assurer que les années de paix allaient durer; nul doute qu’on ne le faisait pas dans les régions où les conflits perduraient entre seigneuries ou entre territoires frontaliers. Avec le temps, ces installations de bois ont été peu à peu supplantées par les mâchicoulis qui sont des trous et des ouvertures ménagés directement dans les corbeilles de pierre qui soutiennent les créneaux; le défenseur bénéficie alors de l’abri des créneaux et le dispositif a l’avantage d’être plus solide que les hourds de bois et surtout moins inflammable.
* sur la photo ci-dessus, prise à Carcassonne, les hourds reconstitués par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc en 1850 .
Les Mâchicoulis & Bretèches
Avec l’évolution des engins de siège et spécialement l’avènement des trébuchets dans le courant du douzième siècle – engins redoutables, capables de propulser à grande vitesse dans les airs et contre les murailles des châteaux des blocs de pierre pouvant peser plus de 140 kilos -, la résistance des hourds se trouvait fortement compromise. De fait, progressivement, au fil du XIIIe XIVe siècle, les mâchicoulis sont venus s’y substituer. Jusque tard dans le temps et même s’ils n’avaient plus la même fonction défensive, on a tout de même souvent laissé les anciens hourds en place en haut des tours défensives, justement parce que, comme nous le disions plus haut, les toitures reposaient sur eux.
Comme les mâchicoulis, (photo ci-dessus) les bretèches sont également en pierre et sont ménagées le long des murs, pour protéger une porte ou même un angle de mur ou de muraille. (photo à gauche).
Survivance de ces systèmes de nos jours
Comme le bois est périssable, la majorité des hourds n’a pas traversé le temps, certains ont été entretenus et les bois remplacés et sont encore visibles, d’autres ont été reconstitués totalement. Il faut savoir qu’à la période où les hourds étaient populaires, on pouvait en observer, pas uniquement sur les tours de garde ou les murailles des châteaux, mais également sur les églises ou même sur les bâtiments ou fermes qui se situaient dans des zones fortement exposées ou conflictuelles.
On trouve encore aujourd’hui sur le territoire français et, notamment, dans la Meuse, des églises qui ont conservé ou pris soin de leur hourd.
Quant aux mâchicoulis ou aux bretèches, on peut encore les observer dans les châteaux en pierre d’époque quand les œuvres de restauration des siècles précédents ne les ont pas détruits ou simplement bouchés.
Dans le courant du XVe siècle, avec l’avènement de l’artillerie lourde et la recentralisation des pouvoirs autour d’un roi et d’une armée forte, les guerres changeront. Graduellement, les châteaux passeront alors de châteaux forts et bâtiments défensifs à palais d’agrément et de prestige, on trouvera pourtant, encore, dans ces nouveaux édifices élevés à la gloire de leurs princes ou de leurs rois, des traces de bretèches mais elles ne seront plus alors que décoratives, comme en hommage à leurs ancêtres de pierre et aux châteaux forts.
Voilà, mes amis, un peu d’informations sur ces systèmes de défense et sur l’architecture médiévale défensive.
Une excellente journée à tous.
Frédéric EFFE.
moyenagepassion.com A la découverte du monde du moyen-âge sous toutes ces formes.