Sujet : danse, musique médiévale, estampie, Italie, Ghaetta. Période : Moyen Âge tardif, XIVe siècle. Auteur : anonyme Source :Manuscrit Add 29987, Manuscrit de Londres, British Museum Titre : Ghaetta Interprètes : Arte Factum Album: « Saltos brincos y reverencias »
Bonjour à tous,
n espérant que ce billet vous trouve en joie, nous vous proposons une danse médiévale pour égayer votre journée. Tirée du Manuscrit de Londres, cette pièce nommée Ghaetta est une estampie de l’Italie du XIVe siècle, dont l’auteur est demeuré anonyme.
On trouve de nombreuses versions de cette pièce mais, aujourd’hui, nous vous proposons l’interprétation de l’excellente formation espagnole Artefactum dont nous avons déjà parlé, ici, à quelques reprises.
Tout entier dédié au répertoire de la musique médiévale, ce quatuor d’artistes andalous revisite avec bonheur les « classiques » du moyen-âge, en puisant à la source des manuscrits et des codex anciens. On leur doit, à ce jour, des albums qui passent pas les chansons de troubadours des XII, XIIe siècle, et vont jusqu’à Carmina Burana ou aux chants de pèlerins du moyen-âge central, en passant par les très célèbres Cantigas Santa Maria, et les danses médiévales et autres estampies qu’ils ont mis à l’honneur dans leur album « Saltos, brincos y reverencias » sorti en 2007 et réédité dans le courant de l’année 2016.
En vous souhaitant une merveilleuse journée et une belle écoute.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
Sujet : hérésie, historiographie, cathares, albigeois, hérétiques, Histoire, méthodologie Média : conférence Titre : Les hérétiques au Moyen Âge, approches historiographiques. Période : du Moyen Âge central à nos jours Auteur : André VAUCHEZ
Bonjour à tous,
ujourd’hui, nous vous proposons d’aborder le sujet des « hérésies » et des mouvements hérétiques de l’antiquité au Moyen Âge tardif, examiné du point de vue critique et comparatif de l’historiographie.
Repenser les hérésies médiévales
en perspective de l’historiographie
S’il est un sujet entre tous qui a questionné et fasciné nombre d’historiens médiévistes, à travers le temps, c’est bien celui des différentes » hérésies ».
Or, dans le domaine de l’historiographie, ce thème reste privilégié pour une raison particulière. La notion même « d’hérésie » situe, en effet, déjà l’historien du côté de l’autorité ecclésiastique puisque c’est cette dernière qui nomme et qualifie ce qui est « hérétique » de ce qui ne l’est pas. Pour des raisons de neutralité, on serait donc plutôt enclin de nos jours, et de nombreux historiens le font, à plutôt utiliser le terme de dissidence pour désigner ces pratiques religieuses qui se différenciaient de la ligne officielle de Rome, tout en prônant tout de même souvent un retour à un christianisme des origines.
Au delà du simple fait qui a longtemps consisté à prendre, en quelque sorte « au comptant », une « hérésie » qui stigmatisait socialement des catégories de pratiques sur des bases théologiques mais aussi forcément idéologiques, un autre problème auxquels les historiens ont dû faire face dans l’étude de ces mouvements et Jean-Louis Biget le souligne bien dans ses travaux sur « l’hérésie » cathare, c’est que les sources qui permettent de les analyser sont, bien souvent, des documents laissés par les tribunaux d’inquisition eux-mêmes. De fait, sans totalement les remettre en question, un certain nombre d’historiens nous invite aujourd’hui à les manier avec précaution.
A quel point les questions soumises aux accusés ne les piégeaient-ils pas dans une grille de réponses déjà préconstruites ? A quel point encore, les « hérésies » dualistes et manichéennes auxquelles s’était frotté Saint Augustin durant l’antiquité sont-elles venues servir de modèles aux clercs et religieux du Moyen Âge central pour être mises au service de visées politiques ? Jugements biaisés ou stratégies calculées ? Une fois qualifiée et nommée, l’hérésie n’était-elle qu’un instrument idéologique au service d’intérêts « corporatistes » ? Voilà les questions que tout historien sérieux soulève nécessairement, aujourd’hui, face à ce délicat objet d’étude.
