Sujet : danse, musique médiévale, Saltarelle Période : moyen-âge tardif, XIVe siècle Titre : Saltarello. Auteur : anonyme Tirée du Manuscrit Add 29987 British Museum. Interprète : Dead Can Dance Album : Aion (1990)
Bonjour à tous, ous avons déjà parlé ici du manuscrit ancien Add 29987 du British Museum dans lequel on retrouve, entre autres pièces musicales, nombre d’estampies ou saltarello du moyen-âge central. De nombreux ensembles de musique ancienne et médiévale s’y sont frottés mais, aujourd’hui, c’est la version d’un groupe qui n’est pas coutumier du genre que nous vous proposons. En 1990 et bien avant la reprise la version du musicien hongrois Arany Zoltán que nous vous avions présenté il y a quelque temps, le groupe australien mythique Dead Can Dance interprétait, en effet, sa propre version du même Saltarello (ou Saltarelle en bon français) dans son cinquième album, intitulé Aion, album dédié tout entier aux musiques médiévales et anciennes, revisitées à la façon du groupe.
Dead Can Dance:
musique experimentale gothique inclassable
ormé dans les années 81 à Melbourne en Australie par Lisa Gerrard and Brendan Perry, le groupe Dead Can Dance s’est ensuite installé à Londres pour y poursuivre sa carrière. Après une séparation à la fin des années 90, ils se sont reformés, à nouveau , dans les années 2010. Aux dernières nouvelles et plus près de nous en 2015, le groupe s’était installé cette fois-ci, en France, pour y concocter un nouvel album.
Lisa Gerrard and Brendan Perry, hégéries et créateur du groupe Dead Can Dance
Il n’est pas facile d’enfermer les Dead Can Dance dans un genre musical tant ces artistes vont puiser leurs inspirations dans des répertoires acoustiques variées: des sonorités et rythmiques africaines, aux influences folk anglaises, en allant encore jusqu’aux chants grégoriens ou à des notes indiennes et moyen orientales. On les range, tour à tour, dans la Dark wave néoclassique, la World music, le rock gothique ou païen et même le post-punk mais, au delà des étiquettes, on se situe indéniablement, avec eux, dans la recherche artistique débridée et la musique expérimentale dans le bon sens du terme. Du reste, quand ils s’attaquent au répertoire des musiques anciennes et médiévales comme ici, avec ce Saltarello du XIVe siècle, ils le font avec une grande aisance et même avec brio.
Une bonne écoute et une très belle journée à tous!
Fred
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Sujet : François Villon, programme de radio, théâtre, poésie médiévale, Période : moyen-âge tardif Media : Emission de Radio, Audio Titre : les vivants et les Dieux Intervenants : Michel Cazenave, Michel de Meaulnes (Michel de Maulne) Radio : France Culture (2003)
Bonjour à tous,
ujourd’hui, nous vous invitons à vous élever dans le monde mystérieux du langage des poètes, à la quête d’un tout autre éclairage sur François Villon, l’homme comme l’oeuvre. Il s’agit, en effet, de découvrir une rencontre au carrefour de la poésie, du théâtre et de la mystique à laquelle nous conviait Michel de Meaulnes, invité de Michel Cazenave dans le programme « Les Vivants et les Dieux » de France Culture en 2003.
A cette occasion, le comédien, metteur en scène français présentait un spectacle qu’il donnait sur François Villon mais, au delà, nous parlait de sa vision intérieure du grand maître de poésie médiévale, en ouvrant d’autres perspectives, loin du Villon « mauvais garçon » dont nous sommes coutumiers, La poésie y rejoignait alors et se fusionnait avec la mystique et on pourrait résumer ainsi l’approche que nous proposait Michel de Meaulnes : à un point de son itinéraire et notamment face aux tortures et aux souffrances qu’on lui avait infligé en prison (voir article sur le sujet), Villon, par ailleurs profondément chrétien, serait entré en état de grâce. Dans cet abandon total de l’ego du à la souffrance, il aurait ainsi touché du doigt le divin et, à partir de cet instant là, la lecture de son testament serait à mettre en perspective de ce nouvel éclairage. Bien au delà du simple mauvais garçon repenti, c’est à la poésie d’un homme habité par cette révélation que nous ferions face et c’est à cette profondeur que Michel de Meaulnes nous convie à lire Villon et à le comprendre.
