ujourd’hui, nous voulons simplement faire passer un petit message aux passionnés de moyen-âge et aux personnes ayant des activités ou produisant des choses autour de ce thème du monde médiéval : artisanat, art, musique, nourriture, compagnies médiévales, site d’intérêt historique, organisateurs de spectacles ou d’événements, etc…
Si vous reconnaissez, n’hésitez pas à entrer en contact avec nous pour nous parler de cette passion et de vos réalisations. Nous prévoyons de faire régulièrement des articles pour présenter des profils de passionnés de monde médiéval qui œuvrent à le faire vivre ou revivre, sous toutes ses formes. Une petite sélection sera bien sûr effectuée sur la base du sérieux, des éléments et des médias (vidéos, photos) pouvant être fournis. (si vous souhaitez voir le type d’article que nous réalisons en voici un bel exemple ici.)
Voilà, portes ouvertes donc! Voici le courriel où nous joindre.
Une belle journée à tous et longue vie!
Fred
pour moyenagepassion.com « L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. » Publiliue Syrus Ier s. av. J.-C
Sujet : poésie médiévale, poésie réaliste et satirique, musique, troubadour Auteur : François Villon (1431-1463) Période : Moyen Âge tardif, XVe siècle Titre : ballade des dames du temps jadis, les neiges d’Antan Interprète : Georges Brassens
« On a tellement voulu faire de moi l’élève de François Villon qu’il a bien fallu au bout d’un moment que j’en fasse mon maître. »
Georges Brassens
Bonjour à tous,
ien qu’on est fait de Villon le maître de Brassens chose à laquelle ce dernier s’est finalement plié d’une certaine manière pour l’avoir découvert après coup, on doit à feu notre troubadour poète anticonformiste et empêcheur de tourner en rond national peu de textes chantés de François Villon. Brassens a toujours finalement préféré chanter sa propre poésie et on ne peut l’en blâmer, vue la grande qualité de sa plume et son amour de la langue française.
Dans le répertoire de Villon, il n’a pas pris les textes les plus caustiques là où finalement tous aurait pu l’attendre, mais il a choisi ces belles neiges d’antan ou cette ballade des dames du temps jadis, cette poésie où françois Villon fait référence aux dames du temps jadis.
Comme toute chose écrite de Villon, nous la livrons ici entière sans nous perdre dans des explications de texte à n’en plus finir sur les références qu’elle contient. Il est intéressant de savoir que ce texte remis dans son contexte est suivi d’une autre ballade sur les seigneurs du temps jadis faite dans le même esprit. Villon à la recherche des grands esprits de son temps semble ne pas en trouver et la satire est surement entre ces lignes là.
Paroles de la ballade des dames du temps jadis, de François Villon
Dictes−moy où, n’en quel pays, Est Flora, la belle Romaine; Archipiada, ne Thaïs, Qui fut sa cousine germaine; Echo, parlant quand bruyt on maine Dessus rivière ou sus estan, Qui beauté eut trop plus qu’humaine? Mais où sont les neiges d’antan!
Où est la très sage Heloïs, Pour qui fut chastré et puis moyne Pierre Esbaillart à Sainct−Denys? Pour son amour eut cest essoyne. Semblablement, où est la royne Qui commanda que Buridan Fust jetté en ung sac en Seine? Mais où sont les neiges d’antan!
La royne Blanche comme ung lys, Qui chantoit à voix de sereine; Berthe au grand pied, Bietris, Allys; Harembourges, qui tint le Mayne, Et Jehanne, la bonne Lorraine, Qu’Anglois bruslèrent à Rouen; Où sont−ilz, Vierge souveraine?… Mais où sont les neiges d’antan!
ENVOI Prince, n’enquerez de sepmaine Où elles sont, ne de cest an, Que ce refrain ne vous remaine: Mais où sont les neiges d’antan!
Une très belle journée à tous.
Fred
Pour moyenagepassion.com « A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes »
Sujet : musique et chanson médiévales, Manuscrit ancien, manuscrit de Bayeux. Titre de la chanson; le Roy Engloys Période : Moyen Âge tardif, fin du XVe siècle. Interprète : ensemble Obsidienne. Album : « le jardin des délices »
Les richesses du manuscrit de Bayeux
écidément, quand il est question d’histoire médiévale, la ville de Bayeux nous régale de bien des choses et pas seulement de la mythique tapisserie de soixante-dix mètres de long que la reine Mathilde broda aux XIe siècle et qui conte l’histoire de la conquête de l’Angleterre par le Duc de Normandie, Guillaume le conquérant. Aujourd’hui, nous nous intéressons à un recueil de chansons datant du XVIe siècle et qui nous vient justement et encore de la ville de Bayeux qui l’a conservé un temps. De cela, nous pouvons déduire que Bayeux est une ville qui conserve, Gloire à elle et à ses habitants! Mais ne nous dispersons pas.
Sous la référence Français 9346, le manuscrit de Bayeux est un ouvrage de cent trois chansons datant donc du début de la renaissance mais compilant des chants et des musiques normandes et d’île de France, réputées écrites dans les cinquante à cent ans précédent leur recompilation par Charles de Bourbon (fin du XVe, début du XVIe siècle).
Entre amour courtois et d’autres chants plus belliqueux ou évocateurs, ou même chansons à boér « Bevons, ma commère », le manuscrit de Bayeux porte aussi la marque indélébile de la guerre de cent ans. Près d’un siècle après les faits, et même si nous sommes presque déjà à l’aube de la renaissance, ce manuscrit ancien peut donc être clairement rattaché au moyen-âge tardif. Avec la chanson « le roy Engloys » (le roi anglais), que nous vous proposons, aujourd’hui, il est question de chanter la mort d’Henri V d’Angleterre (portrait ci-contre datant du XVIe siècle), tête couronnée portée aux nues par les anglais et par Shakespeare, mais honni alors du côté français, la sanglante bataille d’Azincourt n’y étant certainement pas étrangère. De fait, les contemporains du manuscrit de Bayeux n’avaient visiblement oublié ni les faits, ni les prétentions sur le trône du souverain anglais. Hormis quelques incohérences historiques dans le texte, qui semblent s’expliquer par le fait que cette chanson a été écrite longtemps après le trépas d’Henri V, il s’agit bien sûr ici de célébrer la victoire sur les anglais « boutés » hors de France. Ah! Les couez (couards), Mauldite en soit la trestoute lignyé ! Je plaisante, calmons-nous ! N’enfilez pas tout de suite vos cottes de maille, les amis, ces temps sont loin!
L’ensemble Obsidienne
L’interprétation que nous vous proposons aujourd’hui de cette chanson est tirée de l’album « Le Jardin des Délices » de l’ensemble Obsidienne. N’y cherchez pas par contre la voix de Patrick Bruel « Yalil Yalil Ya bibi Halil ». D’abord c’est un café des délices, lui, et pas un jardin donc il ne s’agit pas du tout de la même chose. En plus cela ne se passe, mais alors pas du tout au moyen-âge et d’ailleurs pas en France non plus, donc bon, pardonnez-moi mais il me semble que vous nagez un petit peu en pleine confusion quand même.
Pour revenir à des considérations plus sérieuses, Obsidienne est un ensemble vocal et instrumental formé en 2009 et dont l’ambition affichée est de « faire vivre le répertoire du Moyen-âge et de la renaissance; simplement, avec naturel, en réconciliant l’art de l’interprétation avec celui de l’improvisation ». (sic).
Dirigé par le baryton, contre-ténor, musicien et instrumentiste, Emmanuel Bonnardot, l’ensemble ne se ferme aucune porte quand il s’agit de faire vivre son art, mêlant à sa musique, poésie, théâtre ou danse, et dit même faire appel aux oeuvres picturales des grands peintres du moyen-âge pour parfaire son travail de restitution historique, musical et artistique. Autre originalité de ces artistes et troubadours modernes qui ont mis leurs multiples talents au service de la recherche et l’interprétation des musiques anciennes, l’ensemble, qui comporte au complet plus de seize personnes, peut également se produire en formation plus réduite pour des représentations ou des concerts plus intimistes ou plus spécialisés. Pour plus d’informations sur leur actualité et leur discographie, n’hésitez pas à consulter leur site web ici.
Les paroles de la chanson « le Roi anglais »
Partition tirée de l’ouvrage « Le Manuscrit de Bayeux, Texte et musique d’un Recueil de Chansons du XVe siècle », Théodore Gérold, 1921.
Le Roy Engloys se faisoit appeler Le Roy de France par sappellation. Il a voulu hors du païs mener Les bons François hors de leur nation.
Or il est mort à Sainct-Fiacre en Brye, Du pays de France ils sont tous déboutez. Il n’est plus mot de ces Engloys couez. Mauldite en soit trestoute la lignye !
Ils ont chargé lartillerie sur mer, Force biscuit et chascun ung bidon, Et par la mer jusquen Bisquaye aller Pour couronner leur petit roy Godon.
Mais leur effort n’est rien que moquerie : Cappitaine Prégent lez a si bien frottez Qu’ils ont esté terre et mer enfondrez. Mauldite en soit trestoute la lignye !
Une excellente journée à tous!
Fred
pour moyenagepassion.com « A la découverte du monde médiéval d’hier et d’aujourd’hui »
Sujet : Un « air » médiéval et ancien pour une belle poésie de Gilles Vigneault. Chanson folk, musique traditionnelle. Titre : le jardin de mon père Interpréte : Gilles Vigneault
Bonjour à tous!
ous allez me dire que ce morceau de Gilles Vigneault que nous postons ici ne date pas du moyen-âge et que par conséquent, il n’a pas grand chose à voir avec le monde médiéval et vous aurez bien raison. Que les plus puristes d’entre vous ne me jettent pas la pierre pourtant, et conviennent avec moi que autant la musique et les arrangements de ce morceau que la poésie merveilleuse de Gilles Vigneault pourraient bien faire paraître cette chanson bien plus ancienne qu’elle ne l’est en réalité. Il y a quelquefois un fil ténu du folk ou de la musique traditionnelle et populaire, à certains airs de la musique médiévale, notamment de la fin du moyen-âge et des siècles suivants. C’est au fond une forme de continuité, rien de ces pièces hautement sophistiquées et allégoriques, quelque chose d’une transmission orale et populaire, des instruments anciens que l’on chérit aussi et que l’on soigne, un sens de la fête, de la joie mais du drame aussi. Me concernant, en tout cas, avant de connaître ce morceau et de savoir qui l’avait écrit, vous m’auriez dit que c’était un chant populaire ancien du XVIe XVIIe, je pense que je n’aurais pas ciller. Il n’est pas impossible que Gilles Vigneault y fasse indirectement allusion à une chanson ancienne du XVIIIe intitulé « Dans les jardins de mon père » mais ce n’est qu’une supposition.
En même temps, comme sur ce site, nous aimons la langue française et ses origines autant que ses poètes, ce post nous fournit une double occasion : la première est de saluer ce beau poète vivant qu’est Gilles Vigneault et dont il faut écouter et réécouter la belle poésie. Elle s’élève sans rougir au rang d’un Prévert, et cet homme de coeur et de verbe, aux racines bien trempées dans sa terre natale et qui rêve encore d’un monde meilleur en regardant les étoiles est un vrai cadeau. Tout cela nous donne aussi l’occasion de faire un clin d’oeil chaleureux aux gens du Québec, à leur attachement à leur histoire, autant qu’à leur amour de la langue française et à leur façon de la faire chanter et de la porter haut. Il y a vraiment des trésors de musiques traditionnelles et de musiques folk à découvrir de cet autre côté de la mer. On y trouve d’ailleurs de nombreuses associations et compagnies médiévales et il s’y organise à Montréal même et annuellement, un grand salon de la passion médiévale et historique, unique sur le continent nord américain. Le prochain sera bientôt là!
Les Paroles de la poésie de Gilles Vigneault
Au jardin de mon père
L’était un gros ballon
Au jardin de mon père
L’était un gros ballon
Tout rond comme la terre
En vert et bleu profond sous le pont
Danse et ris mon compère
Les beaux jours viendront
Des lacs et des rivières
Des plaines des vallons
Des lacs et des rivières
Des plaines des vallons
Le long de ces rivières
Des gens dans les maisons sous le pont
Danse et ris mon compère
Les beaux jours viendront
Un jour des gens de guerre
En rempli l’horizon
Un jour des gens de guerre
En rempli l’horizon
Ont cassé la barrière
Et crevé le ballon sous le pont
Danse et ris mon compère
Les beaux jours viendront
Ont vidé la rivière
Et pris tous les poissons
Ont vidé la rivière
Et pris tous les poissons
Ont pris toutes les pierres
Pour nourrir leurs canons sous le pont
Danse et ris mon compère
Les beaux jours viendront
Ont tué père et mère
Et brûlé la maison
Ont tué père et mère
Et brûlé la maison
Moi je les ai vus faire
Caché dans le bas-fond sous le pont
Danse et ris mon compère
Les beaux jours viendront
Moi je fais mes prières
Je sais bien ma leçon
Moi je fais mes prières
Je sais bien ma leçon
Si Dieu les laisse faire
C’est qu’il a ses raisons sous le pont
Danse et ris mon compère
Les beaux jours viendront
Si vous voyez mon frère
Dites-lui ma chanson
Si vous voyez mon frère
Dites-lui ma chanson
Dites-lui que j’espère
Qu’il rentre à la maison sous le pont
Danse et ris mon compère
Les beaux jours viendront
Au bord de la rivière
J’ai trouvé mon ballon
Au bord de la rivière
J’ai trouvé mon ballon
Il se prend pour la terre
A perdu la raison sous le pont
Danse et ris mon compère
Les beaux jours viendront
Danse et ris mon compère
Les beaux jours viendront