Sujet : fêtes médiévales, festival, marché, compagnie, animation médiévale, agenda. Période : moyen-âge fantastique et XVe Lieu : Cusset (Allier) Evénements: les Flamboyantes 3e édition Dates : les vendredi 19, samedi 20 & dimanche 21 mai 2017
Bonjour à tous,
l nous trottait dans la tête depuis hier, de faire un add on du côté de l’agenda de ce weekend, et comme nous avons cette fâcheuse tendance à toujours suivre le fil de notre passion, ce sera chose faite avec cet article.
Pour ceux qui se tienne en Allier ou dans les parages, nous voulions en effet revenir ici sur un festival original qui s’y tient durant trois jours cette fin de semaine : il s’agit de la 3ème édition des Flamboyantes de la ville de Cusset.
Un événement médiéval-fantastique
de taille en Rhône-Alpes Auvergne
l faut avouer que cet événement est tentant à bien des points de vue. Qu’on considère un peu les chiffres pour en prendre la mesure, la deuxième édition a rallié sur 3 jours près de 15 000 visiteurs. Nous parlons donc d’un rassemblement de taille.
Le programme est de choix et la ville de Cusset, autant que les Associations impliquées se sont encore drapées, cette année, de leurs plus belles toilettes pour vous emporter loin des vicissitudes de notre monde moderne sur des terres qui, mêleront le moyen-âge réaliste et historique avec le médiéval fantastique et une grande parade sur ce thême.
De nombreuses troupes et compagnies y sont attendues, près de quinze associations sont partie prenante de l’événement, et des centaines comédiens ou d’exposants viendront animer les rues de Cusset, pour les transporter dans le temps, vers le XVe siècle et du moyen-âge tardif mais aussi en direction d’un moyen-âge plus imaginaire et magique, celui de la fantaisie médiévale.
Le programme des Flamboyantes
rtisans et marché médiéval, scénette et théâtre de rues, musique et troubadours,, spectacle de fauconnerie, campement médiéval, défilés et parades déambulatoires et grand spectacle d’ouverture, rien n’y manquera et tout le centre ville sera à la fête pendant deux journées complètes. Cette année, la thématique générale de ces Flamboyantes sera « l’Ouverture sur le monde » et en voici le programme détaillé :
ue l’on ne s’y trompe pas, pour autant que la fête s’aventure sur les terres d’un moyen-âge littéraire et imaginaire, il y aura aussi des compagnies plus axées sur la restitution d’un moyen-âge historique et réaliste, et à travers cet heureux mélange et ce grand événement festif , la municipalité de Cusset ne cache pas sa volonté de valoriser, à travers ces grandes réjouissances, son patrimoine historique. Disons ici un mot de ce riche passé.
Sans même parler de son histoire gauloise et gallo-romaine et de son oppidum, attestés par la découverte de vestiges archéologiques et qui fait remonter l’occupation du site au IVe siècle avant J-C, l’histoire médiévale de la ville de Cusset commence, avant la fin du Xe siècle, avec l’établissement sur place d’une abbaye de soeurs bénédictines. Cette dernière favorisa le développement de la région et s’imposa bientôt par sa puissance économique. Ainsi, au XIIe siècle, Cusset deviendra une ville royale et sera consacrée comme une cité avec laquelle il faudra désormais compter en Auvergne.
Les meneurs de la Praguerie, enluminure médiévale, XVe, Martial d’Auvergne
Le XIIIe siècle y verra s’édifier des remparts, à la demande de l’abbaye et avec l’autorisation de Philippe le Bel mais la ville connaîtra durant le guerre de cent ans une période troublée. Ses fortifications seront d’ailleurs détruites et les compagnies de mercenaires qui sillonnent alors les terres de France lui feront la vie dure. Pour mettre fin à ces compagnies de mercenaires, autant que pour lutter contre l’ennemi anglais, dans le courant du XVe, en 1439, Charles VIIentendra lancer la création d’une véritable armée royale permanente mais certains princes et vassaux, craignant d’y voir leur pouvoir égratigné, se soulèveront contre lui donnant lieu à des révoltes que l’on appellera plus tard : la Praguerie. Le dauphin, Louis XI, fils du roi prendra lui-même le partie des révoltés contre son père mais Charles VII tiendra bon face à ses vassaux et à son fils.
