Sujet : poésie médiévale, réaliste, satirique, trouvère, vieux français, langue d’oil, adaptation, traduction. Période : moyen-âge central, XIIIe siècle Auteur ; Rutebeuf (1230-1285?) Média ; lecture audio Titre : La paix Rutebeuf, la paiz de Rutebuès
Bonjour à tous,
l semble que nos pas nous conduisent du côté du trouvère Rutebeufdepuis quelques jours. Nous allons donc en faire un de plus dans sa direction, aujourd’hui, en vous proposant la lecture audio de la poésie « la paix de Rutebeuf ».
Nous avions publié, il y a quelque temps, un article assez long sur le ce texte avec sa version en vieux-français, son adaptation en français moderne et encore quelques réflexions d’ordre plus général sur l’auteur médiéval, aussi nous vous invitons à vous y reporter. Tout est là : La « paix » de Rutebeuf et quelques reflexions sur le « je » et le « jeu » du poète médiéval.
Comme dans la plupart des lectures audio que nous avons proposées jusque là, les deux versions du texte ancienne et moderne sont mises en miroir pour vous permettre de mieux suivre et comprendre.
Sujet : codicologie, légendes arthuriennes, corpus, popularité, auteurs, chrétien de troyes, codex, manuscrits anciens Période : Moyen Âge central Média : vidéo-conférence Titre : Le roman arthurien en vers. Profil codicologique d’un genre littéraire Conférencier : Richard Trachsler, professeur de littérature française et occitane du Moyen Âge Lieu : Ecole nationale des chartes (2017)
Bonjour à tous,
‘est une conférence que certains trouveront peut-être un peu ardue que nous partageons aujourd’hui. Donnée par Richard Trachsler, professeur de littérature française et médiévale à l’Université de Zurich, sur l’invitation de l’Ecole nationale des chartes, elle aborde les légendes arthuriennes en vers, leur corpus, autant que leurs différents auteurs, sous un angle original. Plutôt que de s’attacher au contenu même, l’approche proposée ici est, en effet, celle de la codicologie, cette discipline qui s’intéresse aux codex et aux manuscrits anciens en tant qu’objets matériels et archéologiques.
Outre ce que l’on peut y apprendre sur les formes prises par le corpus de légendes arthuriennes (prose ou vers), sur ses auteurs, sur leur « possible » popularité, etc…, un des autres grands intérêts de cette intervention est donc de nous permettre de découvrir véritablement cette science des codex et de mieux comprendre les préoccupations autant que l’approche méthodologique du codicologue face aux sources documentaires en sa possession. Comment resituer l’œuvre littéraire dans son monde et dans son temps à travers l’étude des documents et sources matérielles qui nous sont parvenus ? Comment mesurer la popularité d’un auteur médiéval ? A quel patient travail de tri, de comptage, d’identification, de comparaison, faut-il faire face pour avancer et tenter de reconstruire la réalité de l’œuvre dans son contexte historique ? Avec quel souci et de quelles précautions doit-on encore s’entourer pour faire des déductions scientifiques sérieuses et réalistes ?
Le roman arthurien en vers. Profil codicologique d’un genre littéraire
(n’hésitez pas à monter le son , le niveau de prise de son est bas.)
Richard Trachsler, littérature médiévale et légendes arthuriennes
Spécialisé dans le domaine de la littérature du Moyen Âge et de la Renaissance française, Docteur Es lettres, jeune professeur émérite et brillant d’origine suisse, Richard Trachsler a enseigné la littérature française médiévale à la Sorbonne et est, depuis 2012, professeur de littérature française et occitane du Moyen Âge à l’Université de Zurich. Reconnu pour son expertise et ses travaux dans le domaine des légendes arthuriennes, il intervient activement sur le sujet et on lui doit de nombreuses publications et ouvrages sur la question dont une étude sur les prophéties de Merlin de Robert de Boron qui reste un de ses sujets de prédilection. Il est également, depuis 2012, président de la section suisse de la Société Internationale arthurienne.
Outre sa charge de cours et les nombreuses conférences qu’il donne sur des sujets ne se limitant pas nécessairement aux légendes arthuriennes, Richard Trachsler est également directeur de plusieurs collections dans le domaine de la littérature et la civilisation médiévale.
Encore une fois, dans cette excellente conférence proposée ici sous l’égide de l’Ecole nationale des chartes, il nous en apprend au moins autant sur les légendes arthuriennes et leurs auteurs. que sur la codicologie, et il faut lui rendre grâce d’une grande transparence dans son approche pour nous faire partager ses doutes, autant que pour pointer du doigt les limites et la complexité du travail de reconstruction. Qui sait ? Au final, cette conférence sera peut-être de nature à susciter quelques vocations chez certains d’entre vous ?
Sujet : Béhourd, Carcassonne, tournoi, escrime ancienne, sport, combat médiéval. Période : moyen-âge central à tardif Média : vidéo, chaîne youtube Auteur : Aquila Sequania Evénement : tournoi de la citadelle de Carcassonne, Avril 2017
Bonjour à tous
ous vous avions parlé, il y a quelque temps, du grand tournoi de la citadelle, à Carcassonne. Alors pour tous ceux qui n’ont pas pu s’y rendre, voici une belle vidéo qui vous met, pour quelques minutes, dans la peau d’un combattant de Béhourd et vous donne une bonne idée de l’intensité des combats et des échanges.
Aquila Sequania, Béhourd et passion médiévale en Franche Comté.
‘est l’équipe Aquila Sequania, originaire de Franche Comté, qui nous gratifie de ce montage original. Comme il se doit, cette association réunit de véritables passionnés de combat et d’Art martial mais aussi d’Histoire médiévale. Leur passion pour le Béhourd et leur investissement dans la discipline les ont conduit rien moins qu’à la deuxième place des championnats de France 2017 de Saint-Dizier. Depuis leur fondation en 2013, ils ne cessent d’ailleurs d’accumuler les titres et vous pouvez consulter leur excellent palmarès ici.
Pour plus de vidéos, n’hésitez pas à consulter leur chaîne youtube . Pour leur actualité et des interviews exclusives et complètes de leurs pratiquants, ils ont aussi un site web très complet ici.
Sujet : poésie médiévale, chanson, complainte, catalan, langue catalane Période : ^Moyen Âge central, XIIIe siècle
Titre : Pauvre Rutebeuf, Complainte Auteur : Rutebeuf (1230-1285), Léo Ferré. Interprète : Éric Fraj Album : Arranca-me (2014)
Bonjour à tous,
ans les diverses versions que nous avons déjà postées ici de la complainte de Rutebeuf de Léo Ferré en voici une qui nous donne l’occasion d’écouter un peu de poésie d’inspiration médiévale en catalan. Nous en profitons aussi pour toucher un mot de cette langue qui s’enorgueillit d’une histoire de plus de 1000 ans et qui continue de connaître un destin particulier que bien des catalans ont à coeur de continuer de faire vivre.
Pauvre Rutebeuf de Léo Ferré en catalan
Eric Fraj, auteur compositeur interprète
Nous devons cette très belle interprétation à Eric Fraj, un artiste qui chante en Occitan, en français, en Castillan, mais aussi en Catalan, comme ici. Actif dans le domaine de la diffusion de la langue occitane, qui est une de ses langues de coeur, il a monté de nombreux spectacles originaux, mixtes au niveau des langues et il a même, au début des années 2000, incarné le troubadour occitan Jaufre Rudel dans un spectacle vivant qui retraçait des épisodes de la vie de l’artiste médiéval. Pour le reste, quand Eric Fraj ne chante pas l’occitan, il l’enseigne, comme la philosophie, dans un lycée de la région de Toulouse.
Voici une belle vidéo qui permet d’en savoir un peu mieux sur l’univers de cet artiste à la trajectoire unique entre catalan, occitan et français.
Cette belle interprétation de la complainte de Rutebeufde Léo Ferré est tiré de son album Arranca-Me, sorti en 2014 et dont il nous parle dans cette vidéo.
Pauvre Rutebeuf, paroles et
adaptation en catalan de Eric Fraj
Els meus amics on han passat, Els que tenia al meu costat I que estimava ? I tot d’un cop s’han escampat ; Amb un sol buf de tramuntana, l’amor és morta…
Són amistats que el vent emporta, I en feia molt davant ma porta ; Se’ls va emportar…
Un vent dolent qu’arbres despulla, Les branques ja no tenen fulla Sense anar a terra. Una misèria que em desferra, De tot costat me fa la guerra, L’hivern m’aterra…
No val la pena que faci esment De ma vergonya i mon torment, De cap manera… Els meus amics on han passat, Els que tenia al meu costat I que estimava ?
I tot d’un cop s’han escampat ; Amb un sol buf de tramuntana, L’amor és morta… Un mal ja no vé mai tot sol I tot el que porta el seu dol M’ha ben desfet…
Pobres sentits, pobre memòria, M’ha donat Déu el rei de glòria I pobre renda… I dret al cul quan bufa el vent M’agafa el vent i el seu torment, L’amor és morta…
Són amistats que el vent emporta I en feia molt davant ma porta, Se’ls va emportar.
Concernant cette complainte de Rutebeuf, revisité par Léo Ferré, nous lui avons déjà dédié plusieurs articles que vous pouvez valablement consulter. Aussi, descendons sans attendre vers le sud des terres de France et longeons la côte de Perpignan et du Languedoc jusqu’à Barcelone, aux Baléares ou à Valencia pour partir à la rencontre de la langue catalane.
Le catalan, une langue à part entière parlée et formée depuis le Moyen Âge central
Pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec la langue catalane, vous y trouverez, en tendant l’oreille, une proximité indéniable avec le français, le provençal, le latin et même certains mots d’italien. Comme toutes les langues romanes, elle est née du latin qu’on parlait sur les terres romanisées durant le haut Moyen Âge. En l’écoutant, nos oreilles profanes pourraient être tentées quelquefois de la considérer comme un patois tant ses accents peuvent nous faire penser à certaines dialectes provençaux de nos terroirs, mais cela est une erreur qui n’en finit pas de déplaire aux catalans et à juste raison. Le catalan est, en effet, une langue à part entière et pas une forme dialectale dérivée du français ou de l’espagnol. Elle existait déjà dans sa forme établie au Xe siècle quand, de son côté, l’Oïl balbutiait encore et continuait de muer en ce qui allait devenir le français.
Les origines: ibéro-romanes ou gallo-romanes ?
Concernant l’origine du Catalan, un débat existe entre les linguistes, qui est, tout de même, relativement tranché. Le Catalan faisait-il partie du berceau occitan et de la famille des langues en provenance de l’héritage gallo-romain, duquel il se serait différencié ou était-il déjà une langue d’origine différente ? Les linguistes catalans ont définitivement opté pour cette dernière option, en rattachant la langue catalane au berceau Ibérico-roman septentrional, ce qui la différencierait indéniablement de l’Occitan qui lui est issu du berceau dialectal gallo-roman méridional. Cette théorie, a semble-t-il rallié la plupart des linguistes, même si certains continuent d’attribuer au catalan, une origine gallo-romane qui en ferait une forme de la langue occitane. Au niveau écrit, elle ressemble en bien des points au français, mais au niveau de sa prononciation elle se rapproche bien plus de l’espagnol.
Au niveau historique, les proximités politiques et linguistiques du Languedoc et de la Catalogne ne suffirent pas à résister à l’emprise des rois et à constituer ce qui aurait peut-être pu devenir, dans le courant du Moyen Âge central, un état à part entière. Les deux provinces se retrouvèrent, en effet, bientôt rattachées à des blocs différents, France d’un côté et Espagne de l’autre, au moment où les couronnes d’Europe exerçaient de fortes pressions militaires et politiques et cherchaient à renforcer leur pouvoir en étendant leur hégémonie territoriale. Elles finirent donc par se différencier et une partie de la Catalogne se retrouva même du côté de la frontière française. ( voir article sur Perpignan la Catalane)
A ce jour, toutes provinces confondues, le catalan est parlé par plusieurs millions de personnes entre la France, la péninsule ibérique et la Sardaigne. Certaines sources indiquent des chiffres dépassant les 10 millions. Province autonome espagnole, la Catalogne offre un large soutien au catalan qui est reconnu langue officielle de la province. Ses habitants le parlent depuis des siècles et se le transmettent comme une langue maternelle depuis des générations. La langue est aussi la langue officielle de la province d’Andorre. A travers leur langue, les catalans défendent à la fois une identité, une culture et une Histoire, et même si, officiellement, vous vous trouvez en Espagne, vous êtes d’abord en Catalogne.
En vous souhaitant une belle écoute et une très belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du Moyen Âge sous toutes ses formes.