Archives de catégorie : Musiques, Poésies et Chansons médiévales

Vous trouverez ici une large sélection de textes du Moyen âge : poésies, fabliaux, contes, chansons d’auteurs, de trouvères ou de troubadours. Toutes les œuvres médiévales sont fournis avec leurs traductions du vieux français ou d’autres langues anciennes (ou plus modernes) vers le français moderne : Galaïco-portugais, Occitan, Anglais, Espagnol, …

Du point du vue des thématiques, vous trouverez regroupés des Chansons d’Amour courtois, des Chants de Croisade, des Chants plus liturgiques comme les Cantigas de Santa Maria d’Alphonse X de Castille, mais aussi d’autres formes versifiées du moyen-âge qui n’étaient pas forcément destinées à être chantées : Ballades médiévales, Poésies satiriques et morales,… Nous présentons aussi des éléments de biographie sur leurs auteurs quand ils nous sont connus ainsi que des informations sur les sources historiques et manuscrites d’époque.

En prenant un peu le temps d’explorer, vous pourrez croiser quelques beaux textes issus de rares manuscrits anciens que nos recherches nous permettent de débusquer. Il y a actuellement dans cette catégorie prés de 450 articles exclusifs sur des chansons, poésies et musiques médiévales.

la Cantiga de Santa Maria 248: un musicien de talent pour un roi poète érudit

Sujet : musique médiévale, culte marial, Cantigas de Santa Maria, Alphonse le sage.
Période : XIIIe siècle, Moyen Âge central.
Auteur : Alphonse X de Castille (1221-1284)
Interprète : Jordi Savall
Titre:  Cantiga de Santa Maria 248
AlbumLa Lira D’esperia II
Galicia,  
Editeur : Alia Vox (2014)

Bonjour à tous,

A_lettrine_moyen_age_passionujourd’hui, nous vous présentons une pièce du XIIIe siècle, interprétée par le grand musicien, violiste, violoncelliste, chef de coeur et chef d’orchestre catalan Jordi Savall. Il s’agit d’une recréation d’une des pièces des Cantigas de Santa Maria, un manuscrit de poésies et de chansons galaïco-portugaises datant du règne du roi de Castille Alphonse X le sage, (Alfonso X el sabio). L’instrument que l’artiste utilise ici est un rabel (ou rebab).

musique_poesie_monde_medieval_rabel_jordi_savall_et_alphonse_X_de_Castille_CantiqueC’est un instrument ancien à cordes et à archet que l’on retrouve en occident dans le moyen-âge et qui provient d’Orient. Sa présence est, semble-t-il, attestée avant le XIIIe siècle, mais on le trouve également dans le manuscrit d’époque des cantigas dont provient le morceau que nous vous proposons aujourd’hui. Il en existe plusieurs formes (voir photo en haut de l’article et photo plus bas également).

Alphonse X roi de Castille et de Léon,
Dit Alphonse le sage, ou le savant

Alphonse X, dit le sage ou le savant, fut roi de Castille entre 1252 et 1284. Il a connu un règne relativement mouvementé fait de rebellions, puis de querelles de succession. Ce souverain de Castille et de Léon a, à double titre, mérité ses appellations de sage et de savant.

Alphonse X dictant « le livre des jeux » Bibliothèque du Monastère de San Lorenzo de El Escorial

Pour le côté sage, s’il n’a pas rencontré de grand succès militaires dans ses tentatives d’annexion des royaumes voisins, pas plus que dans la guerre contre les Maures – certains auteurs lui reprochent même quelquefois de ne pas l’avoir menée de manière assez marquée, même si, très jeune, il contribua à la reconquête de Murcia et plus tard de Seville – , Alphonse X a su mener un politique économique très bénéfique pour son royaume, réformant la monnaie, encourageant la création de nombreux marchés et créant encore de nombreuses réformes dans le domaine législatif, judiciaire et légal.

Il essaya aussi durant une grande partie de son règne d’être sacré Saint empereur germanique mais n’y accéda pas, obtenant, tout de même, le titre de roi des romains. (ci contre la statue d’Alphonse X de Castille, devant la bibliothèque nationale de Madrid)

Alphonse le Savant

alphonse_X_le_Sage_de_castille_musique_poésie_savant_medieval

Pour le côté savant, Alphonse X fut un érudit dans des domaines aussi variés que l’Histoire, les sciences, le Droit, l’astronomie, mais aussi la littérature et la poésie. Il finance et parraine un réseau d’intellectuels latins, chrétiens, islamiques et juifs, connu sous le nom de l’école des traducteurs de Tolède. Ils traduiront et retranscriront pour lui de nombreux ouvrages.

Le Souverain de Castille participera également activement à ses travaux en mettant sa plume à contribution. De fait, On lui doit des chroniques historiques et des traités judiciaires, mais encore des ouvrages sur l’astronomie, sur les jeux, sur les échecs ou même sur les fables, On lui reconnait aussi d’avoir donné un nouveau souffle à la prose castillane en contribuant à l’enrichir avec des apports latins, arabes, et encore hébraïques.

Le cratère lunaire Alphonsus en hommage à un roi savant de Castille
Le cratère lunaire Alphonsus en hommage à un roi savant de Castille

En reconnaissance de sa contribution dans le domaine des sciences,  l’astronome Giovanni Riccioli, nomma même, en 1651, un cratère de la lune en l’honneur du roi de Castille : le cratère Alphonsus. Il se nommait au départ « Alphonsus Rex » mais plus tard, après que les noms furent normalisés, le « Rex » disparut et il n’en resta qu’Alphonsus.

Cantigas de Santa Maria et œuvre musicale

D’un point de vue musical et poétique, Alphonse X le sage laissa des chansons dans les registres de l’amour courtois et même du burlesque rédigées en Galaïco-portugais, une langue qu’il affectionnait et dont on le crédite encore d’avoir contribué à la promouvoir.

Manuscrit "Cantiga de Santa Maria", d'Alphonse X de Castille, on y voit notamment un Rabel
Manuscrit « Cantiga de Santa Maria », d’Alphonse X de Castille, on y voit notamment un Rabel

On lui attribue également les Cantigas de Santa Maria, soit plus de 420 chansons, récits de miracles et louanges annotés musicalement et dédiés à la vierge Marie. La Cantiga de Santa Maria 248 que nous vous proposons aujourd’hui est un récit de miracle tiré de ce vaste corpus.

Concernant la paternité des Cantigas de Santa Maria, il n’est pas certain qu’Alphonse X les ait toutes composées lui-même, mais le manuscrit est bien daté de son règne et il est certain qu’il a contribué à sa création. Il existe, encore, à ce jour quatre codex médiévaux qui nous sont parvenus de ces Cantigas. Ils se trouvent conservés dans différentes bibliothèques d’Espagne (Bibliothèque nationale de Madrid, Bibliothèque de El Escurial, Bibliothèque de Florence).

Jordi Savall, artiste et musicien d’exception
à la recherche des sonorités anciennes

« Ce que nous proposons c’est une tentative de recréer un certain art de faire sonner l’archet pendant la période médiévale. Il ne s’agit ni d’une hypothétique reconstruction historique d’un concert de cette époque, ou une étude musicologique de faits qui ne peuvent, de toute façon,  être connu avec une absolue certitude. »
Citations de Jordi Savall. Voir son site web très détaillée et complet

Ce grand artiste s’est fait connaître particulièrement en France pour sa participation dans le film d’Alain Corneau, « Tous les matins du monde« (récompensé par le César de la meilleure bande son), Jordi Savall a également composé et interprété la musique du film de Jacques Rivette « Jeanne la pucelle« .

En dehors de ces deux références côté français, le musicien et chef d’orchestre catalan est un passionné de son art et un artiste de grand talent. Il a, à son actif,  une carrière de plus de cinquante ans,  dédiée aux musiques anciennes et médiévales, jalonnée de succès et de récompenses, mais aussi extrêmement productive; il donne encore en moyenne près de 140 concerts par an et possède son propre label alphonse_X_jordi_savall_musique_poesie_monde_medievalde production Alia-vox qu’il avait crée en 1998 avec la cantatrice lyrique soprano catalane Montserrat Figueras (1942-2011).

A ce jour, Jordi Savall a enregistré plus de 230 disques dans des répertoires aussi divers que le monde médiéval, la renaissance, et encore les musiques baroques et classiques (retrouvez son autobiographie intellectuelle ici).