Le testament d’un Villon éclairé
et presque « déjà mort »
Alors Villon révélé, Villon sanctifié, Villon illuminé? Au sortir de l’écoute de ce programme de France Culture, chacun sera libre, bien sûr, d’en décider, et il n’engage que l’artiste contemporain qui tente, à travers les siècles, de mieux se rapprocher de l’auteur médiéval pour en percer les mystères et en trouver des clés de lecture. Mais qu’on adhère ou pas à cette vision d’un Villon touché par la grâce au moment où il rédige son dernier opus poétique, c’est en tout cas, une lecture intéressante et nouvelle de son oeuvre qui nous est proposée ici. D’une certaine manière, elle pourrait même expliquer la fascination qu’exerce encore sur nous des textes de Villon comme l’épitaphe (ou ballade des pendus) écrite par un homme qui se plaçait déjà de l’autre côté des rives de la vie, et qui priait pour son rachat et le nôtre depuis une éternité de souffrance allant bien au delà de la simple déchéance de ces corps pendus. Le détachement de cette prière de Villon adressée à ses « frères humains » pouvait-il être celui de la mystique et non pas seulement celui du condamné tremblant pour sa vie et redoutant la corde? Pourquoi pas? Au fond, Taisen Deshimaru (photo ci-contre), ce grand maître zen japonais venu en France dans les années soixante-dix, afin d’y semer la graine du zen et dont Michel de Meaulnes a suivi les enseignements, disait lui-même souvent à ses disciples : « Faire zazen* (*zen assis, méditation assise)c’est comme s’asseoir dans son cercueil »; être « éveillé » c’est finalement se situer déjà dans l’au-delà.
Alors, Villon, était-il déjà « mort » quand il écrit le testament, ou pour le dire autrement, avait-t’il déjà « tué » en lui le mauvais garçon et même transcendé la repentance pour inscrire sa poésie dans un ailleurs qui est celui de la mystique? A travers ses épreuves et sous les affres des douleurs et des tortures, a-t’il pu connaître cet état « d’éveil » qui se présente dans le détachement total de l’ego et dont on peut trouver la trace chez les grands mystiques? On trouve chez ce grand poète médiéval tant de choses qu’il y a sans doute autant de visions de son legs qu’il y a d’yeux pour le lire, mais nous sommes en tout cas heureux que celle de Michel de Meaulnes trouve également sa place ici pour en nourrir nos réflexions. Cela nous fournit aussi l’occasion, si vous ne le connaissiez pas encore, de découvrir un grand homme contemporain de poésie et de culture.
Michel de Meaulnes,
homme de poésie de théâtre et de culture
Metteur en scène, comédien formé à l’Actor Studio, homme de théâtre et de poésie, depuis les années 70, Michel de Meaulnes a monté de nombreux spectacles, jouant ou mettant en scène des textes de grands auteurs de la littérature et de la poésie française et francophone. Fondateur de la compagnie théâtrale l’ATHANOR en 1977, ses fonctions créatrices s’exercent aussi dans la gestion et la production, et par le passé, il a notamment occupé les fonctions de Directeur de la maison de la Poésie à Paris et dirigé le théâtre d’Epernay. On lui doit encore, en 2015, la fondation de Cap à l’Est, un festival de poésie qui se déroule en Slovaquie.
Sujet : réjouissances et fêtes médiévales, fêtes historiques, idées sortie, idées week end, lieu d’intérêt Lieu : château de la chapelle d’angillon Département : Cher Date : 3 et 4 septembre 2016 Nom : 6ème grande fête médiévale du Château d’Angillon
Bonjour à tous,
ui mes amis, nous nous le sommes jurés! Bien que septembre soit déjà là et même si la liste de choses à faire pour engager cette rentrée du meilleur pied semble, pour certains d’entre vous, n’en pas finir de s’allonger, nous ne nous laisserons pas abattre, pas plus que nous ne vous laisserons céder à la morosité qui, quelquefois, assaille les pauvres créatures que nous sommes face aux dures lois du temps social: ce drôle de temps qui s’est affranchi des lois naturelles et qui nous dit quand, où et comment s’affairer, se stresser, et même se détendre et qui pèse, parfois, en ces périodes de reprise, comme une fatalité sur nos fragiles épaules d’hommes et femmes modernes.
Alors, Fi! Nenni! Et j’irais même plus loin, nenni non point! Nous ne baisserons pas la garde et nous brandirons haut et fier notre plume, telle une Excalibur rédemptrice et vengeresse, pour nous libérer du joug de ce méchant calendrier et pour démarrer ce coquin de mois de septembre sous les meilleurs auspices. Oui, vous l’avez compris, en dépit du contexte et contre vents et marées, nous vous livrerons une belle idée de sortie médiévale pour ce week end, comme pour mieux pour faire la nique aux agendas de rentrée. Alors, une fois de plus ouvrons en grand la porte au moyen-âge avec ses rêves de châteaux, de batailles, de chevaliers et de princesses.
