Sujet : musiques médiévales et anciennes, danse médiévale, estampies, saltarello. Période : moyen-âge central, XIIIe siècle, Titre : Estampie Saltarello. Tirées de: manuscrit add 29987, manuscrit de Londres, British Museum. Interprètes: Voices of Music (Hanneke van Proosdij, Peter Maund, K Robberson, Natalie Cox & David Tayler). Concert : Le roman de la rose (2009)
ous restons aujourd’hui en compagnie du manuscrit add 29987 pour une nouvelle pièce musicale et danse médiévale interprétée par les talentueux musiciens de Voices of music. Ce Saltarello en provenance du manuscrit toscan du moyen-âge central est extrait d’un concert qu’ils donnèrent en 2009 sur le thème du Roman de la Rose.
Nous avions déjà fait une présentation complète de cet ensemble et organisation de San Francisco dont la vocation est de promouvoir à la fois l’écoute et l’enseignement des musiques anciennes et nous vous renvoyons à l’article les concernant pour plus d’informations : l’ensemble américain voices of music.
Sujet : musique et chanson médiévales, poésie goliardique, golliards, poésie latine et satirique Période : XIIe, XIIIe siècle, moyen-âge central Titre : Tempus Est iocundum Carmina Burana Manuscrit ancien : Codex Buranus 179 Compositeur : Carl Orff (Karl) Interprètes :Oni Wytars & ensemble Unicorn
Bonjour à tous,
ous vous proposons de revenir, aujourd’hui, sur la Cantate Carmina buranade Carl Orff, tirée du manuscrit ancien Codex Buranus 179, connu aussi sous le nom de Chants de Benediktbeuern. Nous en avons déjà parlé, ici, à plusieurs reprises, ce manuscrit ancien du moyen-âge central est devenu célèbre, largement grâce au compositeur allemand qui, au passage, a contribué à « populariser » également ainsi la poésie des Goliards, ces jeunes étudiants ou clercs quelque peu dévoyés qui, au XIIe siècle sillonnait la France pour chanter en latin leurs amours, leurs joies et aussi leur moment de fêtes et de perdition.
La formation Oni Wytars en collaboration
avec l’ensemble Unicorn
ette fois-ci, la pièce que nous partageons est la chanson « Tempus Est iocundum », interprétée conjointement et de manière très énergique par l’excellent ensemble Unicorn, originaire d’Autriche et les membres de la formation Oni Wytars.
Formé en 1983 en Allemagne, par le compositeur, musicien et vielliste Marco Ambrosini, l’ensemble Oni Wytarsse dédie à un répertoire qui va du monde médiéval à celui de la renaissance, en élargissant son champ d’investigation musical et instrumental au berceau méditerranéen et à des pièces en provenance du monde byzantin ou de l’Est de l’Europe. La qualité des artistes qui le composent les ont amenés à participer à des concerts ou productions en collaboration avec d’autres formations, et ils font eux-même appel, à l’occasion, à d’autres musiciens ou formations comme ici dans cette interprétation de Carmina Burana avec l’ensemble Unicorn.
Pour faire partager sa passion, Oni Wytars organise encore des stages de formations à la musique ancienne. Les quelques 15 albums qu’ils ont produit à ce jour se trouvent à la vente sur leur site web (hélas pour le moment seulement disponible en allemand et japonais) mais on en trouve également quelques uns sur Amazon ou sur le site de la FNAC. Quand au fondateur du groupe, Marco Ambrosini (portrait ci-contre) sa renommée n’est plus à faire et il compte une participation sous formes diverses dans plus de 110 albums, autour des musiques anciennes, et ce au niveau international.
Les paroles de Tempus est iocundum
et leur traduction adaptation en français
Tempus est iocundum, o virgines, modo congaudete vos iuvenes.
Le temps est joyeux, O vierges, Réjouissez-vous avec Vos jeunes hommes.
Oh – oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo.
Oh, oh, oh ! Je fleuris entièrement ! De mon tout premier amour Je brûle ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure.
Mea me comfortat promissio, mea me deportat negatio.
Je suis réconfortée Par ma promesse, Je suis abattue par mon refus
Oh – oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo.
Oh, oh, oh ! Je fleuris entièrement ! De mon tout premier amour Je brûle ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure.
Tempore brumali vir patiens, animo vernali lasciviens.
Au solstice d’hiver L’homme patient, Par l’esprit printanier Devient folâtre.
Oh – oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo.
Oh, oh, oh ! Je fleuris entièrement ! De mon tout premier amour Je brûle ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure.
Mea mecum ludit virginitas, mea me detrudit simplicitas.
Ma virginité Me rend folâtre, Ma simplicité Me retient.
Oh – oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo.
Oh, oh, oh ! Je fleuris entièrement ! De mon tout premier amour Je brûle ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure.
Veni, domicella, cum gaudio; veni, veni, pulchra, iam pereo.
Viens, ma maîtresse, Avec joie, Viens, viens, ma toute belle, Déjà je me meure !
Oh – oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo.
Oh, oh, oh !
Je fleuris entièrement !
De mon tout premier amour
Je brûle ardemment !
Un nouvel, nouvel amour
Est ce dont je meure.
Oh, oh, oh, une belle journée à tous!
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
Sujet : manuscrits anciens, codex, ouvrages anciens, découverte. médecine, littérature, poésie, musique, chansons médiévales. découverte, exploration du monde médiéval Période : bas moyen-âge Médias : sources et articles.
Bonjour à tous,
l demeure difficile de s’intéresser sérieusement au moyen-âge sans effectuer des recherches à la source des documents, codex et autres manuscrits anciens qu’il nous a légués. Après plus d’une année d’exploration de la médecine, la poésie, la littérature, les enluminures, les chansons et la musique en provenance du monde médiéval, nous en avons identifié pour vous un certain nombre.
Comme ils touchent des catégories variées du site, Ils sont un peu disséminés dans ses contenus et ne se trouvent pas regroupés sous un item de menu séparé, aussi pour faciliter vos recherches sur la question, et si vous êtes intéressés par le sujet, il peut vous être utile d’utiliser ce lien :
Sujet : enluminures, miniatures, manuscrit ancien, ancien testament, bible, monde médiéval, Période : moyen-âge central, XIIIe Titre : Bible de Maciejowsky, Morgan Bible, la Bible des croisés Référence manuscrit : Ms M. 638 Conservation : Pierpont Morgan library (New York)
Bonjour à tous,
ujourd’hui nous mettons le nez dans les vieux livres en provenance du monde médiéval, pour vous parler d’un des plus prestigieux d’entre eux. Ce manuscrit ancien, encore exceptionnellement bien conservé à ce jour, est connu sous la référence de Ms M 638, mais aussi sous de nombreux autres noms: Bible de Maciejowski ou Maciejowsky, Bible de Morgan, Bible de Shah Abbas ou encore bible des croisés.
Datant du XIIIe siècle, cette Bible de Maciejowski est considérée comme un des plus grand témoin de l’excellence artistique française du moyen-âge central, en terme d’enluminures et notamment en terme d’art gothique. L’ouvrage a ceci de précieux qu’il contient, en effet, de nombreuses miniatures de qualité exceptionnelle. Comme son nom l’indique, il puise ses origines dans la Bible et illustre l’histoire de l’ancien testament, depuis la genèse jusqu’au livre II de Samuel et l’histoire de David et Absalom.
Du point de vue de son contenu, il se compose de 46 feuillets. On y trouve des scènes de batailles et de guerre, des scènes de crimes et de meurtres, mais aussi des scènes de la vie de tous les jours. Et même si son sujet se rapporte à une période biblique supposée bien antérieure à l’époque dont il est contemporain, le soin apporté aux illustrations en font un allié précieux des « reconstituteurs » et historiens quand il s’agit de se représenter fidèlement le XIIIe siècle. Il était, en effet, habituel que face à des sujets anciens ou bibliques, les artisans du monde médiéval se servent pour les illustrer d’éléments qui leur étaient contemporains, faisant même souvent des allusions dans leurs planches à des événements ou faits concrets étant survenus à leur propre époque. Et si ce manuscrit de Maciejowski n’est pas la seule Bible illustrée qui nous soit parvenue du moyen-âge, cette règle ou ce parti-pris artistique semblent se confirmer le plus souvent dans les autres ouvrages de ce type.