Nous espérons que vous apprécierez ce très beau morceau, interprété de main de maître et avec une gravité qui tranche d’avec les mélodies légères et rythmées que nous publions souvent ici.

Vous pouvez retrouver ici toutes les Cantigas de Santa Maria étudiées et traduites en français actuel.

Une très belle journée!

Fred
Pour Moyenagepassion.com.
« L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. » Publiliue Syrus  Ier s. av. J.-C

Une ballade « fleurie » de Jean Froissart et un court portrait du poète, historien, chroniqueur du moyen-âge

histoire_poesie_medievale_jean_froissart_chroniqueur_du_moyen-age_centralSujet : histoire médiévale, troubadour, poète, historien, chroniqueur du moyen-âge, poésie médiévale,
Période : XIVe siècle, moyen-âge central
Auteur : Jean Froissart (1337-1410)
Titre : Ballade
(Ci contre portrait de Jean Froissart, anonyme, XIXe siècle, © National Portrait Gallery, Londres)

Bonjour à tous,

Aujourd’hui, nous dédions un premier article à Jean Froissart, Chroniqueur, écrivain et poète du XIVe, reconnu comme comptant parmi les premiers historiens médiévaux par nombre de nos  contemporains.

Eléments de Biographie

N_lettrine_moyen_age_passioné à Valenciennes et ayant reçu une éducation de clerc qui le destinait à l’Eglise, Jean Froissart ne s’y incline pourtant pas et lui préfère, très tôt, le monde de l’Art, de la musique et de la poésie, autant que celui de la chevalerie. De fait, il commence, âgé à peine de vingt ans, à rédiger l’histoire des guerres de son siècle, et notamment bien sûr la guerre de cent ans, à la demande de son protecteur d’alors Robert de Namur, un noble proche du roi Edouard III d’Angleterre. C’est ce dernier qui amènera Froissart en Angleterre et l’introduira à la cour en lui présentant notamment la reine Philippe, épouse d’Edouard III. Il y reviendra plus tard, quand inconsolable et n’ayant pu séduire la dame de son coeur qui, non contente de s’être mariée, n’avait de cesse de se refuser à lui. (Vous voyez où ça mène l’amour reine_philippe_angleterre_jean_froissart_historien_troubadour_chroniqueur_poete_medievalcourtois? Je plaisante, pardon, restons concentré). Quoiqu’il en soit, la reine Philippe le prendra longtemps sous son aile et grâce à elle, il pourra approcher nombre de nobles et les interroger pour continuer son entreprise d’historien et de témoin de son temps.

Curieux de tout et aimant les voyages, l’âme d’un troubadour tout autant que celle d’un chevalier (même si l’on est pas certain qu’il fut véritablement adoubé), Jean Froissart voyagera dans de nombreux pays d’Europe, pour satisfaire son insatiable appétit de découvertes; Angleterre, Pays de Galles, Pays Bas, Ecosse, Espagne, Italie, etc. Avec méthode, il interrogera ses différents protecteurs et les chevaliers qu’il croisera au hasard de sa grande destinée afin de parfaire l’oeuvre de sa vie: ses chroniques historiques.  Vers la fin de son existence, il sera aussi ordonné prêtre, rattrapant en quelque sorte, la voie qu’on avait voulu lui faire suivre.

Jean Froissart, gravure du XIXe siècle,colorisée moyenagepassion;com
Jean Froissart, gravure du XIXe siècle,colorisée moyenagepassion;com

« Les Croniques de France, d’Engleterre et des païs voisins »

« Partout où je venais, je faisais enquête aux anciens chevaliers et écuyers qui avaient été dans les faits d’armes, et qui proprement en savaient parler ; et aussi aux anciens hérauts d’armes, pour vérifier et justifier les matières. Ainsi ai-je rassemblé la noble et haute histoire, et tant que je vivrai par la grâce de Dieu, je la continuerai ; car plus j’y suis et plus y labeur, plus me plaît. »
Jean Froissart, Citation, Extrait. 

E_lettrine_moyen_age_passionn plus d’être considéré comme un des chroniqueurs de référence du quatorzième siècle dont il est contemporain, on doit encore à Jean Froissart des pièces lyriques, mais aussi un certain nombre d’écrits ou de poèmes qui s’inscrivent dans l’amour courtois, et également un roman « Meliador » qui se déroule dans le monde des légendes Arthuriennes qui semble loin de faire l’unanimité au niveau littéraire dans le genre et qui n’a connu qu’un petit succès.

