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Une version stéphanoise de la ballade des pendus de Villon, par Bernard Lavilliers

françois_villon_poesie_francais_moyen_ageSujet : Ballade médiévale, poésie médiévale, satirique, épitaphe, poésie réaliste, pendus, frères humains,lecture audio. prière,
Période : moyen-âge tardif, bas moyen-âge.
Auteur : François Villon (1431-1463)
Titre : Epitaphe à Villon, Ballade des pendus
Interprète : Bernard Lavilliers
Album : Histoires en scène (2000)

Bonjour à tous,

V_lettrine_moyen_age_passion copiaoici une autre lecture audio de la mythique ballade des pendus de François Villon en ce lundi de presque fêtes. L’interprétation du jour est aux couleurs stéphanoises puisque c’est une stéphanois célèbre qui nous la conte: Bernard Lavilliers, le mauvais poesie_medievale_bernard_lavilliers_francois_villon_ballade_des_pendus_epitaphegarçon au grand coeur de la chanson française, dont on ne présente plus la longue et brillante carrière,

Qui, mieux que lui, qui a chanté les prisons, Betty, le Ghetto, le banditisme, et encore la complainte des ouvriers aux mains d’or pouvait, sans crainte, s’approcher de Villon et de son épitaphe? Je vous laisse en juger. En tout cas, moi je trouve qu’il passe extrêmement bien même si, pour mettre un petit bémol sur son introduction, le clergé n’était sans doute pas le seul pouvoir à régner sous Louis XI.

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De fait, du moyen-âge central au moyen-âge tardif, le jeu politique et coercitif se jouait sans doute, de manière plus subtile, entre les mains du pouvoir régalien, celles du pouvoir féodal encore présent durant ce XVe siècle et celles de l’église et du clergé. Dans le contexte, le règne de Louis XI est même plutôt une période où la royauté s’affirme, dans la lignée d’un mouvement amorcè sous Philippe-Auguste et poursuivi depuis, comme un pouvoir avec lequel il faut compter. Le souverain s’appuiera sur le petit peuple pour oeuvrer contre les feudataires dans le sens de la centralisation et, dans un autre registre, il défendra aussi les louis_XI_roi_de_france_monde_medieval_bas_moyen_agepaysans vaudois contre l’inquisition épiscopale, dans le Dauphiné.

Sans relation avec l’affaire dauphinoise, Louis XI fera encore longtemps emprisonné le cardinal Jean de la Balue pour trahison et le pape devra même intervenir pour que l’homme échappe de peu à l’exécution.

Pour le reste, si vous vous souvenez, nous avions déjà parlé un peu de Louis XI, à l’occasion d’un article sur le poète Théodore de Banville qui lui avait dédié ce verger du roi Louis constellé de pendus. Après avoir connu une réputation de roi tyrannique et sanguinaire que lui avaient fait certains de ses contemporains, il a, depuis, été quelque peu réhabilité par les historiens, au moins dans le rôle politique qu’il a joué pour la France.

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Du reste, comme c’est par la grâce de ce roi que François Villon sera libéré du joug de sa prison de Meung-sur-Loire, dans laquelle il aurait certainement fini par périr, sans Louis XI, le grand maître de poésie médiévale n’aurait sans doute jamais pu léguer à la postérité son grand testament. Alors, même si de son vivant, ce dernier a sans doute mieux connu le règne de Charles VII que celui de Louis XI, et au moins pour cela, moi je dis:  « Vive le Roé! »

Quoiqu’il en soit, place à un grand artiste! Bernard Lavilliers, sa voix unique et la belle poésie de Villon.

En vous souhaitant une belle journée!

Fred
pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.

Vienne, Civitas Sancta : une balade culturelle dans un haut lieu d’intérêt historique

heraldique_vienne_histoire_moyen-age_patrimoine_festivites_medievalesSujet : lieux d’intérêt. idées sorties, ville historique, patrimoine, histoire médiévale, balades culturelles
Période : de l’antiquité au moyen-âge tardif
Lieu :  Vienne, (Civitas Sancta)
Région : Rhône-Alpes
Département : Isère

Bonjour à tous,

D_lettrine_moyen_age_passionans le cadre de nos articles sur les lieux d’intérêt , nous vous proposons de lever avec nous les voiles pour découvrir la belle cité de Vienne en Isère et son histoire. Il y a d’ailleurs tant à en dire que nous allons débordé un peu de notre sujet habituel en survolant son antiquité et sa période gallo-romaine avant d’aborder, ensuite, sa flamboyante histoire médiévale.

A quelques pas de Lyon, sur la route du sud, et en plein cœur de la vallée du Rhône, la riche héritière gauloise qui fut un jour capitale des Allobroges, connut, en effet, de longs siècles de gloire et de prestige,  de l’antiquité à la renaissance. Le patrimoine hors du commun qu’elle a su conserver tout autant que son sol chargé d’Histoire, en font aujourd’hui un site d’intérêt pour les amateurs de moyen-âge ou d’antiquité, comme pour les amants de flâneries culturelles.

D‘un point de vue géographique et géo-stratégique, Vienne occupe un site privilégié. Sise dans la vallée du Rhône, sur cet axe fluvial qui relie le nord au sud et que les romains surent aussi exploiter, la cité se tient encore sur un couloir qui s’ouvre sur le Massif central, à l’ouest, et sur les Alpes, à l’est. De fait, on retrouve les premières traces d’occupation de la zone, autour de l’an 5000 avant Jésus-christ, durant la période néolithique et cette présence humaine s’est confirmé également à l’âge du bronze.

