De Kaamelott à Games of Thrones, moyen-âge réaliste ou souvent plus fantaisie et fantastique, pour le meilleur et quelquefois le pire, zoom sur le moyen-âge à la télévision.
Sujet : Musique, médiévalisme, Black Metal, série télévisée,cover, Metal symphonique, inspiration médiévale, rock metal Période : haut moyen-âge, Dark ages, médiéval fantastique Groupe : Sangdragon Akhenaton Daemonium, Titre : Games of Thrones cover.
Bonjour à tous,
ujourd’hui, nous vous proposons une incursion sur les terres du Rock Métal, avec une reprise « tendance » Folk Métal (mais pas seulement), du thème principal de la série télévisée du trône de fer (Games of Thrones) d’HBO et de GRR Martin.
En réalité, vous ne manquerez pas de le remarquer en écoutant les orchestrations, le groupe SANGDRAGON AKHENATON DAEMONIUM auquel nous devons cette reprise se situe clairement au carrefour du black métal et du symphonique.
Les inspirations médiévales du Black Metal
Comme nous le mentionnions dans un article précédent, le moyen-âge et ses héros épiques – que ces derniers se situent du côté des légendes celtes, saxonnes ou nordiques -, ont inspiré le rock métal depuis les premiers pas de ce dernier. Qu’elles soient littéraires et d’époque ou plus imaginaires et fantastiques (ce qui est tout de même plus souvent le cas), du point de vue de la période de référence, nous nous situons en général plus du côté du haut moyen-âge ou des Dark ages anglais, que du moyen-âge central ou tardif.
En plus de la figure du héros et des batailles épiques qu’il lui faut affronter sur les champs de bataille physiques ou sur des terrains plus spirituels et mystiques, viennent encore souvent s’adjoindre aux racines qui alimentent ces inspirations médiévales du métal, des valeurs en provenance du paganisme, de la magie et même de l’occultisme. Cette « Dark side » que l’on prête souvent au « Dark ages » même si elle n’est pas l’unique source de référence du Heavy Metal en fait souvent partie, notamment sur ses rives les plus folks. Tout cela étant dit, on se gardera tout de même de réduire ce vaste mouvement et ses groupes à des références médiévales : la science fiction, l’horreur, les mondes lovecraftiens, l’engagement politique, la satire du monde moderne, et bien d’autres choses encore peuvent venir encore s’y adjoindre.
Quoiqu’il en soit, Heavy Metal et monde médiéval font souvent bon ménage et s’il était besoin d’insister sur ces aspects, en voici encore une belle preuve, avec cette excellente performance du groupe français de Heavy Metal Symphonique SANGDRAGON.
Black metal symphonique :
Une trilogie mythique, occulte et épique
A l’origine du groupe français Sangdragon, il y a un projet et un inspirateur : Vincent Urbain, créatif et artiste autodidacte, compositeur et fondateur du groupe, qui posa, en 1993, les premiers jalons d’une trilogie musicale à la fusion du Heavy Metal et de la musique symphonique. Au fil des années, 3 albums virent ainsi le jour :
DAEMONIUM – Dark Opera Of The Ancient War Spirit (1994)
AKHENATON – Divine Symphonies (1995)
SANGDRAGON – Requiem For Apocalypse (2015)
Dès la sortie du premier opus, l’oeuvre a connu un grand succès dans les milieux du Métal Français et elle fut largement saluée par la presse spécialisée, et même au delà des frontières.
Du point de vue du contenu, les références de cette symphonie Metal en trois actes sont à la fois mystiques et occultes. La trilogie conte, en effet, le cheminement d’un héros guerrier à travers trois plans, chaque opus correspondant à une dimension différente avec, dans l’ordre de sortie des albums : l’esprit (le mental), le spirituel (l’éthéré), et la dimension physique (la matière, le réel palpable).
De nouvelles aventures artistiques
et épiques pour les Sangdragon
La trilogie étant désormais écrite et toujours en vente d’ailleurs sur le site officiel de Sangdragon , Vincent Urbain et son groupe composé de musiciens d’excellence évoluent désormais ensemble vers d’autres horizons sans rien renier de leurs racines Black Metal et de leur goût pour la dimension épique et symphonique. Nous sommes heureux aujourd’hui de vous faire partager cette pièce en référence à Games of Thrones pour vous donner un petit aperçu de leur talent.
Ajoutons que certains membres de la formation, actuellement basée en Région Rhône-Alpes font aussi partie de ceux qui organisent le Festival de Chair et d’Acier dont nous vous parlions, il y a quelque temps et qui fusionne esprit Metal et moyen-âge dans un même festival annuel.
Sujet : Kaamelott, légendes arthuriennes, roi Arthur, humour, comédie, série télévisée culte, détournement, produits dérivés. Période : moyen-âge central et haut moyen-âge Auteuroriginal:Alexandre Astier Distribution : CALT production, M6 Média : détournement
Bonjour à tous,
oilà quelques petits détournements inspirés de la série télévisée Kaamelott pour égayer votre journée et faire tribut encore, une fois à son auteur, Alexandre Astier, Sauriez-vous reconnaître de quels épisodes sont inspirés ces faux ?
Kaamelott, merchandising, produits dérivés, et exploitation mercantile de l’oeuvre
Ce n’est pas faute d’avoir eu des propositions mais, hormis les DVD’s, les livres ou les BDs qui sont des productions directes dérivées de l’œuvre ou encadrées par ses soins, l’auteur de Kaamelott a, jusque là, refusé toute exploitation mercantile tiers ou tout merchandising autour de sa célèbre série télévisée. Il s’en est expliqué à plusieurs reprises : il n’a pas souhaité perdre le contrôle de son œuvre, et prendre, se faisant, le risque de la dévoyer au profit d’une exploitation aveugle et purement intéressée.
Il existe, bien entendu, sur le marché « sauvage » des produits dérivés mais, à un jeu de plateau près et sauf erreur de notre part, à ce jour, ils sont tous joyeusement illégaux. Il existe peut-être des exceptions pour des créations qui seraient de véritables créations artistiques uniques et/ou qui se situeraient plus dans la référence allégorique en ne faisant pas un usage direct du logo, des marques et des citations mais, quoiqu’il en soit, dès lors qu’il y a exploitation commerciale directe, sérialisée et/ou « massive », il y a préjudice potentiel pour l’auteur et le fil est donc extrêmement ténu. Encore une fois, du côté de Calt comme de celui de Rain Dog, la société de production qui se charge de promouvoir et distribuer, entre autres oeuvres et spectacles, ceux d’Alexandre Astier, il n’y a pas eu, pour l’instant, de concession officielle de la « marque » Kaamelott à des exploitants ou des commerçants tiers.
C’est donc tout cela bien en tête et en manière de clin d’oeil que nous vous présentons ici quelques détournements humoristiques. Les produits dérivés dont il est question sont rien moins qu’absurdes et s’ils font référence à des épisodes de la série, ils renvoient surtout à un département marketing un tantinet décalé dont les produits sont tout, sauf distribuables.
D’éventuelles concessions de licences
d’exploitation dans le futur ?
ageons que ce positionnement concernant le merchandising et les produits dérivés pourra encore changer au moment de l’exploitation cinématographique de Kaamelott au cinéma. De nombreux fans en seraient certainement ravis et puisque la demande existe, il vaudrait autant qu’elle soit gérée par les créateurs légitimes de l’oeuvre.
Le dernier spectacle en date d’Alexandre Astier« l’exoconférence » avait déjà ménagé un peu de merchandising, sous forme principalement de tee-shirts. Les freins sur l’exploitation indirecte de l’œuvre ne relèvent donc pas d’une allergie de principe de sa part, mais simplement d’une volonté bien légitime de conserver la maîtrise de son sujet. Si la marque Kaamelottse conjugue en produits dérivés, dans le futur proche, peu de doute subsiste donc sur le fait qu’il en conservera la mise en œuvre ou qu’il sera au moins étroitement partie-prenant de ses déclinaisons.
Ajoutons que la position prise jusqu’à maintenant est un réflexe d’auteur qui l’honore parce qu’on se doute bien qu’il eut été largement plus juteux et lucratif pour lui de laisser faire le marché en concédant quelques licences, avant d’en retirer tranquillement les fruits. On touche ici à une différence fondamentale entre l’œuvre et le produit, qui est celle entre la nature de l’auteur/artiste et du « marketeur ». L’artiste suit son inspiration, sa conviction profonde, son intuition même: dans l’absolu, il ne lâche rien (même si bien souvent la faim peut l’amener à faire des concessions) ou en tout cas, il ne dévoie pas son œuvre à n’importe quel prix. Le marketing quant à lui, dans sa forme la plus sauvage, est la discipline qui consiste à pouvoir tout vendre sans restriction et quelquefois justement, à « n’importe quel prix ».
Le légendaire Perceval revu et corrigé par la plume d’Alexandre Astier
D’une certaine façon, les deux activités sont à l’opposé même si elles peuvent, bien sûr, coexister intelligemment au moment de la distribution. Ajoutons encore à cet argument une assertion plus générale d’Alexandre Astier lui-même qui, dans un autre interview, se défendait de faire des choses « attendues » ou même de chercher, par avance, « à plaire ». C’est encore la marque d’un artiste. La création dans ce domaine est une activité solitaire. Son résultat ne se livre qu’une fois l’œuvre « terminée » et l’artiste n’a surtout pas à se soucier de séduire, pendant ce temps de gestation. L’art est une forme de langage qui cherche à exprimer et à dire, et non pas à plaire ou à vendre. Toute sa différence avec le marketing est contenue dans cette forme d’absence de préparation à un marché, ou dans cette absence d’intentionnalité.
Débordements et exploitations indirectes
e clair positionnement sur l’exploitation mercantile dérivée de Kaamelott ne prive pas de grandes sociétés de chercher à utiliser, de manière détournée, des références plus ou moins indirectes à la série pour surfer sur sa côte de sympathie et rabattre du chaland. Une apps vient encore récemment de le faire au bénéfice d’un grand groupe bancaire et nul doute que Rain Dog saura y mettre bon ordre. D’ailleurs, une autre apps mobile qui proposait des sonneries de téléphone sur le thème de Kaamelott en a dernièrement fait les frais, puisque son programmeur s’est vu contraint de fermer l’application, à la demande des producteurs de l’œuvre.
Au final, c’est sans doute sur les réseaux sociaux et semble-t-il, sur Twitter ou dans le marketing mobile que l’on trouve le plus de récupérations sauvages à visées mercantiles ou commerciales indirectes de la série. Entre retape de gifs animés, de créations graphiques ou de citations de Kaamelott empruntées ou détournées par des comptes twitter qui sont en réalité ceux de sociétés ou d’entreprises ayant pignon sur rue, animées de désirs mercantiles à court ou moyen terme, toutes les attentions autour de la série ne sont pas motivées que par du « Fan like ».
Le constat est navrant, mais sans même parler d’exploitation de la marque à des fins commerciales « directes », l’acquisition frénétique d’audience ou de « followers » passe souvent devant le sens de la propriété d’une œuvre, pour des sociétés qui sont, par ailleurs, largement solvables et qui, pour avoir souvent des services juridiques intégrés, savent très exactement ce que signifie tout cela. Dur dans ce contexte de contrôler chaque abus ou même d’en évaluer le préjudice quand les visées mercantilistes se drapent du visage de la référence « sympathique » et de l’humour complice. Pour anecdote et dans le même esprit, la création de la « poulette Kadoc » que nous avions publié dans un article en hommage à Brice Fournier et Kaamelott, s’est retrouvée, moins de quelques heures après, re-uploadé directement sur le compte Twitter de la marque d’une grande surface réputée. CQFD.
Sujet : danse ancienne, pavane, basse danse, danse royale, chant polyphonique, chanson ancienne, kaamelott, chanson, musique ancienne, amour courtois. Période : renaissance, XVIe siècle (1588) Auteur : Thoinot Arbeau, (1520-1595) Jehan Tabourot. Titre : « Belle qui tiens ma vie » Ouvrage : Orchésographie Interprète : Ensemble DEUM, Chorale Thomas Tallis de Arduino Pertile.
Bonjour à tous,
our tout ceux qui aiment et ont aimé la série culte Kaamelott, la chanson « Belle qui tiens ma vie » est entrée définitivement dans le corpus des légendes arthuriennes. Ce chant est, en effet, repris de la bouche même du roi Arthur (Alexandre Astier à l’écran) dans quelques épisodes.
Alors provient-il du moyen-âge, le haut ou le « Dark age » comme l’appellent les anglais, cette période supposée contemporaine des légendes arthuriennes ou nous vient-il plutôt du moyen-âge central et des siècles qui ont vu naître la littérature et le roman arthurien ? Et bien, en réalité, la chanson ne se rattache à aucun de ces deux moyen-âge(s) et leur est postérieure de plusieurs siècles.
(désolé pour la qualité vidéo, l’audio est très bon en revanche)
Une pavane du XVIe siècle
qui s’invite dans les légendes arthuriennes
Composée et créée par Thoinot Arbeau, pseudonyme de Jehan Tabourot, chanoine de Langres, ce beau chant polyphonique à quatre voix date en réalité du XVIe siècle et est une pavane, soit une basse danse royale et seigneuriale de la Renaissance.
Comme nous l’avons vu ici à plusieurs reprises, ce n’est pas la première fois qu’un air ou une chanson de la renaissance ou même des siècles ultérieurs au moyen-âge s’y invite. Paradoxe ou message voilé, dans Kaamelott, le roi Arthur entonne même cette jolie pièce d’Amour courtois avec la reine Guenièvre (la très drôle Anne Girouard) qui, dans la série, est loin d’incarner celle qui tient véritablement son coeur, loin s’en faut. Dans les libertés que l’auteur prend avec son oeuvre, en voici donc une de plus, mais, encore une fois, nous l’avons mentionné ici, les légendes arthuriennes revues et corrigées par Alexandre Astier, n’ont pas l’ambition du réalisme historique. Elles se situent dans un espace imaginaire totalement assumé entre moyen-âge et modernité.
Quand la belle qui tient la vie du roi Arthur n’est pas celle qui pourrait le mieux y prétendre
Du reste, peut-être même est-ce là le propre des légendes de savoir ménager, en leur sein, des espaces de liberté « contemporains » qui permettent à chacun de pouvoir mieux s’identifier. Au fond, lors de leurs premières écritures déjà, les aventures du bon roi de Bretagne et de ses chevaliers étaient en décalage de 600 ans avec leur propos et ne se privaient pas d’y inviter des valeurs, mais aussi de beaux châteaux de pierre et des chevaliers qui étaient bien plus de leur temps que du VIe siècle auquel elles se référaient.
« Le gentil-homme la peult dancer ayant la cappe & l’efpée: Et vous aultres, veftuz de voz longues robes, marchant honneftement avec une gravité posée. Et les damoifelles avec une contenance humble, les yeulx baiffez, regardant quelquefois les affiftans avec une pudeur virginale. Et quand à la Pavane, elle fert aux Roys, Princes et Seigneurs graues, pour fe monftrer en quelque jour de feftin folemnel avec leurs grands manteaux & robes de parades. »
Thoinot Arbeau – Orchésographie (basse danses et pavanes)
Comme la citation ci-dessus, la chanson « belle qui tiens ma vie » fait donc partie d’un ouvrage paru en 1588 et intitulé Orchésographie. On en trouve encore quelques exemplaires originaux, même s’il a été réédité depuis. C’est un traité de danse qui fournit des éléments de méthode, autant que des illustrations et des compositions musicales pour en faciliter l’apprentissage.
Si cela vous intéresse, vous pouvez retrouver ce petit précis de danse ancienne sur le site de la Bnf et en version numérisée ici : Orchésographie en ligne.
Ensemble DEUM et la Chorale Thomas Tallis
L’ensemble D.E.U.M. auquel nous devons la belle interprétation de cette chanson que nous vous proposons aujourd’hui est un quartet vocal italien, issu de la chorale Thomas Tallis de Arduino Pertile. Vous pouvez retrouver de nombreuses interprétations de cette formation sur leur chaîne youtube. Elle existe en réalité depuis 1975 et a changé de nom entre temps, mais elle continue de se produire régulièrement en concert, en Italie.
Au passage même si le site web de la formation vocale dont sont issus ces quatre artistes est totalement en italien et même si vous n’êtes pas italophone, je vous conseille vivement de consulter la page où ils présentent leurs membres et les portraits tordants dont ils se sont fendus (nous vous en donnons un avant-goût ci-dessus). Classicisme et sérieux dans l’interprétation ou dans le choix de répertoire ne sont, à l’évidence, pas incompatibles avec humour et bonne humeur et c’est très agréable de se le voir rappeler.
Les paroles originales de la chanson
« belle qui tiens ma vie »
« Belle qui tiens ma vie Captive dans tes yeux, Qui m’as l’âme ravie D’un sourire gracieux, Viens tôt me secourir Ou me faudra mourir.(bis)
Pourquoi fuis-tu mignarde Si je suis près de toi, Quand tes yeux je regarde Je me perds dedans moi, Car tes perfections Changent mes actions.(bis)
Tes beautés et ta grâce Et tes divins propos Ont échauffé la glace Qui me gelait les os, Et ont rempli mon cœur D’une amoureuse ardeur.(bis)
Mon âme voulait être Libre de passions, Mais Amour s’est fait maître De mes affections, Et a mis sous sa loi Et mon cœur et ma foi.(bis)
Approche donc ma belle Approche, toi mon bien, Ne me sois plus rebelle Puisque mon cœur est tien. Pour mon mal apaiser, Donne-moi un baiser.(bis)
Je meurs mon angelette, Je meurs en te baisant. Ta bouche tant doucette Va mon bien ravissant. À ce coup mes esprits Sont tous d’amour épris.(bis)
Plutôt on verra l’onde Contre mont reculer, Et plutôt l’œil du monde Cessera de brûler, Que l’amour qui m’époint Décroisse d’un seul point.(bis) «
Thoinot Arbeau (1520-1595)
Notes : suite à une question sur la dernière strophe de la chanson, je poste ici, à toutes fins utiles, quelques éléments de réponse.
« Plutôt on verra l’onde Contre mont reculer »
Contremont : vers le haut. En l’occurrence, en parlant d’un cours d’eau « vers l’amont » : on aura plus de chances de voir (ou on verra avant) l’eau remonter vers l’amont ou à contre-courant… »
« Et plutôt l’œil du monde Cessera de brûler »
L’oeil du monde est le soleil. Dans l’univers platonicien, les analogies existent entre l’astre et l’oeil. On retrouve aussi cet « Oeil du monde »dansla remonstrance au peuple de France de Ronsard, poésie qui date du même siècle que la chanson :
« La nuit j’adorerais les rayons de la Lune, Au matin le Soleil, la lumière commune, L’oeil du monde ; et si Dieu au chef porte des yeux, Les rayons du Soleil sont les siens radieux, Qui donnent vie à tous, nous maintiennent et gardent, Et les faits des humains en ce monde regardent.
Dans la même poésie de Ronsard, il est également fait allusion à l’épisode biblique de Moïse et de la mer rouge et des ondes repoussées par lui. Jehan Tabourot y fait-il une référence lointaine dans son allégorie sur l’onde ? Difficile de l’affirmer. Peut-être ne faut-il pas aller chercher si loin.
« Pour guider ses enfants par monts et par vallées, Qui noya Pharaon sous les ondes salées Et fit passer son peuple ainsi que par bateaux Sans danger, à pied sec par le profond des eaux. »
Quoiqu’il en soit donc, dans l’esprit de l’auteur, ces deux choses ne peuvent survenir et si elles le devaient, elles se produiraient avant que l’amour « qui l’étreint » ait baissé en intensité (ne décroisse d’un seul point).
En vous souhaitant une excellent journée et une belle fin de semaine!
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.
Sujet : Kaamelott, légendes arthuriennes, roi Arthur, humour, comédie, série télévisée culte, détournement, humour médiéval, Période : moyen-âge central, haut moyen-âge pour la légende. Auteuroriginal:Alexandre Astier Distribution : CALT production, M6 Episode audio : votre serviteur Média : épisode Kaamelott inédit
Bonjour à tous,
ous partageons aujourd’hui un nouvel épisode audio maison de la série Kaamelott. Encore une fois, il ne s’agit là que de petits exercices de style et d’écriture en forme de clin d’oeil pour prolonger le plaisir de la compagnie des personnages de la série culte.
Nous y recherchons donc « l’esprit » de Kaamelott en choquant ces derniers à de nouvelles situations. Pour emprunter une citation de la série « il faut plutôt y voir un élan« , qu’y rechercher une copie conforme. Ces épisodes sont donc des « déclinaisons » à la manière d’Alexandre Astier et s’ils parviennent à vous faire sourire ou même rire, nous aurons tenu notre pari.