Deux jours entiers pour célébrer
le moyen-âge au château d’Angillon
ous voilà donc rendus, cette fois-ci, au centre de la France, à quelques lieues au nord de Bourges et dans le Cher, pour nous replonger dans l’histoire du moyen-âge et nous ressourcer à l’ombre de ses vieilles pierres, et pas n’importe lesquelles puisqu’il s’agit, cette fois, de se rendre dans un château que le XIe siècle a vu naître: celui de la Chapelle d’Angillon. Monsieur le comte Jean d’Ogny et sa famille, dont la lignée est propriétaire et fortement attachée au lieu depuis plus d’un demi-siècle vous y ont, en effet, concocté deux jours de fêtes et de célébrations intensives autour du monde médiéval.
Mais de grâce, bonne gens, ne vous laissez surtout pas abuser par la taille modeste de la commune de la Chapelle d’Angillon toute proche du château pour juger de la prestigieuse histoire du site, pas d’avantage que de la qualité de ses réjouissances médiévales. C’est en effet la sixième édition de l’événement que l’on y célèbre durant cette fin de semaine et le succès y a toujours été au rendez-vous, depuis le premier jour; jugez plutôt, les cinq premières années de cette grand fête ont déjà vu passer et accueilli plus de 50 000 visiteurs au château!
Le programme des réjouissances
our la modique somme de 9 euros pour les adultes et une entrée totalement gratuite pour les enfants de moins de 14 ans, vous pourrez découvrir, en plus d’un grand marché médiéval, plus de vingt troupes de professionnels venues sur place pour recréer devant vous une ambiance médiévale joyeuse et festive. Entre ateliers, jeux, théâtre, musique, troubadours, cracheurs de feu, saltimbanques, animations et spectacles, vous pourrez également revivre l’attaque du château et d’épiques combats d’époque et d’épées (Bobby lapointe sors de ce corps!), mais encore découvrir de nombreux camps médiévaux, dont un dédié au merveilleux et devenu trop rare métier de la taille de pierre avec la présence d’un compagnon, meilleur ouvrier de France.
Pour la joie des plus petits mais aussi des plus grands qui les aiment, il faut également souligner la grand place faite au château, aux animaux et aux spectacles les concernant. En plus des animaux de la ferme, des cerfs et des biches, vous pourrez en effet, découvrir une meute de loups ainsi que des démonstrations de fauconnerie, avec aigles, vautours et même hiboux!
Sur place, vous trouverez bien entendu de quoi vous sustenter mais pour les appétits plus sérieux et une fête prolongée en soirée, de grandes ripailles animées sont prévues le samedi soir sur réservation. C’est ce même soir que l’ensemble Carité de Guingamor, « compaignie de joyeux jongleurs* » (*au sens médiéval du terme) comme ils se définissent eux-même, donnera un concert de musique médiévale.
Les riches heures du
château de la Chapelle d’Angillon
uand bien même aucun événement n’y tiendrait place, une visite du Château d’Angillon représente, à elle seule, une plongée au coeur de neuf siècles d’Histoire. Monument classé au patrimoine historique français depuis les années soixante, le lieu se visite, par ailleurs toute l’année et c’est même le comte d’Ogny en personne qui se charge le plus souvent de vous faire découvrir le riche passé du site et son histoire.
Songez qu’au XIe siècle, époque où l’on bâtissait presque partout en France des châteaux de bois et des mottes castrales, le site possédait déjà son donjon de pierre carré, l’un des plus anciens de la région. Gillon, l’un des fils de la puissante famille des Seuly alors propriétaire du site l’érigea autour de l’an 1050. Au cours des siècles suivants, le château s’étoffera de murailles et d’autres tours ou bâtiments, prenant des allures d’édifice plus résolument résidentiel que défensif et offrant, à lui seul, un panorama de l’architecture du moyen-âge à la renaissance. Au delà de ses pierres, de ses tours et de ses murailles et durant ses neuf cents ans d’histoire, il verra aussi défiler de prestigieuses familles.
Résidence des princes de Bois Bel (BoisBelle), dont Gillon héritera en dote, à la suite d’un mariage avec la fille du vicomte de Bourges, le château fera alors partie d’une principauté autonome et indépendante au coeur du royaume de France, qui sera patentée et reconnue, durant de longs siècles par les ducs de Berry et les rois de France eux-mêmes. S’il reste difficile de dater précisément la naissance de cette principauté, elle est attestée dans des documents du XIIIe siècle mais la première mention des Boisbelle datant d’avant l’an 1000, il est à supposer que la reconnaissance de l’indépendance de ce territoire était certainement antérieur à ce XIIIe.
