Sujet : fêtes historiques, animations médiévales, reconstitution, camps, artisanat, guerriers, combattants et métiers d’antan, Lieu : Amboise, Indre-et-Loire, Val de Loire Evénement : Les Revues Historiques Dates : samedi 30 septembre et dimanche 1er octobre 2017
Bonjour à tous,
ous les deux ans, depuis 2011, la ville d’Amboise, en Indre-et-Loire organise les revues historiques, soit deux journées complètes pour célébrer l’Histoire, de l’Antiquité à nos jours.
Pour l’édition de cette année, le thème privilégié sera le moyen-âge, ce qui tombe fort bien puisqu’il s’agit de notre sujet de prédilection. Du côté du programme, camps et bivouacs, ateliers et animations variées se tiendront sur la belle et verte île d’or, au milieu de la Loire.
Démonstrations d’artisanat médiéval et ancien, danse et musique, présentations de mesnies et de guerriers en tenue d’époque, manoeuvres et combats, l’événement fournira aussi l’occasion de découvrir le matériel et la vie quotidienne des troupes sur les périodes historiques couvertes.
Compagnies & associations médiévales présentes :
Compagnie des Hauts Cœurs – Compaings & Commères – La Mesnie du lion et de l’hermine – La Compagnie du loup argenté – La Compagnie des Chiens de guerre – Antioche 1180-1200 – Saor Alba – Vikingar Vegrinn
Le moyen-âge ne sera pas seul représenté puisque la manifestation s’étalera des Vikings à la guerre de Corée avec trois grandes périodes pour les campements : médiéval, Empire et XXe siècle et un total de plus de 40 associations historiques. Fait remarquable, ces Revues Historiques sont constituées et animées essentiellement par des bénévoles. Plus de 350 reconstituteurs sont attendus cette année, suivant les organisateurs.
Pour les petits creux, les grandes faims ou encore les envies de faire quelques emplettes, un marché artisanal et gourmand sera également sur place.
A noter encore que l’accès à l’événement demeure totalement gratuit.
Sujet : musique médiévale, poésie médiévale, amour courtois, Ars Nova, compositeur médiéval, Roman de Fauvel, Manuscrit français MS 146 Période : Moyen Âge central, XIIIe, XIVe
Auteur : Jehannot (ou Jehan) de Lescurel(ou L’escurel) Ensemble: Syntagma et Alexandre Danilevsky
Album : livre-disque & media book sur Jehan de Lescurel
Bonjour à tous,
ous avons le plaisir de vous présenter aujourd’hui à la fois un compositeur des XIIIe, XIVe siècles, un ensemble musical ayant une prédilection pour les musiques anciennes, mais encore un livre-disque qu’ils ont édité autour de ce compositeur. En route donc pour un voyage au coeur de la musique médiévale actualisée par la vibrante passion d’artistes de notre temps !
Jehannot de Lescurel :
compositeur et poète des XIIIe, XIVe siècles
Compositeur, chansonnier et poète, Jehannot de Lescurel n’a laissé pour trace que son oeuvre : trente-quatre pièces lyriques, annexées au célèbre et très satirique « Roman de Fauvel« , dans le manuscrit ancien, fr 146 de la BnF, daté du XIVe siècle. De la vie de cet artiste, pour l’instant, nous ne savons rien et les quelques hypothèses fantasques qui en avaient fait, au début du XXe siècle, un clerc à demi-criminel, pendu en 1304 à Paris pour « débauches, meurtres et vols » ont depuis été rejetées par les historiens, faute de documents pouvant l’attester; il semblerait en effet, qu’on se soit alors emballé un peu vite sur la foi d’une simple homonymie.
Malgré cette absence de biographie certifiée, du point de vue artistique, les musicologues avertis s’accordent à faire de Jehannot de Lescurel un des maîtres annonciateurs de la transition vers l’Ars Nova. On le décrit aussi comme à la synthèse de la tradition musicale des trouvères et celle des troubadours provençaux, même s’il n’est déjà plus lui-même un trouvère, mais bien un compositeur à part entière, comme le sera Guillaume de Machaut autour de la même période.