Au delà, penser « l’hérésie » en historiographie pour tenter de la reconstruire de manière objective est un exercice qui permet de bien comprendre le mouvement et les avancées de la science historique dans son approche méthodologique comme dans son nécessaire recul critique. A travers son analyse critique des mouvements hérétiques, Andre Vauchez nous invite à une belle leçon d’Histoire sur l’Histoire.
Conférence: hérésies et hérétiques
dans l’Occident médiéval
La conférence sur l’historiographie n’étant plus disponible pour des raisons inconnues, depuis ce jour sur le site de l’Ecole nationale des Chartes et en espérant que cela soit temporaire, nous vous présentons ici une autre conférence donnée par André Vauchez sur le même sujet. Nous laissons tout de même temporairement le lien vers la conférence que proposait alors l’ENC en espérant qu’il soit restauré dans le temps.
Conférence alternative : « La Marche de l’Histoire, France inter Les hérétiques du Moyen Âge, André Vauchez (nov 2014).
André Vauchez, portrait d’un historien médiéviste et d’un académicien français
Formé à l’école normale supérieure, reçu premier à l’agrégation en Histoire, André Vauchez a fait de sa spécialité l’histoire de la spiritualité et de la Sainteté au Moyen Âge, et de manière plus large, le christianisme médiéval. Depuis sa thèse sur l’histoire de la canonisation et de la sainteté à la fin du Moyen Âge, on lui doit un certain nombre d’ouvrages sur le sujet dont un sur Saint François d’Assise qui lui a valu le prix chateaubriand en 2010. Il a aussi contribué à des ouvrages d’ordre plus général sur le monde médiéval et son Histoire du Moyen Âge, coécrit avec le médiéviste Robert Fossier(1927-2012), lui a également valu le prix Balzan en 2013.
Sur le sujet de l’hérésie, il a publié en 2014, « les hérétiques au Moyen Âge : Suppôts de Satan ou chrétiens dissidents ? ». Il y revisitait l’histoire des mouvements hérétiques pour y faire tout à la fois le portrait de l’église et de ses intentions, mais aussi celui des mentalités médiévales sous-tendues par ces mouvements.
Professeur émérite des universités, André Vauchez a également été directeur de l’Ecole Française de Rome et est encore membre, depuis 1998, de l’Académie des inscriptions et des belles lettres, dont il fut même le président en 2009.
Sa participation et ses travaux dans le domaine de l’histoire médiévale et l’histoire du christianisme lui ont valu de recevoir le titre d’officier de la légion d’honneur, celui de commandeur de l’ordre des palmes académiques et encore celui d’officier de l’ordre national du mérite. Hors de France, ses contributions et ses publication sont largement reconnues. Il est en effet Docteur Honoris Causa de l’université de Genève, Commandeur de l’ordre national du mérite de la république italienne et membre de plusieurs académies à l’étranger (Italie, Tunis, Vatican, Belgique). Très actif dans son domaine, il y fait autorité et il est encore membre de la British Academy et correspondant de la Medieval Academy of America. Ajoutons pour finir qu’il dirige la revue Mabillon, revue internationale consacré à l’histoire et la littérature religieuse.
Vous l’avez compris, il s’agit là d’un prestigieux intervenant qui maîtrise parfaitement son sujet et c’est un grand plaisir de vous faire découvrir ici cette conférence, autant que son parcours autour de l’histoire médiévale.
En vous souhaitant un excellente journée.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com. A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
Sujet : musique et chanson médiévales, poésie goliardique, golliards, poésie latine et satirique Période : XIIe, XIIIe siècle, moyen-âge central Titre : Tempus Est iocundum Carmina Burana Manuscrit ancien : Codex Buranus 179 Compositeur : Carl Orff (Karl) Interprètes :Oni Wytars & ensemble Unicorn
Bonjour à tous,
ous vous proposons de revenir, aujourd’hui, sur la Cantate Carmina buranade Carl Orff, tirée du manuscrit ancien Codex Buranus 179, connu aussi sous le nom de Chants de Benediktbeuern. Nous en avons déjà parlé, ici, à plusieurs reprises, ce manuscrit ancien du moyen-âge central est devenu célèbre, largement grâce au compositeur allemand qui, au passage, a contribué à « populariser » également ainsi la poésie des Goliards, ces jeunes étudiants ou clercs quelque peu dévoyés qui, au XIIe siècle sillonnait la France pour chanter en latin leurs amours, leurs joies et aussi leur moment de fêtes et de perdition.
Enluminure tirée du Codex Buranus 179 (Carmina Burana)
La formation Oni Wytars en collaboration
avec l’ensemble Unicorn
ette fois-ci, la pièce que nous partageons est la chanson « Tempus Est iocundum », interprétée conjointement et de manière très énergique par l’excellent ensemble Unicorn, originaire d’Autriche et les membres de la formation Oni Wytars.
Formé en 1983 en Allemagne, par le compositeur, musicien et vielliste Marco Ambrosini, l’ensemble Oni Wytarsse dédie à un répertoire qui va du monde médiéval à celui de la renaissance, en élargissant son champ d’investigation musical et instrumental au berceau méditerranéen et à des pièces en provenance du monde byzantin ou de l’Est de l’Europe. La qualité des artistes qui le composent les ont amenés à participer à des concerts ou productions en collaboration avec d’autres formations, et ils font eux-même appel, à l’occasion, à d’autres musiciens ou formations comme ici dans cette interprétation de Carmina Burana avec l’ensemble Unicorn.
Pour faire partager sa passion, Oni Wytars organise encore des stages de formations à la musique ancienne. Les quelques 15 albums qu’ils ont produit à ce jour se trouvent à la vente sur leur site web (hélas pour le moment seulement disponible en allemand et japonais) mais on en trouve également quelques uns sur Amazon ou sur le site de la FNAC. Quand au fondateur du groupe, Marco Ambrosini (portrait ci-contre) sa renommée n’est plus à faire et il compte une participation sous formes diverses dans plus de 110 albums, autour des musiques anciennes, et ce au niveau international.
Les paroles de Tempus est iocundum
et leur traduction adaptation en français
Tempus est iocundum, o virgines, modo congaudete vos iuvenes.
Le temps est joyeux, O vierges, Réjouissez-vous avec Vos jeunes hommes.
Oh – oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo.
Oh, oh, oh ! Je fleuris entièrement ! De mon tout premier amour Je brûle ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure.
Mea me comfortat promissio, mea me deportat negatio.
Je suis réconfortée Par ma promesse, Je suis abattue par mon refus
Oh – oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo.
Oh, oh, oh ! Je fleuris entièrement ! De mon tout premier amour Je brûle ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure.
Tempore brumali vir patiens, animo vernali lasciviens.
Au solstice d’hiver L’homme patient, Par l’esprit printanier Devient folâtre.
Oh – oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo.
Oh, oh, oh ! Je fleuris entièrement ! De mon tout premier amour Je brûle ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure.
Mea mecum ludit virginitas, mea me detrudit simplicitas.
Ma virginité Me rend folâtre, Ma simplicité Me retient.
Oh – oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo.
Oh, oh, oh ! Je fleuris entièrement ! De mon tout premier amour Je brûle ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure.
Veni, domicella, cum gaudio; veni, veni, pulchra, iam pereo.
Viens, ma maîtresse, Avec joie, Viens, viens, ma toute belle, Déjà je me meure !
Oh – oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo.
Oh, oh, oh !
Je fleuris entièrement !
De mon tout premier amour
Je brûle ardemment !
Un nouvel, nouvel amour
Est ce dont je meure.
Oh, oh, oh, une belle journée à tous!
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
Sujet : Kaamelott, légendes arthuriennes, roi Arthur, humour, comédie, série télévisée culte. Période : moyen-âge central, haut moyen-âge pour la légende. Auteur : Alexandre Astier Média : livres, ouvrages sur la série, colloques Distribution : M6, Calt Production
Bonjour à tous,
oncernant la série télévisée Kaamelott, nous lui réservons, vous le savez, une large place ici. En dehors du fait que nous l’apprécions, nous sommes bien loin d’être les seuls dans le domaine de l’Histoire médiévale à nous y pencher.
Le colloque de la Sorbonne sur Kaamelott:
c’est aujourd’hui & demain 24, 25 mars 2017
Le travail d’Alexandre Astier autour des légendes Arthuriennes, autant que l’immense succès qu’il a rencontré auprès du public, ont, en effet, fait de Kaamelott un objet d’étude de choix pour les Historiens mêmes les plus académiques. Pour légère que puisse paraître la série, il ne faut pas s’y tromper, humour ne rime pas toujours et forcément avec trivialité. Au centre de l’intérêt que suscite aujourd’hui le monde médiéval, l’oeuvre télévisuelle interpelle aussi les chercheurs et elle a donné naissance à bien des livres, articles ou conférences. L’une d’elle – c’est même d’ailleurs un colloque de deux jours – est au coeur de l’actualité puisqu’elle se tient, aujourd’hui même et demain, à la Sorbonne :
Nous vous en avions parlé à la fin du mois de février, mais comme l’événement est complet depuis déjà quelques temps, inutile de vous y précipiter. En revanche, du côté des réseaux sociaux, les plus passionnés d’entre vous peuvent en saisir dors et déjà quelques bribes en direct sur Twitter (#collKaamelott). Si vous n’avez pas la chance de vous trouver sur place ou que Twitter n’est pas votre tasse de thé, rassurez-vous, les minutes de ce colloque devraient, quoiqu’il en soit, être bientôt disponibles sous forme papier ou même, espérons-le, de vidéos youtube. Nous vous en tiendrons informés, bien entendu.
A titre d’anecdote, Alexandre Astier a retwitté l’info sur la conférence, il y a deux jours et l’afflux d’audience sur le site de l’université a, semble-t-il, créer quelques surchauffes du côté du serveur! 🙂 L’intérêt pour l’auteur mais aussi pour la série autant que pour le moyen-âge qu’elle évoque ne se démord donc pas.
Lectures Kaamelott
Pour tromper l’attente, en attendant le compte rendu de cet événement , on retrouve encore des ouvrages sur le sujet de Kaamelott et notamment certains qui valent d’être mentionnés ici :
Un écrivain & un historien sur la piste de Kaamelott
Accompagné de l’historien médiéviste Martin Aurell, grand spécialiste de l’histoire du roi Arthur, l’écrivain Eric Le Nabour suit ici les pas d’Alexandre Astier et ses facéties « kaamelottiennes », en les croisant avec ce qui nous est parvenu des légendes.
Les scripts de la série au format poche
Vous pouvez également retrouver l’ensemble des scripts de la série au format poche pour vous replonger au coeur des dialogues hilarants d’Alexandre Astier.
Les DVD’s au complet
Ajoutons que même si l’oeuvre doit se prolonger sur grand écran, ses premiers opus sont aujourd’hui bouclés. Cela signifie très concrètement que si vous êtes de ceux qui ne regardez pas la télévision de manière régulière, et qui n’appréciez pas forcément de dépendre d’une série à suivre, tous les jours et à heure fixe, sur le petit écran, vous avez pu passer à côté de Kaamelott lors de sa diffusion, pour cette raison même. La bonne nouvelle est que l’ensemble de l’oeuvre (écrite jusque là) est aujourd’hui disponible sous forme de coffrets et peut être visionnée de manière continue, sans plus dépendre de l’attente que suppose le format d’une série quotidienne télévisuelle.
Quand Perceval (Franck Pitiot) s’empêtre dans son incompréhension face à sa promise empressée (Vannessa Guedj)
Pour conclure
n résonance avec la littérature médiévale arthurienne, dans la distance ou la proximité entre les personnages de la série et ceux du corpus arthurien, entre les lignes encore de notre intérêt pour le moyen-âge d’Alexandre Astier et tout ce qu’il nous renvoie de notre propre modernité, Kaamelott se lit à plusieurs degrés et nous invite à la réflexion. Bien entendu, il est aussi question du plaisir de rire avec une comédie qui, pour être très française, tire aussi, par instants, l’humour du côté d’un non-sens et d’un sens de l’absurde aux accents anglais, qui n’est pas sans évoquer l’excellent Sacré Graaldes Monty Python.
En vous souhaitant une belle journée dans la joie!
Fred
Pour moyenagepassion.com. A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes