Sujet : chanson médiévale, amour courtois, vieux-français, langue d’oïl, musique médiévale, manuscrit ancien, chansonnier de Montpellier, motets, chants polyphoniques Période : XIIIe siècle, Moyen Âge central Titre :Plus bele que flor Auteur : anonyme Interprète : Ensemble Venance Fortunat
Album : Trouvères à la cour de Champagne (1996)
Bonjour à tous,
ous retrouvons, ici, le Moyen Âge des trouvères du nord de la France médiévale avec le Chansonnier de Montpellier et ses motets. A l’image des autres pièces de ce manuscrit, présentées jusque là, la chanson du jour est encore empreinte de lyrique courtoise ; on verra qu’elle ouvre aussi sur une partie dédiée plus directement au culte marial et on pourra ainsi noter à quel point les formes de l’amour courtois ont pu être transposée au sentiment religieux envers la Sainte mère par certains auteurs médiévaux (voir Retrowange novelle de Jacques de Cambrai).
Pour découvrir ce motet, nous serons en compagnie d’une belle formation médiévale française : l’Ensemble Venance Fortunat sous la direction de Anne-Marie Deschamps. Nous en profiterons pour dire un mot de son legs et de sa longue carrière.
« Quant revient et fuelle et flor » par l’Ensemble Venance Fortunat
l’Ensemble Venance Fortunat
C’est autour de l’année 1975 que la directrice Anne-Marie Deschamps fonda l’Ensemble Venance Fortunat. Quelques années plus tard, en 1980 le premier album de la formation voyait le jour en collaboration avec le Centre de Recherches Musicales du Couvent Royal de l’Abbaye aux Dames. Ce premier opus allait porter sur le Mystère de la résurrection et les chants latins primitifs monodiques et polyphoniques. Il allait donner le La d’une longue carrière consacrée aux musiques anciennes et à leur restitution.
Ainsi, de 1980 à 2003, guidée par la passion de sa directrice pour le répertoire médiéval en général et les chants grégoriens en particulier, l’Ensemble Venance Fortunat produisit plus de vingt albums. Avec l’appui des manuscrits anciens, mais aussi l’intervention de compositeurs plus contemporains, la grande majorité de ses productions partit à la conquête des chants liturgiques polyphoniques, de la fin du haut-Moyen Âge au cœur du Moyen Âge central. L’album du jour se situe, quant à lui, sur des rives plus « profanes » du répertoire de la formation, puisqu’il fait un tribut plus marqué à la lyrique courtoise et à la fin’ amor.
Trouvères à la cour de Champagne, l’album
Sorti en 1996, Trouvères à la cour de Champagne contient 19 pièces d’auteurs médiévaux, dont la majeure partie sont passés à la prestigieuse cour de Champagne, entre la fin du XIIe et le XIIIe siècle. Certains sont de la génération de Thibaut de Champagne, d’autres de la génération précédente.
Au titre des trouvères représentés, on retrouve des pièces d’anthologie de Gace Brulé, Conon de Béthune, ou même encore la chanson D’amors qui m’a Tolu à moi de Chrétien de Troyes. Difficile d’évoquer la cour de Champagne sans ménager une belle place à Thibaut de Champagne. Avec trois de ses compositions, il est fait largement justice à son talent dans cet album. Citons encore la présence de Guiot de Provins, Gautier de Coincy, Raoul de Soissons, et , pour finir, celle de motets ou autres chansons de la même période. Demeurés anonymes, comme la pièce du jour, ces derniers sont tirés du Chansonnier de Montpellier et du Roman de Fauvel.
Musiciens & chanteurs : Catherine Ravenne (alto), Dominique Thibaudat (soprano), Gabriel Lacascade (bariton), Bruno Renhold (tenor), Philippe Desandré (basse), Guylaine Petit (harpe)
Plus bele que flor : un chant courtois
du Moyen Âge central en langue d’oïl
Concernant la langue de cette chanson médiévale, trouvère oblige, elle est en vieux français d’oïl mais, nous vous donnerons ici des éléments de traduction pour l’éclairer. Dans sa première strophe, on notera l’analogie médiévale, classique et familière, de la fleur pour évoquer la vierge Marie (voir la cantiga de Santa Maria 10). Quant à sa transcription en graphie moderne à partir du manuscrit, nous nous appuyons sur le travail de Gaston Raynaud dans Recueil de Motets Français des XIIe et XIIIe siècles, Tome 1er, Introduction, le Chansonnier de Montpellier (1881).
Par rapport à l’interprétation du jour, l’ensemble a pris le parti de changer l’ordre des strophes, en commençant par la troisième pour revenir vers la seconde, la première n’étant pas présente. De notre côté, par simple convention, nous avons repris l’ordre du manuscrit médiéval d’origine, tel que retransposé par G Raynaud. La pièce se trouve donc ici dans sa totalité.
Plus bele que flor Est, ce m’est avis, Cele a qui m’ator. Tant con soie vis, N’avra[i] de m’amor Joie ne delis Autre mès la flor Qu’est de paradis: Mère est au Signour, Qu’est si noz amis Et nos a retor Veut avoir tôt dis.
Plus belle que fleur Est, à mon avis, Celle dont je suis proche. Aussi longtemps que je vis Nul n’aura de mon amour joie ni plaisir, Hormis la fleur Qui est de Paradis. Elle est la mère du Seigneur Qui, si, de toi et moi, amis, Attends fidélité pour toujours (?)
Quant revient et fuelle et flor, Contre la saison d’esté, Deus ! adonc me sovient d’amors Qui toz jors M’a cortois et doz esté. Moût aim ses secors (concours, secours) , Car sa volenté M’alege de mes dolors ; Moût me vient bien et henors D’estre a son gré.
L’autrier joer m’en alai Par .I. destor (chemin détourné); En .I. vergier m’en entrai Por queillir flor. Dame plesant i trovai, Cointe d’atour (pleine de grâce, d’atours), cuer ot gai ; Si chantoit en grant esmai (ainsi elle chantait pleine d’émotion) : Amors ai, Qu’en ferai ? C’est la fin, la fin, queque nus die (quoiqu’on en dise), J’amerai.
Sujet : musique, chanson, poésie médiévale, vieux français, trouvères d’Arras, théâtre profane. amour courtois, langue d’Oil. Période : Moyen Âge central, XIIIe siècle Auteur : Adam de la Halle (1235-1285) Titre :Amours m’ont si douchement Interprètes : Les Jardins de courtoisie Album : D’Amoureus Cuer Voel Chanter (2007)
Bonjour à tous,
ous revenons aujourd’hui vers la poésie en vieux français et en langue d’oïl du trouvère Adam de la Halle avec une chanson médiévale d’amour courtois monodique du XIIIe siècle. Cette pièce se situe dans le registre « profane »; on se souvient que l’œuvre abondante que nous a laissé ce célèbre auteur, poète, musicien et compositeur du moyen-âge central ne contient pas de pièces et de compositions proprement liturgiques.
L’interprétation que nous en présentons ici nous vient de l’Ensemble français Les Jardins de Courtoisie dont nous allons aussi dire pouvoir dire un mot.
Amours m’ont si douchement par L’ensemble Les Jardins de Courtoisie
Les Jardins de courtoisie
Le milieu artistique et la création autour des musiques anciennes en provenance de la région lyonnaise nous a régalé décidément de bien des surprises. Nous parlions encore récemment de l’Ensemble Céladon mais aussi du jeune ensemble Apotropaïket c’est aujourd’hui au tour d’une autre formation qui nous vient du même endroit d’être présentée ici. L’ensemble de musiques anciennes Les jardins de courtoisie a en effet été crée à Lyon, en 2004, par la chanteuse soprano Anne Delafosse Quentin.
Parcours
En dehors de sa participation et de la direction de cette formation, cette artiste passionnée des répertoires médiévaux, renaissants et baroques avait encore cofondé l’Ensemble Musica Nova et également apporté sa pleine contribution vocale à des formations comme l’Ensemble Gilles Binchois ou encore l’Ensemble Céladon de Paulin Bündgen, pour ne citer que ces deux-là. Devenue enseignante à plein temps au Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon depuis quelques années déjà, elle organise encore des ateliers ou des stages dans le domaine des musiques anciennes et donne aussi, à l’occasion, des cours au Centre de Musique Médiévale de Paris. De fait, toutes ces activités ne lui laissent pratiquement plus le temps de se produire sur scène.
Production et « actualité »
D’un point de vue artistique, Les Jardins de courtoisie explore le répertoire des musiques anciennes sur une période allant du moyen-âge central au XVIIe siècle en passant par la Renaissance et avec une prédilection, comme son nom pouvait le laissait présager, pour les pièces issues de la lyrique courtoise.
A l’image de sa fondatrice et de facto, l’ensemble semble avoir arrêté de se produire sur scène depuis les années 2010-2011. Il n’existe pas vraiment de site web actualisé sur leur activité et les dernières informations sur leur page Facebook datent de 2009. Gageons qu’ils sont donc, pour l’instant, tous occupés en d’autres endroits et réjouissons-nous qu’il nous reste, au moins jusqu’à nouvel ordre, leurs productions passées pour les apprécier.
De ce point de vue, ils ont, à ce jour, produit trois albums, l’un sur les chansons de la cour de bourgogne au XVe siècle, l’autre sur Marguerite d’Autriche et son univers musical au XVIe et enfin le troisième, celui du jour, autour du trouvère Adam de La Halle. Un quatrième annoncé sur le site web de la chanteuse Soprano et qui semblait faire partie d’un programme du Conservatoire de Musique de Lyon (faisant intervenir Les Jardins de Courtoisie en collaboration avec Paulin Bündgen) n’est, semble-t-il, pas encore paru.
« D’amoureus cuer voel Chanter »
un album autour d’Adam de la Halle
Sorti en 2007, cet album de la formation était tout entier dédié à Adam de la Halle et à sa poésie courtoise. Du point de vue des titres, il abonde littéralement puisqu’il en contient pas moins de dix-sept, pris dans le répertoire des chansons et rondeaux du trouvère artésien.
D’un point de vue vocal, aux côtés d’Anne Delafosse Quentin, on pouvait noter la présence du ténor Lisandro Nesis, mais aussi celle du contre-ténor Paulin Bündgen.
Distribué par le label Zig-Zag Territoires, il ne semble pas, hélas pour l’instant, que l’album ait fait l’objet d’une réédition depuis sa sortie. On en trouve donc quelques exemplaires au format CD et en import mais les prix en sont relativement élevés. Affaire à suivre donc.
Amours m’ont si douchement
Dans le vieux-français d’Adam de la Halle
Partition (notation ancienne et nouvelle) prise dans les oeuvres complètes d’Adam de la Halle du musicologue et ethnologue Charles Edmond Henri de Coussemaker (1872)
Amours m’ont si douchement (doucement) Navré* (blesser) que nul mal ne sench (de sentir), Si servirai bonnement Amours et men douch ami* (douce amie), a cui me rent. Et fas de men cors present, Ne jamais, pour nul torment Que j’aie n’iert (de être) autrement, Ains voeil user mon jouvent En amer loialment.
Et si ne m’en caut (chaloir : ne m’importe pas)comment On m’aparaut laidement, Puis que j’ai fait mon talent Et je puis jesir* (m’allonger) souvent Lès* (près) son cors gent* (beau,noble). Je ne crieng* (de craindre) ore ne vent, Mais bon se fait sagement* (coiement autre MS) Déduire et si soutieuement* (subtilement – sagement autre MS) C’on n’en puisse entre le gent, Parler vilainement.
Trop me sistés* (jugez?) longement Amis, a moi proïier ent. Se vous m’amiés loialment, Je vous amoie ensement* (pareillement), Ou plus forment Mais femme, au commenchement Se doit tenir fièrement: Pour chou, s’ele se deffent, Ne doit laissier qui i tent A requerre asprement.
En vous souhaitant une très belle journée.
Frédéric EFFE.
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
Sujet : musique, chanson ancienne, folklore catalan, musique ancienne, langue catalane Période : moyen-âge central, XIIIe siècle ? Auteur original: ? Interprète : Arianna Savall,Petter Udland Johansen et Hirundo Maris Titre: El Mestre Album : Chants du Sud et du Nord Editeur : Universal Music(2012)
Bonjour à tous,
ujourd’hui, nous explorons une chanson ancienne qui nous vient des terres de Catalogne. Elle est interprétée par le groupe Hirundo Maris, ce qui va nous fournir une excellente occasion de parler de cette formation et de sa talentueuse fondatrice, l’artiste, compositeur, chanteuse et musicienne Arianna Savall.
Même si Jordi Savall est, pour notre plus grand bonheur, encore très actif sur la scène musicale, si l’on doutait encore que sa relève ne soit assurée, nous n’avons aucun souci à nous faire. Ferran et Arianna, les deux fruits de l’union du grand maître musique et joueur de vielle catalan avec la chanteuse lyrique soprano Montserrat Figueras sont en effet devenus, à leur tour, de brillants artistes, chanteurs et musiciens. Aujourd’hui, c’est de sa fille, la talentueuse Arianna Savall, que nous voulons vous parler.
Née en 1972, cette belle artiste a sans nul doute hérité de la passion familiale pour les arts et la musique ancienne et elle marche résolument sur leurs traces, en y ouvrant ses propres voies artistiques.
Après avoir étudié le chant lyrique et la harpe classique dans la région de Barcelone et au Conservatoire de Terrassa, puis s’être dotée d’une spécialisation dans l’interprétation baroque de son instrument de prédilection, Arianna a, comme d’autres artistes déjà mentionnés ici, suivi les cours de la Schola Cantorum Basiliensis de Bâle, école suisse de renom dans le domaine des musiques anciennes,
Dès ses débuts de carrière, à la fin des années 90. ses premiers enregistrements et son premier album aux côtés de Montserrat Figueras, seront primés et salués par un Diapason d’or. Dans la décennie qui suivra, elle poursuivra son parcours en famille, en jouant avec le célèbre Hespérion XXI de Jordi Savall, mais elle démontrera aussi ses grandes qualités vocales à l’Opéra, pour finalement, en 2003, enregistrer un premier album. Composé par ses soins, elle y donnera à la fois de la voix et de la harpe et l’album, ayant pour titre Bella Terra, sera extrêmement bien accueilli du public.
En 2009, elle créera avec l’artiste, chanteur et violoniste norvégien Petter Udland Johansen qui se trouve être aussi son compagnon, la formation Hirundo Maris, toute entière dédiée au répertoire des musiques anciennes, du moyen-âge à la période baroque. Depuis sa création, l’ensemble a déjà produit quatre albums et nous leur devons l’interprétation de la pièce du jour. Arianna s’y adonne avec une grande virtuosité et une voix splendide, pleine de justesse et de sensibilité.
Aujourd’hui, Arianna Savall et sa formation Hirundo Maris se produisent en concert dans toute l’Europe et même jusqu’en Asie. Pour consulter leur actualité et leur discographie, vous pouvez valablement consulter le site web officiel de l’artiste à l’adresse suivante : ariannasavall.com
Hirundo Maris
et les « Chants du Sud et du Nord »
Sorti en 2012, l’album « Chants du Sud et du Nord » de Hirundo Maris a été inspiré, au départ, par la chanson catalane « el mariner ». Cette dernière conte l’histoire d’une damoiselle des bords de la méditerranée, tombée amoureuse d’un guerrier et chevalier du nord. A l’image de la chanson, l’album est le fruit d’une union, mais c’est aussi celui de la rencontre entre deux univers musicaux et culturels; les deux artistes y explorent le répertoire ancien et traditionnel des musiques à la fois catalanes et norvégiennes mais aussi séfardi, pour nous proposer un voyage des rives anciennes de la méditerranée jusqu’à la mer du nord, à la recherche des similitudes, des différences, et de possibles et subtiles convergences entre musiques et chants des peuples viking, des navigateurs catalans et encore des voyageurs juifs séfarades.
La chanson El Mestre que nous vous proposons aujourd’hui est la première de l’album. Près de 30 ans auparavant, Jordi Savall et Montserrat Figueras en avaient proposé une version musicale dans leur album : Cançons de la Catalunya Mil•Lenària: Planys & Llegendes (1990) dont la volonté affichée était d’affirmer quelque chose de l’essence même de la culture catalane et de son héritage ancestral. A travers le temps et une génération plus tard, il est touchant de noter que ce même titre ouvre ces Chants du Sud et du Nord d’Hirundo Maris. Cette fois, c’est devant le miroir de l’ailleurs lointain, celui d’une culture à l’autre bout de l’Europe, et d’un mer à l’autre que la même chanson est posée, dans la recherche de possibles reflets, de fils conducteurs ou de correspondances, tout en s’ancrant fermement dans ses propres racines.
Il semble décidément que les musiques anciennes et la passion de leur art ne cesseront jamais chez les Savall d’être des prétextes sans cesse renouvelés pour interroger en profondeur les richesses artistiques inhérentes aux cultures qu’ils approchent, à travers l’histoire, le temps, et l’espace, tout en posant clairement la question des identités et de l’échange. Au delà même de leur virtuosité, ce questionnement est sans doute un autre des héritages que se passe, entre génération, cette belle famille d’artistes. Au coeur de leur musique et de leurs oeuvres, ils nous invitent sans cesse à tendre l’oreille et à mieux écouter, pour nous ouvrir à la culture de l’autre.
EL Mestre chanson catalane médiévale,
paroles originales et adaptation française
‘histoire de cette chanson ancienne catalane et de ses lignes mélodiques se perdrait quelque part autour du moyen-âge central et de l’art des troubadours de la Catalogne du XIIIe siècle. Je dis « se perdrait » parce que nous n’en avons, pour l’instant, pas nous-même, retrouver les sources précisement datées.
Pour ce qui est des traces musicales écrites en notre actuelle possession, elles sont toutes bien plus récentes. On trouve chez le compositeur barcelonais du XIXe /XXe siècle Miguel Llobet (1878-1938) des arrangements de cette pièce pour guitare. Du côté des paroles, le Dictionnaire de la musique et des musiciens de Mariano Pérez Gutiérrez, fait mention de l’auteur-compositeur catalan très prolifique des XIX et XXe siècles Josep Sancho Marraco (1879-1960), qui était aussi maître de musique à la cathédrale de Barcelone. Si l’on se fie à cet ouvrage, il serait même l’auteur des paroles puisqu’on la range dans ses « oeuvres » (Diccionario de la música y los músicos, Vol3, 1985). C’est assez étonnant au vue de la teneur du texte. Sauf effet de style recherché volontairement, la chanson semble, en effet, renvoyer à une période largement plus lointaine. En consultant de plus près quelques documents de la Bibliothèque de Catalogne, on en a d’ailleurs la confirmation puisqu’on y apprend qu’on doit plutôt à Josep Sancho Marraco une « version harmonisée de cette chanson populaire » pour cinq voix mixtes et soliste soprano, et non la chanson elle-même (Biblioteca de Catalunya).
Pour le reste, comme indiqué plus haut, cette chanson fut enregistrée, dans une version instrumentale par Jordi Savall & Montserrat Figueras (Cançons de la Catalunya mil·lenària). Elle le fut encore par d’autres artistes – à la guitare par Andres Segovia (1956) sur la base des partitions de Miguel Llobet, ou même dans une version vocale moins lyrique que celle du jour, par le chanteur catalan Sergi Dantí, en 2011.
L’histoire qu’elle nous conte est celle d’une jeune fille envoyée à l’école pour préparer son entrée dans les ordres, mais son professeur en tombe amoureux et lui implore d’y renoncer pour se marier avec lui. Nous vous en livrons ici les premiers couplets en catalan, accompagnés d’une adaptation en français.
El Mestre (le professeur)
El pare i la mare no em tenen sinó a mi. Me’n fan anar a l’escola a aprendre a llegir.
Mes ail ara tomba, tantom xiribiriclena, tom pena tom pi Mes ail ara tomba, tan tom xiribiriclom
Lon père et la mère n’avaient que moi pour enfant, Ils m’ont envoyé à l’école pour apprendre à lire
Refrain : il s’agit d’un mélange « d’onomatopées » musicales, dans laquelle elle semble aussi exprimer sa surprise et son désarroi émotionnel.
El mestre que m’ensenya s’ha enamorat de mi. Me’n diu: –-No et facis monja, que et casaràs amb mi – refrain
Le professeur qui m’enseignait est tombé amoureux de moi Il m’a dit : – Ne te fais pas nonne et épouse moi plutôt –
refrain
Jo n’hi faig de resposta que no l sabré servir. –-Tu faràs com les altres: quan me veuràs venir refrain
Je lui ai répondu que je ne saurai (pas) le servir – Tu feras comme les autres quand tu me verras venir* (*en me voyant rentrer)
refrain
me’n pararàs la taula, m’hi posaràs pa i vi, les estovalles blanques com el paper més fi
Mes ail ara tomba, tantom xiribiriclena, tom pena tom pi Mes ail ara tomba tan tom xiribiriclom
Tu me dresseras la table, me porteras pain et vin les nappes blanches comme le papier le plus fin (de la plus fine étoffe)
refrain
En vous souhaitant une belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.
etit détail lié à l’ergonomie, comme nous vous l’avions annoncé, il y a quelque temps, nous venons d’ajouter, dans la colonne de gauche du site, un menu dédié aux recherches de musiques médiévales par formation. Il est réparti en deux catégories. La première Ethnomusicologie regroupe les formations « classiques » et les ensembles qui se basent sur les manuscrits, les instruments anciens et un travail de restitution et d’interprétation au plus près de la musique médiévale. La seconde catégorie Folk Mediéval ou Médiévalismecontient les pièces un peu plus « libres » d’inspiration : folk, chansons basées sur des textes anciens mais avec des mélodies plus récentes, etc…
Nous ferons, bien entendu, évoluer ce menu au fil des articles pour faciliter vos recherches.
Détail d’affichage: petit bug Navigateur google chrome
Sans relation avec ce nouveau menu, si vous utilisez certaines versions du navigateur web google chrome pour naviguer sur le site, il peut advenir que les textes se superposent sur les images dans certains articles. C’est un bug assez ennuyeux mais qui fort heureusement n’apparaît que dans quelques rares cas et uniquement sur certaines versions de Google Chrome. Aucun souci donc en principe si vous utilisez Internet explorer, Mozilla Firefox ou des navigateurs de téléphones portables. Quoiqu’il en soit, si vous l’expérimentez, il existe une solution très simple pour en venir à bout. Il vous suffit de cliquer sur le bouton Refresh de votre navigateur et le tour est joué. Cela recharge le code de la page et résout le problème.
Voilà c’est tout pour les news « cuisine web » du jour. Merci de votre attention.