Du point de vue de leur notation, ses compositions pourraient être parmi les premières de l’Histoire de la musique occidentale et médiévale à pouvoir être jouées « littéralement ». On se souvient que les systèmes de notation musicales précédents cette période laissaient souvent un large et libre champ aux interprètes sur certains points, notamment la rythmique (voir article troubadours).
Du legs de Jehan de Lescurel, on ne dispose, pour l’instant, que d’une seule composition polyphonique même si les pièces retrouvées laissent supposer qu’il ait pu en produire bien plus. Elles sont donc toutes, à un exception près, monophoniques et se répartissent, dans des formes déjà clairement fixées, en virelais, ballades, rondeaux et Dits entés. Du point de vue des thèmes de prédilection, les chansons et poésies du compositeur gravitent autour de l’amour courtois dans un style très épuré, qui, il faut bien le dire, tranche totalement avec le ton satirique et pamphlétaire du Roman de Fauvel du MS 146 auquel on les a trouvées jointes.
SONGÉ .I. SONGE : un livre-disque original tout entier dédié à l’art de Jehan Lescurel
Faire mieux connaître et surtout donner à entendre la musique et l’art de Jehannot Lescurel, voilà donc le pari relevé par l’Ensemble Syntagma, formation spécialisée dans les musiques anciennes et qui nous en livre, aujourd’hui, une véritable étude. L’oeuvre se présente comme un Livre-Disque et le CD y est donc accompagné d’une véritable présentation sur le compositeur du XIIIe siècle. En tout, ce sont plus de 80 pages de réflexions et d’impressions sur la poésie des XIIIe, XIVe et sur l’auteur du dit « Gracieux Temps », à destination des amateurs éclairés ou simplement curieux de musique et de poésie médiévale.
Pour la partie sonore, musicale et acoustique, treize pièces du compositeur médiéval sont présentées entre versions instrumentales et lectures. En voici d’ailleurs un extrait donné par l’ensemble au Festival International de Wilz, au Luxembourg (2011).
L’ensemble Syntagma à la redécouverte des musiques anciennes ou médiévales oubliées
L’ensemble Syntagma a été fondé en 1996 par le compositeur et instrumentiste Alexandre Danilevsky. Pianiste, luthiste, vielliste, cet artiste aux multiples talents est russe de naissance, mais vit en France depuis de nombreuses années. Après avoir étudié la composition à Saint-Petersbourg, sa passion pour la musique l’a conduit à se pencher sur la « early music » qu’il a étudiée en Suisse, à la Scola Cantorum Basilensis, institut de recherche et d’enseignement spécialisé dans les musiques anciennes. Pour lui, dusse-t-elle avoir été écrite il y a 800 ans, la musique est faite pour être jouée et sa place n’est pas dans les musées. De fait, il s’emploie désormais activement à faire vivre un répertoire qui va du moyen-âge à la renaissance, et c’est à cette fin qu’il a fondé l’ensemble Syntagma.
Curieux de tout, créatif jusqu’au bout de l’âme, et entièrement dévoué à son art, Alexandre Danilevsky semble avoir une prédilection pour aller chercher dans les répertoires passés et, en l’occurrence pour ce qui nous intéresse, le moyen-âge, des oeuvres méconnues ou peu jouées, auxquelles il se plait à redonner vie. C’en est à un point qu’il caresse même l’idée de créer un jour « Un festival des premières » dans lequel on ne jouerait – pour la première fois donc – que des musiques anciennes méconnues. On en rêverait !
