‘est une bien triste nouvelle. Depuis quelques jours, le monde des amateurs de Moyen Âge, d’humour mais aussi de cinéma est en deuil. Les Monty Python et avec eux le public, viennent, en effet, de perdre l’un de leurs membres : Terence Graham Perry Jones plus connu sous le nom de Terry Jones.
L’acteur, auteur, scénariste et réalisateur qui avait régalé le public de ses facéties s’est éteint à Londres, le 21 janvier 2020, à l’âge de 78 ans. Aucun fan des Monty python n’a oublié ses apparitions à l’écran dans les plus célèbres sketchs ou films des humoristes British les plus déjantés de leur génération. En tant qu’acteur, sa filmographie a, du reste, débordé, de loin, sa participation à la troupe des Monthy. De ses débuts de carrière, à la fin des années-soixante aux années 2010, on a pu le retrouver dans de nombreux films ou productions télévisuelles.
Derrière la caméra, Terry Jones a aussi largement brillé. Moyen Âge oblige, nous avons, ici, souvent salué le film Sacré Graal des Monty, mais dans la même veine humoristique, on pourra encore revoir La Vie de Brian ou encore Le Sens de la vie. Tous trois ont été réalisés par lui.
Une passion pour l’histoire et le Moyen Âge
Là encore, sa carrière de scénariste réalisateur a excédé, de loin, ses œuvres humoristiques, aux côtés de ses cinq complices. En plus d’autres films réalisés pour le cinéma, Terry Jones a notamment été l’auteur de nombreux documentaires ou séries pour la télévision : Egypte antique, Rome au temps de l’empire, Histoire des inventions, mais aussi récits autour des croisades et encore 8 épisodes d’une série intitulée Sacré Moyen Âge et ayant pour thème l’Angleterre médiévale. Concernant cette dernière, elle fut réalisée pour la BBC et on peut encore en retrouver des épisodes sur youtube en Version original et même en version française. Sous ses dehors facétieux, ce grand talent de cinéma, de télévision, plein d’humour nourrissait, en effet, une véritable passion pour l’histoire et particulièrement le Moyen Âge.
Aujourd’hui, parti pour le grand voyage, nous le remercions pour l’ensemble de son œuvre et souhaitons, du fond du cœur, qu’il demeure en paix. Qui sait ? peut-être qu’arrivé face à Saint-Pierre, il aura prévu dans ses bagages, un beau poisson frais, pour une petite danse de « fish slapping » improvisée ?
En vous souhaitant une belle journée.
Frédéric EFFE.
Pour moyenagepassion.com A la découverte du Monde médiéval sous toutes ses formes.
Sujet : musique, chanson médiévale, vieux français, trouvères d’Arras, rondeau, amour courtois, langue d’oïl, courtoisie. Période : Moyen Âge central, XIIIe siècle Auteur : Adam de la Halle (1235-1285) Titre :Diex comment porroie Interprète : Ensemble Sequentia Album : Trouvères (1984)
Bonjour à tous,
otre vaisseau continue de voguer, toutes voiles dehors, sur les eaux du passé et du monde médiéval. Aujourd’hui, c’est au XIIIe siècle que nous vous entraînons, au nord de la France et dans une province qui a vu naître de très grands auteurs du Moyen Âge central : celle d’Arras.
Tiré des Œuvres complètes du trouvère Adam de la Halle (poésie et musique), Edmond de Coussemaker (1872)
Parmi eux, dans la famille des trouvères, Adam de la Halle ou Adam le bossu est, sans doute, demeuré l’un des plus célèbres. Il faut dire que l’oeuvre de celui que l’on a appelé, parfois, le dernier trouvère, est particulièrement prolifique. À la lisière des compositions monodiques et des premiers envols de la musique polyphonique, il nous a légué de nombreuses compositions et chansons : motets et rondeaux, mais aussi pièces de théâtre aux thèmes variés, pastourelles, congés, …, trempées de lyrisme et de courtoisie mais aussi, quelquefois, de notes plus satiriques.
Le Ms Français 25566 ou chansonnier français W
On peut trouver les œuvres d’Adam de la Halle dans plusieurs sources d’époque, mais nous profitons de ce rondeau pour vous parler du manuscrit Français 25566 de la BnF, également connu sous le nom de Chansonnier français W (consultable sur Gallica au lien suivant).
Daté du XIIIe siècle, ce beau manuscrit médiéval enluminé, plutôt bien conservé, est donc sous bonne garde au département des manuscrits de la BnF. Ses 283 feuillets comprennent de nombreuses œuvres de la province d’Arras, entre chansons, poésies et pièces littéraires. Pour n’en citer que quelques auteurs, on y retrouve Jean bodel et ses célèbres « congiés », des pièces de Huon de Mery, Richard de Fournival, Baudouin de Condé et encore d’autres auteurs du cru ou des alentours. Quant à Adam de la halle, entre rondeaux, motets et pièces plus étoffées, il s’y trouve clairement à l’honneur. Ce manuscrit médiéval contient, en effet, l’essentiel de son legs.
« Diex comment porroie » avec l’Ensemble médiéval Sequentia
Trouvères : chansons d’amour courtois du nord de la France
« Trouvères : Hofische Liebeslieder Aus Nordfrankreich« . En 1984 l’Ensemble Sequentia signait un triple album monumental sur le thème des trouvères du nord de la France médiévale. Trois ans plus tard, l’oeuvre était rééditée sous forme de double album , avec pas moins de 43 pièces finement interprétées, sous la direction de Benjamin Bagby.
Pour qui s’intéresse de près à la musique des trouvères du Moyen Âge central ou même à la langue d’oïl, cet album demeure incontournable. On le trouve encore à la vente, sous forme CD ou MP3, au lien suivant : Trouvères : Chants d’amour courtois des pays de langue d’oïl.
« Diex comment porroie » : de la langue d’oïl
d’Adam de la halle au français moderne
Diex, coment porroie Sans cheli durer (résister, endurer, poursuivre, durer) Qui me tient en joie ? (joie, amour) Elle est simple et coie (calme, tranquille), Diex coment porroie, etc.
Ne m’en partiroie (séparer), Pour les iex (yeux) crever, Se s’amours n’avoie. Diex, coment porroie Sans cheli durer Qui me tient en joie.
Dieu comment pourrais-je Résister sans celle Que me tient en joie. Elle est simple et tranquille Dieu comment pourrais-je Résister sans celle Que me tient en joie.
Ne m’en séparerais, Dût-on me crever les yeux Pour que je n’ai plus son amour. Dieu comment pourrais-je Résister sans celle Que me tient en joie.
En vous souhaitant une fort belle journée.
Frédéric EFFE.
Pour moyenagepassion.com A la découverte du Moyen Âge sous toutes ses formes.
Sujet : Kaamelott, humour, série télévisée, trilogie, cinéma, tournage, légendes arthuriennes, quête du Graal, Heroic Fantasy, médiéval-fantastique, comédie. Période : haut Moyen Âge à Moyen Âge central, Auteur-Réalisateur : Alexandre Astier
Bonjour à tous,
epuis quelques heures, les fans de la série humoristique Kaamelott d’Alexandre Astier ont eu la joie d’apprendre une bonne nouvelle de la part de l’auteur lui-même : la sortie du long métrage, qui devrait être le premier opus d’une trilogie, aura, en effet, lieu deux mois avant la date préalablement annoncée d’octobre 2020. Sur ce même post, A Astier a également gratifié ses fans d’un premier trailer officiel du film que voici.
Après des années d’attente, la suite des légendes arthuriennes à la française sur grand écran va enfin voir le jour. C’est désormais plus concret que jamais et les nombreux sceptiques vont donc pouvoir remiser leurs doutes au placard.
Kaamelott au cinema : le premier trailer officiel
Comédie ou pas ?
Dans la veine des mystères dont Alexandre Astier aime gratifier son public, le teaser ne dit rien de l’histoire et demeure chiche en dialogues. Au vue de sa gravité, on se demande même si le film ne sera pas plus proche des derniers opus de la série en terme d’ambiance, plutôt que de l’humour déjanté des premiers épisodes .
Dans une interview déjà datée, Alexandre Astier avait, lui-même, confessé être peut–être allé un peu trop loin dans la gravité, dans le livre V. Alors difficile, dans ce contexte, de tirer des conclusions hâtives à partir de ce tout premier trailer. Peut-être est-ce encore une façon pour lui de jouer avec son public ? Si l’on peut s’attendre à trouver dans ce film, au minimum, quelques pointes d’humour, à l’exception d’une phrase de Perceval (Franck Pitiot) plus comique dans son contenu que dans sa diction, ce trailer demeure, en tout cas, un véritable contre-pied aux codes habituels de la bande annonce en matière de comédie.
Que dire de plus ? Sur tous les visages, le temps a passé mais c’était le souhait de l’auteur-réalisateur. Au moment des premiers retards pris sur le calendrier de sortie du film, il avait annoncé que son histoire se situerait plus loin dans le temps par rapport aux derniers épisodes du livre 5 et que ce délai l’arrangeait. Le trailer lève aussi le voile sur un casting qui avait fait l’objet de mille questions de la part des fans. On y découvre même, avec surprise, quelques têtes inattendues dont celles de Sting et de Clovis Cornillac.
Pour le reste, visuellement, l’ensemble respire la super production : scènes épiques, beaux décors naturels, direction photographique soignée. Au premier abord, quelques-unes des scènes et notamment certains costumes qu’on y voit défiler pourraient presque prendre des allures Felliniennes. Tout cela est donc prometteur. Il ne nous reste plus qu’à patienter pour en découvrir plus. On peut s’attendre à de nouveaux trailers plus prés de la sortie, désormais prévue pour l’été 2020.
Sujet : musique médiévale, chanson médiévale, amour courtois, trouvère, compositeur médiéval, français 146, vieux -français, langue d’oïl Période : Moyen Âge, XIIIe s, XIVe siècle
Auteur : Jehannot(Jehan) de Lescurel Interprète : Ensemble Gilles Binchois Album : Fontaine de Grace, Virgin Classics 1991/92.
Bonjour à tous,
ous partageons, à nouveau, aujourd’hui, un peu de la poésie courtoise du trouvère Jehan de Lescurel. On se souvient que cet auteur-compositeur médiéval n’a laissé comme legs qu’un peu plus d’une trentaine de pièces, toutes centrées sur l’amour courtois. On les a retrouvées annexées à un manuscrit daté des débuts du XVe siècle et contenant une copie du roman de Fauvel.
Référencé MS français 146, l’ouvrage est conservé à la Bnf et consultable en ligne ici sur Gallica. On peut aussi retrouver ces chansons médiévales retranscrites dans une graphie plus moderne, dans un livre de 1855, signé d’Anatole de Montaiglon :Chansons, ballades et rondeaux de Jehannot de Lescurel, poète du XIVe siècle. L’ouvrage papier a été réédité en 2010 chez Nabu Press.
Du point de vue de leur écriture musicale, les compositions de Jehannot de Lescurel le placent à la transition des dernières trouvères et des premiers compositeurs de l’Ars Nova.
L’Ensemble Gilles Binchois à la découverte de Jehan de Lescurel
Jehan de Lescurel – Fontaine de Grace (Ballades, virelais et rondeaux)
En 1991, sous la direction de Dominique Vellard, l’Ensemble médiéval Gilles Binchois enregistrait un album entièrement consacré à l’œuvre de Jehan de Lescurel. Pas moins de vingt pièces du trouvère y étaient ainsi proposées, entre lesquelles on pouvait découvrir deux versions de la chanson du jour : une vocale et instrumentale (présentée ci-dessus) et une autre uniquement instrumentale.
Pour en savoir plus sur cet album, nous vous invitons à consulter la page qui lui est dédiée sur Amazon. Il s’y trouve, en effet, toujours à la vente, mais en plus du format CD, le format MP3 est aussi disponible ce qui offre l’avantage de pouvoir pré-écouter les pièces pour s’en faire une idée. A toutes fins utiles, en voici le lien : Jehan de Lescurel – Fontaine de Grace (Ballades, virelais et rondeaux)
« Amours, trop vous doi cherir » dans le vieux français de Jehan de Lescurel
Bien qu’en langue d’oïl, la pièce du jour ne présente pas de grandes difficultés de compréhension. Nous ne vous donnons donc que quelques clés de vocabulaire qui devraient suffire à l’appréhender. Du point de vue du contenu, c’est donc une pièce courte d’amour courtois qui s’occupe à mettre en valeur l’éternelle contradiction dans laquelle le fin amant courtois se tient pris, entre espoir et inconfort, ou encore entre joie et tristesse.
Amours , trop vous doi cherir Et haïr com anemie ; Souvent me faites palir Et fremir par vo mestrie (1) : Puis, par promesse d’aïe (2), Me rapaiez (3) en pou d’eure : Aussi souvent chans et pleure.