Histoire et périples de la bible de Maciejowski à travers les siècles
On a pensé longtemps que cette bible ancienne avait été commandée par le roi SAINT-LOUIS en personne, mais cette version a été remise en cause depuis par plusieurs historiens qui penchent pour lui attribuer plutôt des origines du côté d’ateliers de Flandres et peut-être même de Bruges (Alliston STONES et Francois AVRIL). Il reste donc difficile de faire le tri quand on sait encore que d’autres experts soutiennent que ces illustrations seraient le fruit de différents artistes d’ateliers parisiens. Quoiqu’il en soit, le manuscrit semble en tout cas contemporain de la première croisade de Louis IX. Après sa création, les périples qui l’ont conduit à son lieu actuel nous sont plus connus. Ils pourraient presque, à eux-seuls, fournir le prétexte d’un roman tant l’ouvrage a voyagé à travers les siècles.
Parti de France pour l’Italie et la cour de Naples, autour de 1300, il y demeurera quelques temps mais on le retrouvera bientôt en Pologne, où il demeurera, jusqu’à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle. A la fin de cette période polonaises, on retrouve le manuscrit ancien dans les mains du cardinal Bernard MACIEJOWSKI ou Maciejowsky, (1548-1610) évêque de Cracovie (portrait ci-dessus) qui donnera au manuscrit le nom sous lequel on le connait le plus souvent, aujourd’hui. Il semble que c’est un peu avant sa mort, qu’il fera présent de la Bible au chah Iranien Abbas Ier le Grand, (Shah Abbas the great), roi de perse en 1608. C’est d’ailleurs un des autres noms qu’on connait à l’ouvrage la Bible de Shah Abbas. Comme les italiens l’avaient faits, les perses annoteront alors le manuscrit de leurs interprétations, en marge des illustrations.
Deux cents ans plus tard, nous sommes en 1800, le manuscrit sera vendu à un collectionneur égyptien. Dans le siècle qui suivra, il passera encore dans les mains de quelques collectionneurs pour finalement être racheté en 1916 par le fondateur de la bibliothèque dans lequel il se trouve encore aujourd’hui conservé: John PIERPONT MORGAN, qui, à son tour, donna à l’ouvrage un de ses autres noms connus: the Morgan Bible. A noter que si l’ensemble du manuscrit se trouve à New york et dans cette bibliothèque, trois autres de ces feuillets sont conservés en deux autres endroits: deux se trouvent à la Bibliothèque nationale de France, et un autre au J. Paul Getty Museum de Los Angeles.
Old testament Miniatures:
une édition anglophone des années 70
En 1969, Cockerell, Sydney C, directeur du Musée Fitzwilliam à Cambridge. et John Plummer, décidaient de proposer au grand public, une édition de la bible ancienne en grand format, réunissant une quantité importantes d’enluminures et de miniatures en provenance du manuscrit M 638. Y seront adjoints aussi des dessins et reproductions du designer Emery Walker et cet ouvrage portera le titre de « Old testament Miniatures ».
Ou trouver la bible de Maciejowski?
On trouve plusieurs versions du livre mentionné ci dessus à la vente mais pour qui ne peut ou ne veut se fendre d’une centaine d’euros, voir même de trois à quatre fois plus, en fonction de l’état de l’ouvrage, pour l’acquérir, il reste d’autres options. Côte version papier, il existe une autre version plus récente de l’ouvrage, datant de 1998 et réimprimée en Suisse, ayant pour titre : « The morgan crusader bible : The picture Bible of Saint-Louis ». Nous ne pouvons pas préjuger ici de la facilité à le débusquer mais nous le mentionnons tout de même.
Pour le reste et si vous savez vous en contenter, on peut en cherchant un peu accéder à plusieurs versions digitalisées sur le web. Après avoir fait un tour de la question, il semble qu’une des meilleures version se trouve ici : Version digitale de la bible de Maciejowski
C’est d’ailleurs dont nous nous sommes servis pour vous présenter les illustrations de cet article. Comme vous l’imaginez sûrement, nous les avons retouchées quelque peu pour mieux les mettre en valeur et leur donner plus de profondeur. Au delà du fait qu’elles ont près de huit cent ans, leur grand niveau de détails et leur qualité sont véritablement remarquables et l’on comprend bien le plaisir véritable qu’il y a aurait à en posséder une version papier et grand format.
En vous souhaitant une merveilleuse journée.
Frédéric EFFE.
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.