Pour comprendre ou réaliser l’importance que peut avoir pour lui son art, nous traduisons pour vous ces quelques lignes tirées d’un interview qu’il donnait, il y a quelque temps, à Tobias Fischer du site Tokafi.com en réponse à la question : « Quel est votre point de vue sur la scène musicale actuelle ? Y a-t-il une crise ? »
« La Crise est un état permanent pour l’artiste en recherche. En triompher suppose un acte volontaire pour donner naissance à un travail artistique. Notre musique est la fondation du monde. Quand nous l’écrivons ou nous la jouons, le monde s’arrête, sinon pourquoi le ferions-nous? Le monde repose sur notre musique, c’est ce en quoi doit croire un compositeur, sans quoi ce qu’il fait n’a aucun sens. Aller contre la marée est notre destinée, notre destin, notre devoir ou appelez cela comme vous voulez ». Alexandre Danilevsky, compositeur, directeur de l’ensemble Syntagma Tokafi.com 15 questions to A Danivelsky
Avant d’en terminer, et pour témoigner de l’excellence du travail de l’Ensemble Syntagma, ajoutons encore que la formation a déjà reçu deux Awards en 2008 et 2011 par la Medieval Music & Arts Foundation pour ses productions et enregistrements.
Pour entrer en contact avec eux, nous vous conseillons leur page facebook : Ensemble Syntagma Vous pouvez également retrouver des extraits de leurs productions sur leur chaîne youtube officielle early mysic ensemble Syntagma.
Amours que vous ai meffait, les paroles
de la chanson de Jehannot de Lescurel
Amours, que vous ai meffait, Qui amie non amée Au dous plaisant m’avez fait ? Lasse ! et point ne li agrée. Et de quelle eure fui née, Quant je n’ai loial ami ? Amours douce et desirrée, Enamourez le de mi.
J’ai grant paour que il n’ait Aillieurs mise sa pensée ; Quar tant est de dous atrait, Sa guise si savouré[e], Qu’aucune autre enamourée L’a at[r]ait, ce croi, a mi. Amours douce et desirrée, Enamourés le de mi.
Ses regars m’a du cors trait Mon cuer ; ainsi m’a navrée Doucement ; très bien me plait. Dex ! s’aussi m’avoit donnée S’amour, plus beneurée Ne seroit pour ce vous pri, Amours douce et desirrée, Enamourez le de mi.
En vous souhaitant une très belle journée.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.
Sujet : poésie médiévale, morale, réaliste, ballade, médiocrité dorée, vieux français Période : moyen-âge tardif, bas moyen-âge Auteur : Eustache Deschamps (1346-1406) Titre : « pour ce fait bon l’estat moien mener»
Ouvrage ; œuvres complètes d’Eustache Deschamps Vol II, Marquis de Queux de Saint-Hilaire
Bonjour à tous,
oici une autre ballade d’Eustache Deschamps sur un des thèmes qu’il affectionne particulièrement et dont nous avons déjà parlé dans un article précédent : « Aurea médiocritas » ou la « médiocrité dorée », autrement dit, au sens médiéval et en référence au poète Horace, du 1er siècle avant Jésus-Christ : l’éloge de la « voie moyenne ».
Pour le poète du moyen-âge tardif, tout en se gardant bien de l’extrême pauvreté, il est donc ici question de se défier de vouloir crouler sous les richesses et les possessions avec leurs lots de souci et même de vices (avarice, envie, etc…). Corollaire de cette vie simple, sécurité, indépendance et tranquillité d’esprit, bref autant de valeurs venant récompenser qui saura s’en contenter et aura la sagesse de « tenir ou mener le moyen ».
Faut-il, une fois de plus, voir dans cette ballade (comme on a si souvent tendance à le faire avec la poésie d’Eustache Deschamps) la marque « psychologique » d’un auteur désabusé, un peu sur le retour et qui a fait le tour de toutes les ambitions ? Il n’est pas certain que cela épuise le sujet. Dans son Automne du Moyen-âge, Johan Huizinga y lira plutôt, justement contre l’avis de Gaston Raynaud, un des grands éditeurs de Deschamps au XIXe siècle, le signe d’un déclin des temps, et même une certaine usure ou lassitude du moyen-âge tardif, face aux valeurs de la noblesse, aux valeurs courtoises et à la vie curiale. Comme il le rappellera, Eustache Deschamps n’est d’ailleurs pas le seul auteur à promouvoir cette idée. Avant lui, on trouve une forme d’éloge du retour à une vie simple, loin des fastes de la cour, au point de prendre même un tour pastoral, chez Philippe de Vitry, musicien, poète et évêque de Meaux, dans son Dit de Franc Gontier. Autour de 1400, cette idée de « mépris de la vie curiale » sera aussi promue dans le cercle des pré-humanistes français, et on la retrouvera, encore un peu plus tard, chez Jean Meschinot pour ne citer que lui.
Quoiqu’il en soit, pour revenir à des considérations plus contemporaines, cette ballade qui semble consacrer le plafonnement des ambitions pécuniaires et sociales (un certain statut social atteint tout de même), pourrait presque prendre des dehors de contre-pied pour nos esprits modernes, tant nos sociétés post-industrielles se sont si souvent complu à encenser la réussite financière à tout crin. De fait, le « moyen » y tutoie bien souvent le « passable » et la médiocrité n’y a plus grand chose de dorée, même s’il faut tout de même constater que ces valeurs ont aussi fini par trouver de sérieux détracteurs.
Pour ce fait bon l’estat moien mener dans le moyen-français d’Eustache Deschamps
Je ne requier a Dieu fors qu’il me doint En ce monde lui servir et loer, Vivre pour moy, cote entière ou pourpoint, Aucun cheval pour mon labour porter, Et que je puisse mon estat gouverner Moiennement, en grace, sanz envie, Sanz trop avoir et sanz pain demander, Car au jour d’ui est la plus seure vie.
Cilz qui trop a n’est toudis en un point, Tousjours doubte du sien perdre et gaster, Cuisançon l’art, Avarice le point, (le souci le brûle, l’avarice le pique) Et Envie lui fait le sien oster ; Qui sires* (grand seigneur) est, il a moult a penser Pour son estat et pour sa grant maisgnie* (maison) ; Pour ce fait bon l’estat moien mener, Car au jour d’ui est la plus seure vie.
Qui povres est, chascun vers lui se faint ; Grant doleur a de son pain truander* (mendier), Honte le suist. Indigence le vaint ; Impaciens veult son Dieu acuser ; Les drois civilz le veulent reprouver Que creus ne soit : ainsis povres mendie ; Dieux nous vueille vivre et robe donner. Car au jour d’ui c’est la plus seure vie.
L »ENVOY
Princes, qui veult son temps vivre et durer Moiennement doit son fait ordonner, Sanz trop vouloir avoir grant seignourie, Ne richesce, ne soufraicte porter: Le moien doit vouloir et désirer, Car au jour d’ui c’est la plus seure vie.
En vous souhaitant une belle journée.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com. A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.
Sujet : musique médiévale, galaïco-portugais, lyrisme médiéval, Espagne médiévale, miracle, culte marial. Période : XIIIe siècle, Moyen Âge central Titre : Cantiga Santa Maria 166 Auteur : Alphonse X de Castille (1221-1284) Interprète :Oni Wytars, concert de musique médiévale, Ravenne (2010)
Bonjour à tous,
ous revenons aujourd’hui à l’Espagne médiévale du XIIIe siècle et avec elle, aux célèbres Cantigas Santa Maria, chansons monophoniques attribuées, pour le parrainage sinon pour l’écriture, à Alphonse X de Castille, connu encore sous le nom d’Alphonse le Sage, roi, érudit et poète, curieux de toutes les cultures et qui marqua également de son empreinte la langue espagnole (voir portrait).
Guérison miracle d’un paralytique,
pèlerinage et grâce rendue à la vierge
Enluminure des Cantigas et du pèlerin alité
La Cantiga 166 est un chant ayant pour titre « Como poden per sas culpas os omes seer contreitos ». Elle conte l’histoire d’une guérison miracle, celle d’un homme estropié qui, pour ses pêchers et ses fautes, s’était retrouvé, durant de longues années, paralysé des membres et perclus de douleurs. Ayant fait la promesse de se rendre en Pèlerinage à Salas, ville asturienne sur la route de Saint-Jacques de Compostelle, et d’y faire don d’une livre entière de cire si sa maladie disparaissait, il vit son voeu exaucé. Il s’en fut donc, sans plus attendre à Salas, comme nous l’explique la chanson qui rend encore grâce à la vierge pour le miracle accompli.
Nous avions déjà présenté, il y a quelque temps, une version instrumentale très « Free Jazz » de cette Cantiga par le groupe suédois Vox Vulgaris et c’est maintenant la version vocale (sans doute plus conventionnelle) de la formation italo-allemande Oni Wytars que nous partageons ici. L’extrait provient d’un concert que l’ensemble médiéval donna au Théâtre Rasi de la ville italienne de Ravenne en 2010.
Como poden per sas culpasos omes seer contreitos
la Cantiga de Santa Maria 166 & sa traduction
Comme pour les autres chants des Cantigas Santa Maria, les paroles de la cantiga 166 sont en galaïco-portugais, langue de prédilection du genre littéraire des Cantigas, affectionnée à la cour d’Alphonse de Castille et, bien au delà, sur la péninsule ibérique et portugaise du Moyen Âge central .
C’est au XIIIe et XIVe siècle que le galaïco-portugais connut ses plus belles heures. Ecrite, chantée et prisée par les troubadours et poètes de l’Espagne chrétienne d’alors, elle fut la langue par excellence du lyrisme poétique et rayonna hors de la péninsule jusqu’en Provence et au nord de l’Italie. Elle donnera plus tard naissance au Galicien et au Portugais moderne.
Como poden per sas culpas os omes seer contreitos, assi poden pela Virgen depois seer sãos feitos.
De même que les hommes peuvent être estropiés par leurs propres fautes, De même par la vierge il peuvent retrouver la santé.
Ond’ avo a un ome, por pecados que fezera, que foi tolleito dos nenbros da door que ouvera, e durou assi cinc’ anos que mover-se non podera, assi avia os nenbros todos do corpo maltreitos.
Como poden per sas culpas os omes seer contreitos…
Cela survint à un homme, à cause des péchés qu’il commettait, Et dont les membres furent paralysés par une douleur qu’il avait. Et ainsi durant cinq ans, il ne pouvait se mouvoir
Tellement il avait tous les membres de son corps paralysé.
De même que les hommes peuvent être estropiés par leurs propres fautes …
Con esta enfermidade atan grande que avia prometeu que, se guarisse, a Salas logo irya e ha livra de cera cad’ ano ll’ ofereria; e atan toste foi são, que non ouv’ y outros preitos. Como poden per sas culpas os omes seer contreitos…
Avec cette infirmité si grande qu’il avait, Il promit qu’il se se guérissait, il irait ensuite à Salas Et que chaque année, il y déposerait en offrande une livre de cire ; Et ainsi, il fut vite guéri et ne connut plus d’autres soucis. De même que les hommes peuvent être estropiés par leurs propres fautes …
E foi-sse logo a Salas, que sol non tardou niente, e levou sigo a livra da cera de bõa mente; e ya muy ledo, como quen sse sen niun mal sente, pero tan gran tenp’ ouvera os pes d’ andar desafeitos. Como poden per sas culpas os omes seer contreitos…
Et après cela il s’en fut, sans tarder, à Salas en pèlerinage, Et y emporta, bonne grâce, la livre de cire. Et il allait plein de joie, comme celui qui ne ressent plus aucune douleur; Bien que ses pieds n’avaient plus marché depuis si longtemps. De même que les hommes peuvent être estropiés par leurs propres fautes …
Daquest’ a Santa Maria deron graças e loores, porque livra os doentes de maes e de doores e demais está rogando senpre por nos pecadores; e poren devemos todos sempre seer seus sogeitos. Como poden per sas culpas os omes seer contreitos…
Pour cela, ils rendirent grâce à Sainte Marie et lui firent louanges
Pour qu’elle délivrent ceux qui souffrent de leurs maux et leurs douleurs,
Et parce qu’elle prie toujours pour nous, (pauvres) pécheurs,
Nous devons toujours être ses bons sujets (serviteurs). De même que les hommes peuvent être estropiés par leurs propres fautes …