Les seigneurs et princes de Boisbelle avaient alors sur leur domaine des privilèges souverains, y édictant les lois, rendant la justice et battant même leur propre monnaie. Exemptés d’obligations militaires, les habitants y échappaient à l’impôt ainsi qu’à la gabelle et même aux tâches ou corvées qui sévissaient alors dans bien des seigneuries sur les terres de France. Fait intéressant qui dénote bien de l’autonomie juridique de la principauté, au moment où l’on brandissait la vieille loi salique qui proscrivait l’héritage du royaume par les femmes pour contester la légitimité d’Edouard III d’Angleterre sur le trône de France, loi qui permit notamment auxValois de succéder aux Capétiens à la couronne, les femmes comme les hommes pouvaient hérités directement de la principauté de BoisBelle.
Quand le Berry sera rattaché à la France, l’indépendance de ce territoire perdurera et la principauté reviendra d’ailleurs en héritage à la maison de Clèves, en la personne d’Henriette de Clèves, Duchesse de Nevers, puis elle passera aux mains de Charles de Gonzague. Plus tard encore dans le temps, ce dernier la revendra à Maximilien de Béthune célèbre ministre d’Henri IV, que l’on connaîtra mieux par la suite, sous le nom de Sully.
Pour en finir avec cette courte histoire du château d’Angillon, on ne peut bien sûr parler de l’endroit sans évoquer l’enfant du pays, né à la chapelle d’Angillon, qui au début du XXe siècle, partit mourir sous les drapeaux et pour la France, lors de la première guerre mondiale, cet écrivain qui entra dans la postérité avec un seul roman dont on parle encore et que l’on lit toujours, plus d’un siècle après, je veux parler d’Alain Fournier et du Grand Meaulnes.
Voilà donc pour cette idée sortie du week end dans la qualité. Comme je vous l’avais annoncé c’est un lieu riche en Histoire qui vous ouvre ses portes et vous invite, ce week end, à venir revivre avec lui le moyen-âge dans la joie et la bonne humeur. Alors si vous en avez l’opportunité, n’hésitez pas un seul instant à vous rendre au château de la Chapelle d’Angillon et sa grande fête médiévale.
En vous souhaitant une belle journée et un très beau vendredi!
Frédéric EFFE
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Sujet : mottes castrales, châteaux à mottes, châteaux de bois, documentaire historique, 3D, reconstitution historique Période : moyen-âge central, Xe, XIe et XIIe Titre : tout savoir sur les mottes castrales ep 1. Auteur : votre serviteur Média : vidéo, chaîne vidéo youtube
Bonjour à tous,
ujourd’hui, nous nous permettons de partager à nouveau, ici, le premier épisode de notre série de vidéos sur les mottes castrales. La suite est encore en post-production mais sa sortie ne saurait tarder. Nous avons, en effet, passé plus de temps que prévu à le peaufiner mais, si tout va bien, nous pensons la publier entre cette fin de semaine et le courant de la semaine prochaine. Nous y présenterons le contenu de la basse-cour et en profiterons pour aborder de nombreux aspects de la vie médiévale tel qu’elle pouvait se dérouler dans un château à mottes, dans ses dimensions agricoles, religieuses, judiciaires, artisanales mais aussi quotidiennes, En attendant, je vous invite à redécouvrir ou même à découvrir le premier épisode pour le cas où vous l’auriez manqué lors de sa première publication dans le courant du mois de juillet. Il y est question de contexte historique, d’invasions barbares et de bien d’autres choses encore et nous espérons que vous l’apprécierez.
« Tout savoir sur les mottes castrales » épisode 1: naissance des mottes castrales
Pour rappel, l’ensemble de cette série de vidéo sur les mottes castrales ( il y aura trois épisodes) se base sur des recherches qui croisent à la fois les découvertes de l’archéologie et celle de l’Histoire médiévale. Même s’il est fictionnel, le monde que nous y présentons se veut donc réaliste et se situe, au moins, dans l’ordre des possibles. L’idée étant de nous fournir un support viable et ludique pour aborder le sujet des châteaux à mottes de manière sourcée et sérieuse. Comme l’intérieur du Donjon s’inspire d’une tour de bois décrite dans les chroniques du curé d’Ardre, le monde en question se situe au milieu du XIIe siècle, et en 1170 pour être plus précis. Dans l’idée, cette motte castrale est construite depuis déjà quelques cinquante ans au moment où nous la découvrons.
En vous souhaitant une belle journée!
Fred
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