Vienne, capitale des Allobroges
dans la France Gauloise

Au début de notre ère, Vienne - Capitale des Allobroges
Au début de notre ère, Vienne – Capitale des Allobroges

Durant l’antiquité, le site sera colonisé par les Allobroges, nom sous lequel on a regroupé une certain nombre de tribus celtes en provenance de Hongrie. Il se sédentarisèrent et, semble-t’il, se fédérèrent sur une bande de terre bordée au nord-est par Genève et le lac Léman, et se terminant au sud, en amont de la Ville de Valence en débordant à l’ouest du côté de l’Ardèche actuelle. Bien qu’excentrée et située à l’est du territoire des Allobroges, Vienne deviendra allobroges_gaulois_empire_romain_bataille_vindalium_conquete_de_vienneleur capitale, confirmant déjà l’importance stratégique et commerciale du site.

Au début du IIe siècle avant notre ère, autour de l’an -125, les romains viendront y guerroyer dans leur marche conquérante vers le nord des terres gauloises. Poursuivant les Salyens (ou Salluviens) peuple installé au sud et dans le midi qui s’était réfugié sur les terres des Allobroges pour fuir l’avancée de l’armée romaine, cette dernière se heurtera aux guerriers gaulois qui refuseront de lui livrer les Salyens. Suite à l’incident et sur une période de plusieurs années, la vallée du Rhône sera le théâtre de batailles d’envergure qui se solderont finalement, en l’an -121 par la défaite des Allobroges.  Les pertes seront considérables et leur alliance avec les puissants Arvernes, peuple gaulois alors installé sur le territoire de l’Auvergne actuelle qui donnera bientôt naissance au légendaire Vercingétorix, n’aura pas suffi à les prémunir de la détermination des romains. Vienne, défaite, tombera aux mains de Rome.

Les riches heures de Vienne, la romaine

Désormais sous le joug de l’impôt romain, la Vienne des Allobroges se soulèvera encore, un peu plus d’un demi-siècle plus tard, en -61 avant Jésus-Christ, menée par un chef du nom de Catatugnos; en pure perte. Leur valeur guerrière ne pourra rien, là encore, contre  les moyens déployés par monument_patrimoine_ville_historique_vienne_temple_romainRome pour conserver la main mise sur ses conquêtes. Cette fois-ci, les Allobroges rentreront dans les rangs de l’empire, se tenant de son côté durant la guerre des Gaules et levant même des armées pour contribuer à en protéger les frontières. Vienne sera et restera romaine et dans les années qui suivent, elle deviendra même une colonie romaine prestigieuse.

Au premier siècle après Jésus-Christ, de riches familles venues de Rome viendront s’y établir. Ses voies de communication favorisent l’expansion de son commerce et on y exploite la terre au sein de vastes domaines au point que cet essor économique favorisera le développement des  cités voisines parmi lesquelles compteront Annecy, Aix-les-Bains et encore Genève. Signe de son opulence autant que de son importance stratégique pour Rome, Vienne se verra même autoriser par l’empire à édifier des fortifications et on y construira des remparts qui deviendront bientôt, les plus longs de la Gaulle romaine. Elle connaîtra, dès lors, de belles heures d’architecture et verra se construire, entre autres monuments, son théâtre antique, son temple d’Auguste et de Livie, et encore un cirque pour les jeux jeux_du_cirque_romain_vienne_ville_historique_patrimoine_histoire_medievalequi sera en bois au premier siècle, puis en pierre au siècle suivant; il en reste encore aujourd’hui pour témoin un monument appelé la pyramide de Vienne.

Dernier épisode anecdotique qui émaille le développement de cette Vienne romaine qui durera près de cinq siècles, à la mort de César, en l’an 44 av JS, les Allobroges feront encore parler d’eux en expulsant certains colons romains qui se seraient alors déplacés vers les plaines du lyonnais, au nord de Vienne. L’année suivante, serait fondée sur leur nouveau site d’élection, une nouvelle colonie romaine qui allait donner bientôt naissance à  Lugdunum, ville qui moins de vingt ans plus tard, deviendrait la nouvelle capitale de la gaule romaine.

Pour vous donner une ampleur de l’activité commerciale de la cité de Vienne, durant cette période romaine et ne parlant que de l’activité fluviale, les archéologues du musée gallo-romain de Saint Romain en Gal ont reconstitué d’après fouilles, une maquette de ce à quoi le port de Vienne pouvait ressembler en l’an 200 après Jésus-Christ. En voici un aperçu:

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Le port romain de Vienne et son activité débordante, en 200 après Jésus-Christ

Le haut moyen-âge florissant de Vienne
au temps de burgondes

A l’effondrement de l’empire romain, l’ancienne capitale des Allobroges, devenue prestigieuse colonie romaine, connaîtra une période mouvementée, mais continuera pourtant sa marche vers le prestige.

La France mérovingienne du Ve siècle
La France mérovingienne du Ve siècle

A la fin du Ve siècle et sous les méronvingiens, la cité sera devenue burgonde. Le territoire que ces tribus d’origine germaine avait fondé à la faveur de la dislocation de l’empire romain n’était pas encore alors le royaume de bourgogne mais allait le devenir quelques temps après. Vienne, dit-on, y donnera bientôt naissance à une princesse nommé Clotilde, qui deviendra la deuxième épouse de Clovis, permettant à ce dernier de s’allier les puissants burgondes. Dans cette gaule devenant catholique, et du Ve au VIe siècle, l’évêché de Vienne prendra une avit_de_vienne_saint_avit_ville_historique_sortie_decouverte_patrimoine_histoire_medieval_haut_moyen-agepart active dans la conversion de chefs francs et burgondes prestigieux. Son opulence économique ne s’est toujours pas démentie mais son rayonnement sera alors devenu également religieux et spirituel. On y construira d’ailleurs, en 475, dans l’enceinte du rempart, une église qui sera l’une des plus anciennes de France, l’église Saint-Pierre de Vienne

On retiendra encore de ce siècle le nom de Avit de Vienne ou Saint Avit, (gravure ci-contre) prestigieux évêque de Vienne, d’origine Arverne. Diplomate, poète, érudit en langue latine, et écrivain on le décrira comme un des plus illustres hommes de son temps. Oeuvrant pour la paix, autant que pour la bonne tenue et les règles de l’église, il présidera notamment le concile d’Epaone et sera aussi conseiller du roi de burgonde Gondebaud, mais aussi de son fils Sigismond qu’il convertira au catholicisme.  

Clovis & Clotilde qui lui montre le Dieu unique, Antoine-Jean Gros, esquisse, XIXe siècle
Clovis & Clotilde qui lui montre le Dieu unique, Antoine-Jean Gros, esquisse, XIXe siècle

Après cette période, suivra un temps de guerres et de conflits entre les burgondes et un royaume franc devenu catholique qui s’est renforcé et unifié. De fait, les burgondes verront leur règne s’achever au début du VIe siècle avec leur dernier roi Godemar III et leur royaume sera divisé entre les différent branches mérovingiennes qui se disputeront, tour à tour, la main sur Vienne, jusqu’au IIXe siècle. Au début de ce même siècle, les remparts de la cité limiteront partiellement les dégâts de l’invasion sarrasine, mais la province et les alentours auront tout de même à en souffrir les conséquences. C’est Charles Martel lui-même qui viendra libérer la vallée du Rhône et la cité de leur joug, , quelques années plus tard,  en 733. 

L'église Saint-Pierre de Vienne, une des plus anciennes de France. Construite au Ve siècle puis transformée au XI et XIIe siècle
L’église Saint-Pierre de Vienne, une des plus anciennes de France. Construite au Ve siècle puis transformée au XI et XIIe siècle

Du royaume de Provence  au Saint-Empire

Quand l’empire carolingien éclatera, Vienne tirera à nouveau son épingle du jeu en faisant partie d »une des toutes premières provinces autonomes de ce nouveau monde en émergence et des nouveaux ordres qui y prennent place. La province,  ou plutôt le royaume, dont il est question sera revendiqué et concédé à un homme de guerre, fin seigneur et fin politique : Boson, comte d’Autun, proche et beau-frère par sa soeur du roi Charles le Chauve  et qui deviendra bientôt Boson V de Provence. Il sera, en effet, le premier à tenter de fonder un royaume autonome sur les terres carolingiennes ce qui vaudra d’ailleurs à Vienne un siège en règle de plus de deux ans par les autres branches de l’empire carolingien. A l’issu des conflits, Boson l’emportera tout de même en devenant le premier roi du royaume restauré de Burgondie et de la Provence réunie. Nous sommes alors au IXe siècle, et pour rester dans le ton des invasions du temps, Vienne sera bientôt pillée par les envahisseurs hongrois.

Offrande d'un roi à un saint, fragmant d'une fresque religieuse du VIIe siècle, musée de Cluny
Le roi Boson V de provence et de bourgogne. Offrande d’un roi à un saint, fragment d’une fresque religieuse du VIIe siècle, musée de Cluny

Prés de deux siècles plus tard, au début du XIe siècle, à la mort de Rodolphe III de Bourgogne, dit le pieux ou le fainéant, le royaume bâti par Boson tombera dans l’escarcelle du Saint-Empire Germanique. Faute de descendant, Rodolphe III avait, en effet, constitué comme héritier de la province, le mari de sa soeur cadette, l’empereur conrad_le_salique_heritier_du_comte_de_vienne_histoire_monde_medievaleConrad II le Salique (enluminure ci-contre).

La passation n’ira pas sans heurt du côté bourguignon puisque Eudes II de Blois, neveu et fils de la soeur ainé du défunt roi, tentera par les armes de récupérer la province perdue, en dressant de puissants vassaux contre l’empereur du Saint Empire.. Les conflits dureront deux ans de 1032 à 1034, au sortir desquels l’homme finira par reculer. En 1037, il fera une nouvelle tentative mais faillira encore et mourra cette même année sur le champ de bataille. Pour ce qui est du sort de la cité de Vienne, ne laissant encore une fois derrière lui qu’un fils illégitime devenu évêque, Rodolphe III l’avait aussi déjà scellé, en cédant le comté viennois à l’église, en la personne de l’archevêque de Lyon Burchard II, qui se trouvait être son demi-frère puisque étant, lui-même, le fils illégitime du père de Rodolphe III, (Conrad III de Bourgogne), Etranges destins parfois, que celui des provinces et seigneuries médiévales qui se maintiennent ou se divisent au fil des méandres des passations familiales.

Moyen-âge central: archevêques suzerains, l’âge d’or spirituel de Vienne

Philippe le Bel et le Pape Clément V au concile de Vienne où se décidera le sort des templiers, gravure du IXe siècle
Philippe le Bel et le Pape Clément V au concile de Vienne où se décidera le sort des templiers, gravure du IXe siècle

De 1023 jusqu’au milieu du XVe siècle, date de rattachement du comté de Vienne à la couronne de France, les évêques resteront les seigneurs de Vienne. Dépendant directement de l’autorité du Saint-Empire et de la papauté romaine, ils y régneront avec prestige et conféreront à la cité de véritables lettres de noblesse au sein de l’église catholique. De son archevêché, déclaré Primat des primats des Gaules,  en dépendront, en effet, six autres, ceux de Genève, Grenoble, Valence, Die, Viviers et Maurienne. Fait marquant, autour de l’année 1030, l’archevêque Burchard partagera le comté de Vienne en deux fiefs sans savoir que plus tard ces deux provinces allaient se mettre à guerroyer entre elles. D’un côté, il créera le comté d’Albon qui deviendrait le futur Dauphiné et de l’autre le comté de Maurienne qui serait bientôt la Savoie. Le religieux ne conservera que la cité de vienne elle-même qui restera, quant à elle et pour longtemps, sous la main des archevêques suzerains.

Dans le courant des XIIe et XIIIe siècles, la ville sera plus que jamais florissante tant au niveau économique et politique que spirituelle. La cathédrale Saint-Maurice y sera édifiée et les autres édifices religieux de la ville bénéficieront également des largeurs des vienne_cathedrale_saint_maurice_histoire_medievale_sorties_historiques_patrimoine_historique_haut_moyen-ageévêques et des seigneurs du lieu. La ville attirera ainsi à elle d’autres communautés religieuses qui viendront s’y installer dans le courant du XIIIe siècle.

Les bourgeois et les communautés marchandes de la ville ne seront pas non plus oubliés puisqu’on leur donnera de nouvelles libertés favorisant leur expansion et leur organisation. On bâtira également un prestigieux château-fort, celui de la Bâtie qui deviendra alors le lieu de résidence des archevêques, qui trouvera son usage défensif à plusieurs reprises durant les guerres de religions notamment, montrant bien, s’il en était besoin le sens de la stratégie militaire chez les religieux, au temps médiévaux. Démantelé par Richelieu, il ne reste aujourd’hui de l’édifice qu’une ruine de pierre. Au niveau politique, une nouvelle entité le chapitre de la cathédrale, sera aussi créé qui prendra, bien plus tard, une part active dans les guerres et les conflits opposant la Savoie au Dauphiné.

Point culminant de cet âge d’or des archevêques  de Vienne, le tout début XIVe siècle y verra affluer le Roi Philippe le Bel et le pape Clément V, ainsi que les religieux les plus prestigieux de la papauté à l’occasion du concile de Vienne. C’est même là que se jouera le triste sort de l’ordre des templiers puisqu’il sera décidé d’y mettre fin, chose qui, on le sait, sera faite par le roi dans la lettre et dans les faits.

Une présence royale pressante

Peu de temps après le concile, le roi de France qui veut étendre sa couronne convoite la cité de Vienne. Ne pouvant pour autant, lui mettre simplement et directement la main dessus, il décidera d’annexer la ville de Sainte Colombe de l’autre côté du Rhône, sous le prétexte de la mieux protéger des voyageurs.

tour_des_valois_sainte_colombe_philippe_le_bel_dauphine_vienne_ville_historiqueIl y fera édifier un rempart et une tour, la tour des Valois, et y installera même une garnison, laissant là, ce qui ressemble à un dispositif d’attaque possible de la cité de Vienne, tout autant qu’un message clair à l’attention de ses archevêques sur la proximité pressante de la présence royale. La gravure ci-dessous montre une vue très claire de Vienne depuis Saint Colombe et des remparts construits par Philippe le Bel autour de la ville et du couvent des cordeliers.  Le fait que le roi avait, lors du concile de Vienne, passé la nuit dans ce même couvent a-t’il pu influencer d’une quelconque manière cette décision d’annexion? Rien n’est moins sûr et si c’est le cas, c’est un secret que l’histoire a emporté dans son cours. Quoiqu’il en soit, il ne subsiste aujourd’hui de ce dispositif qui ne laissa sans doute, à l’époque, personne dupe sur son utilité réelle, que la tour, et même le pont médiéval d’alors a été, depuis bien longtemps déjà, reconstruit plus loin.

Vienne vue depuis les remparts de Sainte Colombe, Gravure du XVIIe siècle, Musée de Vienne
Vienne vue depuis les remparts de Sainte Colombe, Gravure du XVIIe siècle, Musée de Vienne

Contre vents et marées: Vienne au moyen-âge tardif

Frappée par les grands drames des XIVe et XVe siècles: la peste, la famine et les conséquences de la guerre de cent ans, Vienne se relèvera pourtant, maintenant  sa position forte. A la cession du Dauphiné à la France par Humbert II au milieu en 1349, la petite enclave du Saint-Empire se verra désormais cernée de toute part par le royaume de France mais continuera pourtant de converser une relative indépendance bien que de plus en plus sujette aux pressions et aux manoeuvres de la couronne pour l’annexer. Il faudra pourtant encore attendre un siècle pour que l’archevêque de Vienne se résigne à mettre fin à l’indépendance de la cité. Nous sommes alors en 1450 et cette reconnaissance ne ternira en rien le prestige de la ville pas plus qu’elle n’atermoiera la puissance de son économie.

Le rattachement du Dauphiné à la France, en 1349 par Alexandre Debelle, peintre isèrois du début du XIXe siècle
Le rattachement du Dauphiné à la France, en 1349 par Alexandre Debelle, peintre isèrois du début du XIXe siècle

La monnaie qu’on y frappera fera encore longtemps référence pour les autres monnaies du royaume, les foires y bâteront leur plein, et les routes qui avaient fait depuis des temps reculés de Vienne ce haut lieu commercial, stratégique et historiques continueront de lui prodiguer la manne de toujours. Sur la route des pèlerinages, les croyants venus du nord, y feront même des haltes pour venir contempler ses merveilles et ses saintes reliques. Contre vents et marées, le destin hors du commun de la cité de Vienne continuera de la faire briller de mille feux au niveau économique comme spirituel durant la renaissance. (ci contre un denier médiéval frappé à Vienne par l’archevêché).

Fidèle à notre objet médiéval, c’est là que nous laissons son histoire, aux portes du siècle des lumières, pour faire un bond dans le temps et vous inviter à achever cette longue balade historique par la Vienne d’aujourd’hui.

Vienne en Fête : histoire et culture

Outre les quelques quarante monuments classés que Vienne a conservé de sa longue et prestigieuse histoire, la ville à encore bien d’autres choses à offrir pour qui viendrait la visiter. Il y a, bien sûr, les fêtes historiques et les médiévales qui se tiennent chaque début septembre mais ce ne sont pas les seuls moments durant lesquels cette belle cité célèbre son histoire et de ce point de vue, vous y trouverez de quoi vous sustentez toute l’année; journées gallo-romaines, vendanges romaines, musée, et encore visites guidées et découvertes des monuments et de l’Histoire de la ville (une a deux fois par mois),.

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Côté culture entre grands événements populaires et foires, elle vous proposera encore un festival d’écriture et un autre d’humour et pour les amateurs de musique, son magnifique théâtre antique exceptionnellement conservé est, chaque année, le théâtre de nombreux événements et concerts. Du classique au Jazz en passant par les artistes les plus variés, le lieu a vu passer des invités de prestige à la renommée internationale. Les belles heures de son festival de Jazz font aussi chaque année, au début du mois de juillet, le bonheur des vienne_ballade_culturelle_et_historique_ville_de_prestige_patrimoine_histoire_medievaleamateurs du genre. On y vient, de toute la France ou de la région, son petit coussin à la main, passer des nuits entières dans la tiédeur de l’été, à se laisser bercer pas les notes chaudes, blues, feutrées ou free jazz d’artistes au sommet de leur art, dans une qualité acoustique exceptionnelle. Croyez le dauphinois qui vous parle, mes amis. Tout cela est du vécu. Il suffit de quelques instants passés au milieu des vieilles pierres du théâtre de Vienne, dans la chaleur de l’été et la magie d’un concert pour vous sentir, ici, plus seulement en terre d’histoire mais aussi en terre d’émotion et d’amitié.

Un de ces prochains week end ou même un de ces mois d’été où l’appel de la mer vous gagne, sur la route de vos vacances, plutôt que de passer trois heures à vous déshydrater dans les embouteillages, au douloureux péage d’autoroute de Reventin-Vaugris, je vous conseille volontiers de faire une belle halte en la cité de Vienne, pour venir vous rafraîchir à l’ombre de sa prestigieuse histoire et de ses merveilles. Il sera bien tant de reprendre la route à la fraîcheur du matin suivant, quand les bouchons auront sauté.

Une excellente journée à tous!
Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes

Idée week end : les médiévales de Crémieu sous le signe du Loup

cremieu_blason_ville_medievale_festival_festivites_moyen-age_idees_sortiesSujet : réjouissances et fêtes médiévales, fêtes historiques, idées sortie, idées week end, lieu d’intérêt
Lieu : Crémieu
Département : Isère
Date : 10 et 11 septembre 2016
Nom : Les médiévales de Crémieu

Bonjour à tous!

D_lettrine_moyen_age_passionécouvrir une ville et son histoire médiévale, le temps d’une sortie ou d’un week end, notre rubrique événements  s’étoffe de semaine en semaine, mais au fond, quoi de plus probant quand il s’agit d’aborder le moyen-âge, de ses siècles à nos jours, que d’en visiter les lieux qui s’en font à nouveau le théâtre? Or, les occasions ne manquent pas et il est même étonnant de voir à quel point les mille ans que couvre cette période nous fascinent encore, peut-être même de manière croissante à en juger par le nombre d’événements proposés  en medievales_cremieu_fetes_festivites_celebration_moyen-ageterre de France, chaque fin de semaine. De fait, il est même parfois difficile de choisir sur lequel mettre l’accent tant nos villes et nos villages, et sans parler encore de ceux de Belgique, de Suisse ou d’Europe, ont à coeur d’éveiller réguliè-rement leurs vieilles pierres pour les faire vibrer à nouveau, le temps d’un festival, de leur histoire médiévale.

De fait, ce week-end, entre toutes les réjouissances médiévales qui se tiennent ici ou ailleurs, deux d’entre elles sont fort tentantes, Elles ont lieu toutes deux en région Rhône-Alpes:  l’une, à quelques pas de Lyon, dans la très jolie cité médiévale de Crémieu. L’autre, en Provence, dans la cité des papes, la prestigieuse Avignon. Comme il faut pourtant bien choisir, nous avons décidé de dédier cet article aux médiévales de Crémieu, Assurément, le nombre d’événements et de célébrations historiques qui se déroulent régulièrement en Avignon nous fourniront d’autres occasions de parler de cette grande cité et de sa célèbre histoire. Si vous êtes dans ses alentours ce week end, voici tout de même le lien du festival des Carmes qui s’y déroule ce week end,  mais pour l’instant place aux belles Médiévales de Crémieu! Cité dauphinoise que nous avons eu l’occasion de visiter plusieurs fois et que nous affectionnons particulièrement!

La 14e édition  des médiévales de Crémieu

* Affiche non officielle des médiévales. voir pied de l’article

Depuis plus d’une dizaine d’années, les médiévales de Crémieu sont devenues une véritable tradition et sont toujours une grande réussite. Leur succès en a même fait l’une des fêtes sur le thème du moyen-âge les plus prisées de la région lyonnaise et des trois départements Ain, Isère et Rhône. Comme chaque année, les festivités couvriront une durée de deux jours pleins. et se dérouleront, à l’habituel, à l’occasion du deuxième week end de septembre. Elles seront, cette fois-ci, sous le signe du loup et pour sorties_week_end_medievale_cremieu_sous_le_signe_du_loupfaire honneur à cette thématique des animations et séances de dressage de l’animal, (rares!) seront même proposées durant l’événement qui s’annonce à l’image des années précédentes riche et haut en couleurs.

Du samedi au dimanche, vous pourrez, bien entendu et en sus du grand marché médiéval ou plus de cents exposants sont attendus, retrouver de nombreuses animations musicales, théâtrales et visuelles dans les rues de la cité médiévale. Pour vous en donner la mesure, chaque année, plus de deux-cents artistes professionnels et trois-cents bénévoles en moyenne sont présents sur le site pour vous y faire revivre le moyen-âge. Cette année, en plus des grandes parades festives programmées, pas moins de huit lieux du centre ville seront le théâtre permanent d’animations du samedi au dimanche, de la fin de matinée jusqu’au soir : ateliers et cremieu_medievales_concert_festif_moyen_age_troubadour_compagnie_gueule_de_loupcamps à thèmes, grands spectacles de chevalerie, mêlées de troupes au combat et à l’arme ancienne, concerts de musique festive et médiévale avec, entre autre, le joyeux trio de la compagnie gueule de loup, mais aussi troupes comiques, troubadours, conteurs, musiciens,   jongleurs, comédiens sur échasses et j’en passe; l’église sera même de la fête et vous proposera des concerts de musiques anciennes.

Ripailles et banquet médiéval sous les merveilleuses halles historique du XVe.
Ripailles et banquet médiéval sous les belles halles historiques du XVe siècle. crédit medievales-cremieu.fr

Entre ripailles et un tour à la taverne, ou au grand banquet arrosé d’hypocras ou de vin rouge (avec modération) sous les majestueuses halles couvertes (photo ci-contre) jusqu’au grand bal médiéval du samedi soir, il y aura encore dans les rues de la belle cité, des processions de ladres avec force crécelles, pour vous ladres_procession_fetes_medievales_cremieufaire souvenir que la lèpre, ramenée des lointaines terres croisées, fut, bien avant la peste noire et durant de longs siècles, un des autres fléaux qui toucha l’Europe médiévale. Rassurez-vous pourtant, ces ladres là, ne dénoteront pas du reste des festivités et n’auront à vous offrir pour contagion que celle du rire et de la bonne humeur.

Le programme des médiévales en détail

Pour plus de détails sur l’ensemble de ce joyeux événement, voyez le programme ci-dessous ou sa version imprimable sur le site officiel des médiévales de Crémieu -> ici.

Crémieu, sur les terres des dauphins

Sise à quelques quarante kilomètres de Lyon, à la pointe nord du département de l’Isère, la cité de Crémieu est riche d’une histoire médiévale et dauphinoise qu’elle a su conserver et valoriser. De fait, point ne serait nécessaire d’attendre l’occasion d’une grande fête médiévale pour aller en découvrir le patrimoine et c’est même d’ailleurs une destination très prisée des fins de semaine pour de nombreux habitants du lyonnais ou du grenoblois qui viennent en arpenter les ruelles et se laisser aller à ses charmes incomparables. Et, du charme, Crémieu en déborde. Elle est de ces lieux encore préservés du temps dans lesquels chaque détour de rue semble vouloir nous conter une histoire.

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Les halles de Crémieu, patrimoine historique du XVe siècle

Ses belles halles du XVe siècle sont désormais presque entrées dans la légende. Nous leur avions d’ailleurs dédié un hommage particulier, il y a quelque temps, à l’occasion d’une vidéo sur le sujet de la charpenterie médiévale. Outre leur esthétique indéniable, elles sont parmi les plus grandes halles de marché couvertes de France, les deuxièmes par la taille – pour en donner une idée, leur charpente, couverte de lauzes sur une surface de 1200 m², dépasse les 400 tonnes- , mais le patrimoine historique de Crémieu ne s’arrête pas là.

cremieu_ville_medievale_patrimoine_historique_moyen-ageHistoriquement, la ville entre véritablement dans la postérité dans le courant du XIIe siècle en devenant le lieu de résidence des Dauphins de la tour qui y construisent un château. Située à la pointe nord de l’Isère et à la frontière nord du Dauphiné historique, province alors indépendante, ces seigneurs y sont puissants et l’emplace-ment hautement stratégique de la cité, au portes de la Savoie et de la route d’Italie, en fait un site de choix. De fait, la présence des dauphins attirera sur la ville une prospérité économique et politique qui durera plusieurs siècles. On battra même à Crémieu monnaie pour leur compte, d’une monnaie qui est alors en usage dans une grande partie du sud-est de la France. Au hasard des rues, vous pourrez d’ailleurs découvrir d’anciennes maisons d’époque, construites du temps où la cité florissante attirait à elle de nombreux marchants venus y commercer.

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De son emplacement stratégique, et militaire, autant que de cet essor économique, la ville conserve de très beaux remparts et dresse encore fièrement ses portes fortifiées du XIVe siècle à l’ombre desquels se tient un couvent d’Augustins et son cloître bâtis entre le XIV et le XVIIe siècle. Installé sur la colline Saint Laurent et dominant la cité, le château des dauphins des XIIe et XIIIe est encore là. Restauré au XIXe siècle, il semble veiller sur la plaine avec bienveillance comme il le faisait déjà plus de huit siècles auparavant. Sur les hauteurs encore, se dressent les remparts fortifiés et les restes du prieuré bénédictin Saint-Hippolyte, déserté par ses moines dans le courant du  XIIe siècle mais dont les pierres résistent à l’assaut du temps.

Voilà, mes amis, un peu de détails sur la cité de Crémieu et sur ce bel événement qui s’y prépare cette fin de semaine. Autant de raisons de plus pour vous rendre sur place, si vous êtes quelque part non loin du Dauphiné, et pour aller y partager un peu de cette histoire, à l’occasion de cette grande fête médiévale.

Une belle journée à tous!
Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes

___________________________________________________________________________* Sur l’affiche non officielle des médiévales de Crémieu.  Crédit photo pour l’homme loup: moncommuniquedepresse.com  (Crémieu 2015), Logo officiel des medievales 2016 sur le site medievales-cremieu.fr / Montage, Retouche & création : moyenagepassion.com

La forteresse Médiévale de Roqueblanche

Sujet : Projet, écriture, série humoristique médiévale, humour médiéval
Période :
Moyen-âge central
Média : vidéo, univers 3D fictionnel,  moteur de Medieval Engineers

Roqueblanche : une série humoristique sur le moyen-âge
Roqueblanche : une série humoristique sur le moyen-âge

La Forteresse médiévale de Roqueblanche

L_lettrine_moyen_age_passiona ville-forteresse de Roqueblanche est totalement fictionnelle et a été créée, de toutes pièces, à l’occasion d’un projet d’écriture. Ce projet consiste à réaliser une série humoristique ayant pour cadre le moyen-âge et qui se déroule dans une  ville fortifiée, au début du XIIIe siècle.

Trente épisodes audio de cette série ont déjà été écrits et déposés à la société des auteurs, ayant pour cadre cet univers. On y retrouve de nombreux personnages et on peut y suivre, au fil du temps, la vie de cette forteresse et de ses habitants.

taverne_medievale_brasserie_serie_humour_moyen_ageUn des lieux pivots de la série est une petite taverne brasserie de la ville, tenue par Adrien un personnage haut en couleurs. C’est un homme célibataire qui vit avec sa fille de vingt printemps, qui commence à lui causer de plus en plus de souci. On lui doit notamment la phrase suivante restée célèbre dans les annales de Roqueblanche pour sa nature hautement philosophique :

« Attention tout l’monde écoute, tout l’monde tend bien l’oreille parce que j’vais l’dire qu’une fois! J’vous préviens, le prochain qui dit qu’ma bière elle sent la pisse, j’le sors d’ici à coup de chausses dans les roustons! »  Adrien, Tavernier, Roqueblanche

Bref, vous l’aurez compris, les premiers épisodes se présentent comme une galerie de portraits. Il y a bien sûr le seigneur, incorrigible fêtard et ses gens, mais il y a surtout les gens de la rue, ceux de l’ordinaire, le peuple, finalement, avec ses travers, son humour, sa tendresse, ses petites méchancetés, et toutes ces contradictions qui font de l’être humain ce qu’il est finalement.

Vidéo : présentation courte de la forteresse en Musique et en ambiance médiévale

Le lieu : les terres du Dauphiné

B_lettrine_moyen_age_passionien qu’elle soit fictionnelle, la forteresse se situe en terre dauphinoise, à la frontière de la Drôme des collines et de la Drôme provençale. Comme la zone est semi-montagneuse, elle pourrait se situer proche du Diois (Die, Dieulefit, ce genre d’endroit) même si encore une fois elle est totalement imaginaire.

Pourquoi ce lieu? Tout d’abord parce que c’est ma terre de naissance et que j’y suis attaché, à ses accents autant qu’à la simplicité salutaire de ses gens, et ensuite aussi parce que c’est là d’où je viens. oui, pas faux, ça sonne exactement pareil et ça fait un peu répétition mais j’avais envie d’insister.

L’époque : le moyen-âge central

L_lettrine_moyen_age_passion‘histoire de Roqueblanche se situe en plein coeur du moyen-âge et au début du XIIIe siècle. Pourquoi? Parce que c’est un siècle que j’affectionne particulièrement  et qu’ayant déjà écrit deux romans qui se passent pendant cette période médiévale, j’ai l’impression de commencer à bien la connaître. Je me situe avant les grandes épidémies de peste qui ravageront l’Europe, dans un temps ou l’on chante encore l’amour courtois et où l’on croit encore à la noble chevalerie, même si les habitants de Roqueblanche ne sont visiblement pas tous d’accord sur la question de glorifier les hommes en armure. Pour être plus précis, l’histoire se situe plutôt à partir de 1230, entre la sixième et la septième croisade.

Au fond, ce qui m’intéresse justement, c’est qu’il ne se passe rien de notable et d’ainsi pouvoir bénéficier d’une relative tranquillité et prospérité, favorable à une certaine « indolence ». Faire une série humoristique sur la peste, allez savoir pourquoi, je le sentais moyen. J’étais aussi assez attaché à l’idée de faire quelque chose de réaliste,  en restant au niveau des gens, de leurs préoccupations quotidiennes et du comique qui peut ressortir des situations et des dialogues. Je voulais aussi éviter la fresque historique, hyper réaliste et documentée, non que je n’aime pas le genre, mais ce n’était simplement pas l’idée. Par ailleurs, d’autres savent le faire bien mieux que moi. Je lui préfère toujours la fiction.

La finalité du projet 

R_lettrine_moyen_age_passionêvons un peu. Dans l’idéal, la série Roqueblanche pourrait trouver sa place dans un format court et quotidien télévisuel. Dans le concret, elle a pris pour l’instant la forme de trente épisodes sonores et audio qui font en moyenne cinq minutes trente chacun. Je suis aussi en train d’explorer le moyen de la réaliser en animation de type 2D ou dessins animés, on va dire. C’est assez long à produire. Il faut créer les personnages, les décors, réaliser le montage vidéo image par image, etc… Non, rassurez-vous, je n’ai l’outrecuidance ou l’ambition de prétendre devenir Pixar à moi tout seul, mais j’espère, de cette façon au moins, partager de manière plus concrète cet univers et ces personnages, en espérant vous divertir.

En attendant d’en avoir plus à vous mettre sous la dent, je vous partage déjà dans cet article les vidéos sur les décors et ce petit monde avec un tour plus détaillé du propriétaire dans la vidéo ci-dessous. Pour le reste, promis, dès que j’ai quelque chose de prêt, je vous ferais passer une petite vidéo.

Vidéo 2 : présentation détaillée de la ville forteresse et grand tour du propriétaire

Qu’est-ce qu’on y trouve?

Comme Roqueblanche est plus une ville fortifiée qu’un simple château-fort, on y trouve représentée toute la société médiévale avec ses métiers, ses marchands, ses bâtiments, son seigneur, etc.

Les défenses de la ville et les murailles

forteresse_medievale_serie_humoristique_moyen_age_chateauCôté fortification, la forteresse a ses hauts murs, ses tours de garde, sa porterie, son pont-levis, sa large enceinte fortifiée avec ses créneaux, ses courtines et son long chemin de ronde. Elle a aussi ses douves sèches, son immense palais seigneurial, pour ne pas dire ostentatoire avec ses jardins et sa chapelle.

LA BASSE COUR

Échoppes, tavernes et restaurants

Côté bâtiments, on y trouve des logements pour les marchands, enhalle_de_marche_medievale_citadelle_roqueblanche général situés au dessus de leurs échoppes : boulangerie et four à pain, taverne et restaurant divers, marchand d’accessoires, de tissus,  de meubles de bois, etc. On trouve également des halles de marché d’époque, ces grands bâtiments sans mur à la charpente merveilleuse qui commencent à fleurir un peu partout à partir du XIIe siècle dans les centres de village ou dans les bastides, et qui pour certain en deviennent le coeur aux côtés de l’église.

L’église

eglise_medieval_moyen_age_chretien_forteresseCette dernière est bien sûr présente et a sa place centrale dans la basse cour de la ville, dans ce moyen-âge profondément imprégné de religion et de chrétienté. Entre la basse cour et la haute cour et son palais , il y a également un certain nombre de logements qui peuvent être destinée à héberger les notables, les administratifs, le pouvoir judiciaire et même les bourgeois qui existent forcément dans une ville de cette taille. Il y a encore des écuries bien sûr pour les chevaux des gens de passage.

Tribunal, cachots, potence et justice

justice_cachot_bourreau_moyen_ageToujours au vue de la taille de cette ville forteresse, nous trouvons encore à Roqueblanche, un bâtiment dédié qui fait à la fois office de tribunal et de prison et dans lequel le bourreau en sous-sol déploie des trésors d’ingéniosité psychopathe pour faire dire à tous ceux qui passent entre ses mains ce qu’il a envie d’entendre. Dans ce même bâtiment, on a aussi prévu aux étages supérieurs l’hébergement d’une force armée totalement dédiée à la sécurité même de la ville, soit finalement un ancêtre des forces de polices, plutôt d’ailleurs des forces de gendarmerie pour être plus exacte puisqu’elles restent à composante militaire. Le royaume est donc en paix mais faut pas exagérer non plus.

Académie militaire : « Si vis pacem, para bellum »

moyen_age_serie_humour_academie_militaire_roqueblancheComme disait un romain que je n’ai pas vraiment connu personnellement et qui serait décédé depuis, d’après ce que j’ai compris, « si tu veux la paix, prépare la guerre ». On trouve donc entre la basse-cour et la haute cour de Roqueblanche, une académie  militaire aménagée dans le premier château historique de la ville.  Un deuxième palais a, en effet, été construit plus récemment à un niveau encore au dessus pour répondre aux exigences de luxe, de faste et des festins de la famille du seigneur.

Les métiers

Côté métiers, il y a aussi bien sûr, la forge et ses métiers (maréchal ferrant, forges d’outils, d’armes et d’armures), un tailleur de pierre, un boulanger, un atelier de poterie et céramique, un herboriste ou apothicaire, etc.

LA HAUTE COUR ET LE PALAIS SEIGNEURIAL

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salle_banquet_medieval_chateau_moyen-ageElle contient principalement le château du seigneur qui est en réalité un véritable palais seigneurial avec sa grande salle pour festoyer, sa cave immense dans lequel le maître des lieux semble passer plus de temps qu’il ne devrait aux dires de certains au moins et encore de nombreuses pièces pour loger famille, familiers ou nobles de passage. Il y a aussi largement assez de place pour une petite armée de serviteurs et pour une large garnison rapprochée. On trouve également des jardins, une chapelle, un jeu de paume et tout un tas d’autres choses mais je ne veux pas tout dévoiler ici.

HORS LES MURS

Vilains, serfs, et zone périurbaine

forteresse_medievale_humour_moyen_age_roqueblancheA la faveur de la paix qui règne dans l’endroit et du grand développement de la ville, à défaut de pousser les murs d’enceinte, on retrouve en dehors de murs de la ville, une zone agricole bien sûr avec son moulin, son four banal, et ses fermes mais aussi un développement de type péri-urbain avec une grande zone d’accueil et d’hébergement pour tous les visiteurs extérieurs, mais aussi des premiers bâtiments d’habitation nichés à l’ombre des remparts, dont certains contiennent également des échoppes.

Champ de tournoi

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tournoi_chevalerie_joute_serie_humour_moyen_ageLieu Incontournable des grandes fêtes de printemps où les chevaliers les plus téméraires viennent partager leur temps entre camping sauvage et coups de lance dans les gencives ou le poitrail, Roqueblanche se devait d’avoir son champ de tournoi, et comme le dit le seigneur des lieux :

« On ne peut pas non plus passer son temps qu’à boire ou à dormir, de temps en temps, il faut bien se marrer un peu. »

Bref, voilà pour la présentation générale des lieux et du projet. D’autres informations et des choses plus concrètes suivront au fur et à mesure de nos avancées sur la réalisation!

Bonne journée à tous!

Fred
moyenagepassion.com

NB : cette forteresse a été créée à l’aide du moteur du jeu vidéo Medieval Engineers, édité par la société Keen Software.