La Madeleine de Leodagan, l’épisode audio
ette fois-ci, nous retrouvons le Roi Arthur à table avec son épouse Guenièvre (Anne Girouard) et sa belle-famille, Léodagan(Lionnel Astier) et Dame Séli (Joëlle Sevilla). Pour être un des premiers épisodes que nous ayons écrit, il est sans doute celui qui se distancie le moins, en terme de trame, de la série originale. On retrouve, en effet, dans Kaamelott deux épisodes autour de la thématique du dessert raté et celui que nous vous proposons aujourd’hui en est très proche.
Pour le reste, nous avons déjà mentionné ici et les historiens qui s’y sont penchés et continuent de s’y pencher d’ailleurs n’en finissent pas de souligner le contre-pied et la distance qu’Alexandre Astier prend avec les légendes arthuriennes. S’il en suit tout de même la trame (à tout le moins celle de certains auteurs arthuriens), il prend aussi de grandes libertés avec l’oeuvre : nouveaux personnages, rencontre de personnages historiques (Attila, etc) qui n’ont pu avoir lieu, etc…
Loin du Graal et de sa quête, les personnages de Kaamelottfinissent aussi fatalement par se débattre bien plus avec leurs propres travers et leur quotidien. Quant à notre roi Arthur, il passe la majeure partie de son temps à surnager au milieu du niveau général de compréhension de ceux qui l’entourent et qui avoisine le zéro pointé.
En fait de moyen-âge réaliste, cette symphonie dont Alexandre Astier nous régale en véritable virtuose, dans ses changements de tons ou de rythmes est résolument moderne et si, d’un point de vue arthurien, elle demeure totalement atypique, elle est, pour notre plus grand plaisir, d’une grande fraîcheur et d’une grande drôlerie.
Le mal marié et sa belle-famille ou le moderne fédérateur contre les « naguère » sauvages et inféodés
es scènes de ce Roi Arthur, entouré de sa belle-famille, mal marié à une Guenièvrepour laquelle il conçoit peut-être, au final un peu de tendresse mais, au fond, si peu d’amour, sont des morceaux de choix. Et si l’on se situe certainement dans un classique au niveau de la dynamique comique: le mari, sa femme, sa belle-famille (acariâtre) imposée, il faut encore ici lire l’opposition entre, d’un côté, cet Arthur « éclairé », élevé en partie à Rome, résolument moderne, souple et ouvert, en bref réputé civilisé et, de l’autre, ces royaumes tout juste fédérés et qui, peu de temps avant encore, n’étaient que des tribus inféodées vivant dans la violence et la barbarie.
A la table d’Arthur c’est donc aussi cela qui se joue, l’opposition entre le passé « tribal » des terres de Bretagne et leur futur qu’il incarne, celle entre sa modernité et une certaine forme de sauvagerie et ce double ressort comique est pour Alexandre Astier, une source inépuisable d’inspiration et de drôlerie.
Cette belle-famille impayable, incarnée à l’écran par les deux excellents comédiens Joelle Sevilla et Lionnel Astier(qui sont dans la vie la mère et le père de l’auteur), n’hésitera d’ailleurs pas un seul instant à comploter dans le dos du roi, pour lui faire des coups bas ou même pour détourner des caisses du royaume quelques deniers.
La Madeleine de Léodagan, le script
Interieur chateau. Le roi Arthur finit de manger avec sa belle-famille et son épouse et s’apprête à sortir de table avec LeoDagan.
Arthur : Bon bin c’est pas tout ça, mais on a du pain sur la planche…
Leodagan : Allez…
Dame Séli: Stop! Personne ne bouge. C’coup là vous restez tous a table,
Leodagan : Mais quoi encore? Puisqu’on vous dit qu’on a des choses à faire…
Dame Séli: Et bien ça attendra. Pour l’instant, vous vous rasseyez fissa.
Leodagan : Non mais là, y a des moments aussi…
Leo Dagan se rassoit et Arthur aussi.
Dame Séli : C’est un jour special… Et y a du dessert…
Arthur : De quoi? Encore un truc que vous avez fait?
Dame Séli : Vous, on vous a rien demandé. Soyez déjà content qu’il reste de quoi faire à bouffer avec toutes les allées et venues dans les cuisines, la nuit…
Arthur : Hé bin! On la sent bien l’ambiance de fête en tout cas…
Leodagan : Mais qu’est ce qu’y a encore à fêter là? Encore une de vos lubbies ça…
Dame Séli : Si même vous, vous en souvenez plus, j’avoue que j’sais pas quoi vous dire…
Guenièvre (enthousiaste): Mais allez mère, dites le quoi! Qu’est ce qu’on fête?
Dame Séli : Oui bin la ramenez pas trop, vous non plus…Vous avez encore l’air d’avoir oublié et quand vous allez vous rappeler vous allez encore vous sentir gourde… Notez ça changera pas tellement de d’habitude…
Guenievre se renfrogne et ne dit rien.
Leodagan : Non mais ça y est… Cherchez plus je sais… Mais bon on le fête pas ça d’habitude… C’est pour ça j’ai pas raccordé… D’ailleurs je suis à deux doigts de trouver ça louche…
Dame Séli : Ne commencez pas à faire de mauvais esprit et mangez ce qu’on vous donne…
Leodagan : Non mais oui, mais c’est ça… Je me demande si je ne préfère pas quand on le fête pas, en fait…
Arthur : Bon alors vous allez dire c’que c’est ou pas? Qu’au moins on est un raison valable pour bouffer ce truc la…
Arthur : Ah d’accord… Bon bin, bon anniversaire, alors…Remarquez, c’est plutôt une bonne nouvelle, au moins on est sûr que ce genre de truc arrivera pas plus d’une fois par an… C’est déjà ça… (il avale une autre bouchée ) ça a un nom ce machin en revanche ? Parce que si c’est le cas, ça vaudrait l’coup quand même de le connaitre au cas où quelqu’un prenne l’idée de m’en re-proposer un jour…
Dame Séli : C’est du flan aux raisins secs. Une spécialité de la grand-mère de monsieur mon ingrat de mari…
Leodagan : Ah d’accord! Non mais oui effectivement. J’arrivais pas a mettre un nom sur les petits trucs tout secs qui ressemblent à des noyaux. Mais là ça y est, tout s’éclaire…
Dame Séli: Oh, commencez pas! Vous nous avez assez bassiné avec le flan de votre grand mère. Maintenant vous mangez…
Arthur à Leodagan : Parce que c’est ça qu’elle vous filait a becqueter votre grand mère? J’ai l’impression de comprendre plein de trucs du coup…
Leodagan : Non mais vous, tout de suite… Surtout qu’y a rien à comprendre. Non vraiment. Là par contre, faut qu’je reste honnête, ça fait pas pareil…
Dame Séli : Ah! Voilà! Non mais ça, j’en étais sûre que vous alliez encore y trouver à redire.
Leodagan : Non mais oui, mais bien sûr, ça ressemble… Mais c’est pas pareil…
Guenièvre : C’est dommage je l’ai pas tellement connu ma grand- mère.
Arthur ; Remarquez coté pâtisserie, je ne suis pas sûr que vous y avez perdu grand chose…
Dame Séli : Bon mais qu’est ce qu’y a tant qu’est différent encore ?
Leodagan : J’en sais rien… C’est pas pareil je vous dis… Non, mais c’est toute une époque aussi. C’est peut-être le fait que la grand mère elle cuisinait qu’avec les fruits, les oeufs et la farine qu’on lui ramenait des pillages. Du coup déjà là c’est pas pareil…
Arthur : Ah bin là désolé mais oui, C’est du régulier ici… Au royaume de Logres depuis qu’on est un PEU civilisé, on pille plus les campagnes comme à la « belle époque » comme vous dites…
Leodagan : Non mais cherchez pas, vous pourrez jamais comprendre ça, vous, de toute façon… (évocation) Je me souviens, ça avait toujours ce petit côté magique. On lui ramenait les trucs qu’on piquait aux pécores et pis elle nous faisait ses petits gâteaux avec. Alors souvent, le soir même, on les becquetait en même temps qu’on faisait cramer les mecs. Bon bin y avait cette petite odeur dans l’air, on les entendait gueuler, y avait le flan aux raisins secs. Non franchement ça fait pas pareil…
Arthur : vous voulez peut-être qu’on vous mette un mec à cramer pour voir si ça reprend du goût?
Leodagan. Ah mais si c’est vous qui proposez…J’avoue que je me laisserais bien tenter…
Noir
Dame Séli : Remarquez un petit geste pour l’anniversaire de votre beau-père, ça vous étoufferait pas non plus…
Arthur : Je déconnais…
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En vous souhaitant une très belle journée.
Fred
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