La révolte sera durement réprimée et un traité de paix sera signé en 1440 à Cusset même. Quelques années plus tard, la Praguerieconnaîtra de nouveaux soubresauts mais ceci est une autre histoire qui nous éloignerait un peu de notre propos.
Cusset, les remparts du XVe, très belle maquette en provenance du site www.paysdauvergne.fr
Concernant les défenses militaires de la ville, il faudra attendre le XVe et le roi Louis XIpour que de nouveaux remparts y soient édifiés dans les règles de l’art, avec quatre grandes portes et des tours flanquées (photo ci-dessus). On dit que le roi lui-même dit à leur propos qu’ils étaient « les plus beaux remparts de France ». Le temps a hélas fait son affaire et les fortifications furent détruites graduellement. Il n’en reste aujourd’hui presque rien, qu’une tour qui fut un temps une prison et des souterrains.
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Voilà donc pour un bref survol de l’histoire de la ville de Cusset qui se propose, cette fin de semaine, de vous accueillir à l’ombre de ses murs pour un festival médiéval, teinté de fantastique et haut en couleurs.
En vous souhaitant une merveilleuse journée et un très beau week end.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
“Accordez aussi aux fous une qualité qui n’est pas à dédaigner: seuls, ils sont francs et véridiques.”
Erasme de Rotterdam, (1461-1536)- L’Eloge de la folie.
Philosophe, humaniste, écrivain de la toute fin du moyen-âge ou du début de la renaissance.
Bonjour à tous,
e fais juste une petite précision pour éclairer cette citation de Erasme qui peut être mal comprise quand on la prend hors contexte. Le fou dont il est question ici est le bouffon, le fou du prince. Plus loin le philosophe ajoutera d’ailleurs :
« On me dira que les oreilles princières ont précisément horreur de
la vérité et que, si elles fuient les sages, c’est par crainte d’ouïr parmi eux une voix plus sincère que complaisante. Je le reconnais, la vérité n’est pas aimée des rois. Et pourtant, mes fous réussissent cette chose étonnante de la leur faire accepter, et même de leur causer du plaisir en les injuriant ouvertement. Le même mot, qui, dans la bouche d’un sage, lui vaudra la mort, prononcé par un fou réjouira prodigieusement le maître. C’est donc que la vérité a bien quelque pouvoir de plaire, si elle ne contient rien d’offensant, mais les Dieux l’ont réservée aux fous. »
En ces temps imbéciles où un rien nous offense si souvent et, en accord avec Erasme, ajoutons encore ceci : bienheureux le royaume ou les terres de ce monde où le fou peut encore se rire même des princes et où il n’a crainte que la vérité ne sorte par sa bouche.
Une belle journée à tous.
Fred
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Sujet: chant, chanson, musique médiévale, ancienne, poésie, amour courtois, Période : moyen-âge tardif (XVe) Auteur : Guillaume Dufay (1400-1474) Interprète ; The Unicorn Ensemble Titre : J’ai mis mon coeur et ma pensée Album : DUFAY, chansons (1995)
Bonjour à tous,
ous revenons, aujourd’hui, sur Guillaume Dufay pour partager un peu plus avant la partie de son répertoire dédié à la musique profane et au registre de l »amour courtois. Dans un premier temps et pour sa qualité, autant que pour son côté « enlevé », nous ne vous livrons qu’une version musicale de cette composition qui a pour titre « J’ay mis mon cuer et ma pensee ». Qu’on se rassure tout de même, pour ceux que cela intéresse, vous trouverez également les paroles de la chanson originale, en pied d’article.
La très belle interprétation du jour, nous vient de l’ensemble Unicorn (The Unicorn Ensemble). On doit déjà autour de huit albums à cette formation autrichienne qui se consacre aux musiques médiévales et qui s’est formée en 1991.
De formation classique, le groupe est dirigé par Michael Bosch, un musicien formé à l’Académie de musique et des arts de Vienne dont il est même sorti primé. Avec des contributions sur plus de trente cinq CD de musique ancienne et sa participation dans des groupes aussi prestigieux que le Clementic Consort, en plus de son rôle de directeur de l’Ensemble Unicorn, il est aujourd’hui à la fois, enseignant, interprète (flûtiste et à droite sur la photo ci-dessus) et contribue également à la rédaction d’ouvrages sur la question des musiques anciennes.
Pour en dire encore un mot, l’ensemble puise très sérieusement son inspiration à la source des Codex et manuscrits anciens et nous sommes là, aussi près qu’on peut l’être du monde médiéval et de ses musiques.
J’ay mis mon cuer et ma pensee,
Les paroles de la composition originale
Même si, comme nous l’avons dit, elles sont absentes de l’interprétation du jour, nous publions tout de même, ici, les paroles de la chanson originale de Guillaume Dufay. Nous aurons, à n’en pas douter, l’occasion de publier une version les contenant dans le futur.
J’ay mis mon cuer et ma pensee, Sachiés de vray certaynement, A vous servir, dame honnouree, Belle, bonne au vis cler et gent, Et vous jure par mon serment: Tant que mon corps aura duree, En chascun lieu diray vrayment Que vous estés la mieuls paree.
En vous souhaitant une merveilleuse journée.
Fred
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Sujet : poésie médiévale, poésie satirique, ballade, ballade amoureuse Auteur : François Villon (1431 – disparition 1463) Période : moyen-âge tardif, XVe siècle. Titre : Ballade
Bonjour à tous
uand le maître de poésie médiévale François Villon s’adonne à l’écriture amoureuse, même si ce n’est pas pour lui, son verbe et ses rimes s’envolent aussi hauts que l’épervier de sa ballade. Cela n’a rien de commun avec certains autres de ses textes dans lesquels il nous conte, avec une pointe de satire, ses amours volages ou encore ses autres plus contrariées, mais nul sujet ne résiste au talent immense de Villon et l’on s’en rend bien compte ici.
Bien sûr, il s’agit là encore de Villon et, comme c’est lui, il fallait bien que la ballade qu’il donna à ce gentilhomme, afin que ce dernier l’offrit à son épouse, ait pour contexte une situation spéciale; et c’est ici un combat à l’épée durant lequel nous conte l’histoire, le-dit gentilhomme conquit la belle.
Ballade de Villon donnée à un gentilhomme
Que Villon donna à un gentilhomme, nouvellement marié, pour l’envoyer à son espouse, par luy conquise à l’espée.
Au poinct du jour, que l’esprevier se bat, Meu de plaisir et par noble coustume, Bruyt il demaine et de joye s’esbat, Reçoit son per et se joint à la plume: Ainsi vous vueil, à ce désir m’allume. Joyeusement ce qu’aux amans bon semble. Sachez qu’Amour l’escript en son volume, Et c’est la fin pourquoy sommes ensemble.
Dame serez de mon cueur, sans debat, Entierement, jusques mort me consume. Laurier soüef qui pour mon droit combat, Olivier franc, m’ostant toute amertume. Raison ne veult que je desaccoustume, Et en ce vueil avec elle m’assemble, De vous servir, mais que m’y accoustume; Et c’est la fin pourquoy sommes ensemble.
Et qui plus est, quand dueil sur moy s’embat,* Par fortune qui sur moy si se fume, Vostre doulx oeil sa malice rabat, Ne plus ne moins que le vent faict la fume. Si ne perds pas la graine que je sume En vostre champ, car le fruict me ressemble: Dieu m’ordonne que le fouysse et fume; Et c’est la fin pourquoy sommes ensemble.
ENVOI.
Princesse, oyez ce que cy vous resume: Que le mien cueur du vostre desassemble Jà ne sera: tant de vous en presume; Et c’est la fin pourquoy sommes ensemble.
*Quand « dueil sur moy s’embat »: dans un ouvrage de 1835, Jean Henri Romain Prompsault traduit cela par « Quand la tristesse m’accable ».
En vous souhaitant une belle journée où que vous vous trouviez sur notre belle terre, mes amis!
Fréderic EFFE
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