En dehors de ses productions littéraires, et même si on y a, longtemps, peu prêté d’attention, l’Histoire retiendra bien plus ses Croniques de France, d’Engleterre et des païs voisins, fortement inspirées d’une chronique du chanoine liégeois Jean le Bel mais qu’il aura eu à coeur de compléter et d’étoffer de sa plume talentueuse, autant que du large travail de terrain qu’il aura pu effectuer tout au long de sa vie. Froissart n’est pas le premier, bien sûr, à s’essayer au genre des chroniques historiques et elles sont assez prisées des rois et des nobles durant cette partie du moyen-âge central. On les illustre et on les enlumine, en général, et elles servent tout autant à histoire_medieval_crecy_jean_froissard_chroniqueur_poete_ecrivain_moyen-age_centralapprendre l’histoire qu’à s’y retrouver soi-même sous un jour avantageux. De fait, les chroniques de Jean Froissart ont donné lieu à un nombre impressionnant de manuscrits illustrés. (Ci-contre, Manuscrit 2643, Chroniques de Jean Froissart, BnF, XVe, Bruges)

Concernant cet ouvrage, haut en faits et en couleurs, on se doit encore ajouter que, comme pour bien des chroniques de cette période, il ne faut pas nécessairement y rechercher l’objectivité. Cela a-t’il vraiment changé de nos jours pour ce même genre, peut-être finalement plus proche d’un certain journalisme que de l’Histoire? Rien n’est moins certain. Dés l’instant où quelqu’un paye, il finit bien toujours par en demander pour son argent.

Quoiqu’il en soit, concernant les chroniques de Froissart, les dates n’ont pas la précision qu’un Historien moderne exigerait, les faits relatés ne le sont pas toujours à l’aide d’une méthodologie sans faille, les témoignages ne sont pas systématiquement recoupés, etc.., et Froissart n’échappe pas non plus à sa propre condition qui l’incline quelquefois à encenser ses protecteurs ou la chevalerie, au détriment du reste. Ce n’est, donc, bien entendu, qu’en les recoupant avec d’autres documents d’époque que l’on peut faire le tri des talents littéraires de Froissart et de ses propres implications, avec la justesse de ses vues sur les faits qu’il décrit. Il reste que son legs demeure une référence et, son approche opiniâtre pour témoigner de son époque autant que ses efforts pour la relater au plus près, lui ont gagné, pour beaucoup, une place de choix parmi les premiers historiens du monde médiéval. Ses chroniques restent aussi une oeuvre de référence majeure sur la guerre de cent ans.

Pour ce premier article le concernant, nous prenons un peu le contre-pied de l’habituel et plutôt qu’un extrait de ses chroniques, nous vous présentons, ici, une de ses ballades, ma foi, assez légère et très fleurie.

Ballade de Jean Froissart

SUS toutes flours tient on la rose à belle,
Et, en après, je croi, la violette.
La flour de lys est belle, et la perselle;
La flour de glay est plaisans et parfette;
Et li pluisour aiment moult l’anquelie;
Le pyonier, le muget, la soussie,
Cascune flour a par li sa merite.
Mès je vous di, tant que pour ma partie:
Sus toutes flours j’aimme la Margherite.

Car en tous temps, plueve, gresille ou gelle,
Soit la saisons ou fresce, ou laide, ou nette,
Ceste flour est gracieuse et nouvelle,
Douce et plaisans, blancete et vermillette;
Close est à point, ouverte et espanie;
Jà n’i sera morte ne apalie. 
Toute bonté est dedens li escripte,
Et pour un tant, quant bien g’i estudie:
Sus toutes flours j’aimme la Margherite.

Mès trop grant duel me croist et renouvelle
Quant me souvient de la douce flourette;
Car enclose est dedens une tourelle,
S’a une haie au devant de li fette,
Qui nuit et jour m’empeche et contrarie;
Mès s’Amours voelt estre de mon aye
Jà pour creniel, pour tour ne pour garite
Je ne lairai qu’à occoision ne die:
Sus toutes flours j’aimme la Margherite.

Une belle journée à tous et longue Vie!

Fred
Pour moyenagepassion.com
« A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes« 

Lays de François Villon: « au retour » de la torture et des cachots

françois_villon_poesie_francais_moyen_ageSujet : poésie médiévale, poésie satirique
Période : moyen-âge tardif, XVe siècle
Auteur : François Villon (1431-1463)
Titre : « Lays, au retour »

Bonjour à tous,

C_lettrine_moyen_age_passion‘est après  sa sortie de la prison du château de Meung-sur-Loire, où l’évêque d’Orléans Thibault d’Aussigny l’avait fait emprisonner que François Villon écrira ce LAYS et son œuvre majeure, le testament.

torture_medievale_supplice_de_eau_françois_villon_lays_au_retour_de_prisonLe doute subsiste encore sur les motifs de cet emprisonnement qui n’est pas le premier dans la vie du turbulent poète, sans doute de menus larcins à la faveur d’une passe où il se trouvait sans le sou, ce qui lui est arrivé également plus d’une fois. Incarcéré durant l’été 1461, François Villon en sortira quelques mois après en octobre, gracié par le roi Louis XI qui venait d’être investi de la couronne, à la suite du décès de son père Charles VII et qui faisait alors le tour de son royaume.

lays francois Villon poesie monde medievale  prison de meung

Le poète gardera encore longtemps les traces de cet emprisonnement où on lui fit subir des sévices, dont le terrible supplice de l’eau qui consistait à forcer le prisonnier à ingurgiter de l’eau en quantité. Il évoquera cette torture dans un autre texte, l’épître en forme de ballade à ses amis  :  « En ses boyaux verse eau à gros bouillon ». Vient-il hanter parfois de son air goguenard, les geôles du château lui qui a triomphé des siècles pour s’inscrire dans l’Histoire?

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Les cachots du château de Meung dont je suppose,sans pouvoir l’affirmer, qu’ils sont d’époque et ont connu Villon

Peu de temps après les faits, se retrouvant encore mêlé à une rixe dans laquelle un de ses amis blessera à coup de couteau le notaire pontifical François Ferrebouc, François Villon sera de nouveau arrêté et cette fois-ci condamné à être pendu. Il fera appel de la décision et sera finalement condamné à dix ans de bannissement. Il sortira de nouveau de prison en 1463 et disparaîtra à jamais sans qu’on ait jamais su s’il avait été assassiné par l’une de ses mauvaises fréquentations ou par un quelconque de ses ennemis, ou s’il était allé chercher ailleurs et en province une seconde vie.  Il avait alors 32 ans et emportait avec lui son mystère, ne nous laissant pour legs   que sa grande poésie.


Les paroles du Lay de François Villon.

« Au retour de dure prison,
Où j’ay laissé presque la vie,
Se Fortune a sur moy envie,
Jugez s’elle fait mesprison!
Il me semble que, par raison,
Elle deust bien estre assouvie,
Au retour.

Cecy plain est de desraison,
Qui vueille que de tout desvie;
Plaise à Dieu que l’ame ravie
En soit, lassus, en sa maison,
Au retour ! »


En vous souhaitant une belle journée.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com

Musique médiévale et troubadours modernes : Vox Vulgaris et « la suite meurtrière »

Sujet : musique médiévale, troubadours modernes
Ensemble, Groupe : Vox Vulgaris.
Titre : « la suite meurtrière »
Album : the shape of medieval music to come (2003)
(« la forme de la musique médiévale à venir »)

Bonjour à tous,

N_lettrine_moyen_age_passionous postons aujourd’hui une nouvelle pièce de d’inspiration médiévale par l’excellent groupe suédois Vox Vulgaris. Apparue dans le courant des années 90, la formation entendait faire revivre la musique médiévale, à partir de pièces d’époques authentiques, mais en laissant une large place à l’improvisation de ses musiciens dans un concept très voisin du Jazz fusion et qui se voulait aussi proche de la musique telle qu’on l’interprétait au moyen-âge. On ne leur doit, à ce jour, qu’un album. (pour en savoir plus sur le groupe Vox vulgaris c’est ici).

En vous souhaitant une trés belle journée!
Fred
Pour moyenagepassion.com
« A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes »