Sujet : citations médiévales, moyen-âge central, sagesse persane, Saadi, poésie morale, conte moral, liberté, servitude. Période : moyen-âge central, XIIIe siècle Auteur : Mocharrafoddin Saadi (1210-1291) Ouvrage : Gulistan, le jardin des roses, traduit par Charles Defrémery (1838)
Bonjour à tous,
our aujourd’hui, voici un peu de la sagesse du conteur médiéval Saadi. La citation est extraite de son Gulistan (jardin ou parterre de roses) et du chapitre sur les bienséances de la société. Il y est question de liberté ou, si l’on préfère de non servitude et comme toujours, dans les vers ou historiettes du poète persan d’une « morale » à méditer.
« Du vinaigre et des légumes que je ne dois qu’au travail de mes mains, valent mieux que le pain et l’agneau du chef de village. » Mocharrafoddin Saadi , Gulistan, le jardin des roses.
Dans le même chapitre, cette idée lui fera encore dire :
« Quoique le vêtement d’honneur conféré par le sultan soit précieux , mes habits usés sont encore plus honorables; quoique la table des grands soit délicieuse, les miettes que renferme mon sac aux provisions sont plus savoureuses. »
Une belle journée à tous.
Fred
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Sujet : fêtes historiques, festival médiéval européen, compagnies médiévales. festival historique. animations médiévales Période : grand Moyen Âge, du Ve au XVe siècle, Evénement : La fête des Remparts de Dinan 2018, 1000 ans d’Histoire Lieu : Dinan, Côtes-d’Armor (Bretagne) Date : les 21 et 22 juillet 2018
Bonjour à tous,
l y a quelques jours l’Association Fête des Remparts de Dinan, autrement dit le comité organisateur de la grande fête médiévale de la cité bretonne a levé le voile sur son programme 2018. Avec plus de 100 000 visiteurs attendus sur les deux journées du samedi et du dimanche, ce rendez-vous, pérenne depuis 35 ans, relève à chaque nouvelle édition les défis les plus ambitieux pour contenter son public. Cette fois encore, cet événement devenu incontournable au niveau européen pour tous les amateurs d’évocation historique et de moyen-âge festif ne dérogera pas à la règle.
1000 ans d’Histoire et des lieux dédiés
aux différentes périodes du Moyen-âge
L’ambition de cette Fête des Remparts 2018 reste donc comme toujours le grand divertissement sans pour autant perdre de vue la valorisation du patrimoine ainsi que sa vocation à transmettre. Dans ce cadre, le thème choisi cette année et c’est une grande nouveauté de cette édition, couvrira les mille ans du moyen-âge. De fait, des lieux ont été choisis pour représenter, chacun, une période de la longue histoire médiévale : Haut-moyen-âge et mérovingiens au Jardin Anglais, (Ve – VIIIe siècles) carolingiens à la Douve du Jersual (VIIIe – Xe siècles), moyen-âge central et féodal (XIe – XIIIe siècles) aux Grands Fossés et enfin moyen-âge tardif et période ducale (XIIIe – XVe siècles) au Square Dinantais.
A chaque lieu sa programmation, ses spectacles et ses animations, du grand divertissement sans temps mort et un découpage judicieux qui devrait permettre au public de mieux appréhender « les » différents Moyen-âge(s).
En plus des campements, contes, farces, musiques ou « danseries » que l’on pourra retrouver dans chaque endroit, il faut ici faire une mention particulière aux ateliers. Au delà du découpage en période, ces derniers couvrent en effet un nombre impressionnant de savoir-faire médiévaux : tabletterie, boissellerie, frappe de monnaie, travail du lin, peintures et matériaux, vitraux, technique de bâtisseurs, gravures d’enseignes, gastronomie, artisanat et manuscrits, etc, … Divertir intelligemment, le parti-pris pédagogique cher aux organisateurs sera bien, cette année encore, au rendez-vous.
Animations, parades, campements et divertissement continu dans toute la ville
En dehors de ces lieux dédiés, une pléthore d’animations gratuites et continues est encore prévue dans toute la ville. Elles débuteront dès le vendredi soir pour s’étaler jusqu’au dimanche en nocturne. Au programme, Grande Pavane et Remontée du Jerzual devenues désormais traditionnelles, mais aussi campements fixes, troupes et artistes en déambulation, défilés costumés et joyeuses parades, grands concerts et bal médiéval animé, le samedi soir, et bien d’autres surprises encore.
Voici quelques compagnies ou d’artistes que vous pourrez y croiser en dehors de ceux présents dans les lieux dédiés sus-décrits :
La Chalemie – La Volte Gaillarde – La Cie Grimpe à l’Echelle – Les Korriflames – Les Gourganes – La Rigourden – Les Ménestrels de la Rance – REC escrime – La Ferme de Kémo – Leita at Bardagi – Ar Soudarded – La Maisnie des Rêveurs d’Histoire – Les Archers du Papegault – Les Karnuths, etc…
Il faut souligner que les nombreux reconstituteurs, artistes, musiciens et troupes présentes ne seront pas les seuls à faire revivre la cité aux heures médiévales. De nombreux autres acteurs locaux sont également associés à la fête y compris les commerçants qui participent activement à son animation et à sa réussite.
Marché médiéval
Comme pour les autres éditions, du samedi au dimanche un grand marché médiéval proposera jusqu’à des heures tardives, ses créations et produits d’inspiration historique ou plus imaginaire et fantastique. On y annonce, cette année encore, près d’une centaine d’artisans et exposants.
Le grand tournoi-spectacle de Chevalerie
Enfin, en plus de toutes ces animations qui jalonneront la fête, il faut, bien sûr, mentionner le grand tournoi équestre. C’est la compagnie haute en couleur Arkaval Spectacles qui en aura la charge (au deux sens du terme). Entre divertissement et émotion, ce beau spectacle autour de la chevalerie sera donné à huit reprises durant le week-end, quatre fois le samedi et quatre fois le dimanche. Inutile de dire qu’au vue de l’affluence générale de l’événement et pour ceux qui souhaitent assister à ce tournoi, les réservations sont fortement conseillées.
Les préludes les 19 et 20 juillet
Si les temps forts de la fête se concentreront sur le samedi et le dimanche, il faut encore noter que des préludes sont organisées sur les deux journées précédentes. Destinées aux enfants en matinée, (ateliers, visites guidées, animations) il s’agit de mieux préparer leur immersion dans le festival mais aussi de tirer avantage de ce dernier comme support de sensibilisation et de découverte de la période médiévale. Les après-midis, ces préludes sont également ouvertes aux individuels qui pourront y retrouver des activités diverses (projections de films, conférences, découverte du patrimoine de la cité…) et encore la possibilité d’assister à des joutes à cheval et à lances « réelles ». comptant dans le championnat d’Europe de la discipline.
Pour plus de détails sur la programmation de ce grand festival mais aussi sur les accès (formules payantes ou gratuites selon les lieux mais aussi selon que vous serez vêtus ou non pour l’occasion, en costume d’époque), nous vous invitons à consulter le site web de la Fêtes des Remparts de Dinan 2018.
En vous souhaitant une très belle journée.
Fréd
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Sujet : agenda, fêtes médiévales, annonce, recherche, artisans, troupes,animations médiévales Lieu : Salignac-Eyvigues, Dordogne, Nouvelle-Aquitaine Date : Les 30 juillet, 6 & 13 août 2018 Nom : La grande fête des métiers d’antan et du moyen-âge de Salignac Organisateur : Le CASE
Bonjour à tous,
epuis plus près de trente ans, a lieu à Salignac, en Dordogne et dans le courant de l’été, une grande fête traditionnelle à la célébration des métiers anciens. L’événement se tient au pied du beau château-fort du XIIe siècle présent sur site et plusieurs milliers de visiteurs s’y retrouvent chaque année. Un village traditionnel a même été recréé pour l’occasion et héberge une partie de la fête.
A l’initiative du CASE (le comité local organisateur de l’événement), ce festival qui s’étale sur trois lundis de fin juillet à la mi-août, s’est enrichi, depuis quelques éditions déjà, d’une partie entièrement dédiée au Moyen-âge. Des troupes d’artistes et reconstituteurs sont conviés sur place et aux côtés de son marché artisanal et de ses ateliers et présentation des vieux métiers (plus de 50), on peut ainsi retrouver de nombreuses autres animations inspirées de cette période : campements et découverte de la vie quotidienne médiévale, exposition d’armes et armures anciennes, démonstration et initiation au combat, ateliers d’époque (taille de pierre, peinture sur blason, etc…), taverne et ripailles et encore bien d’autres activités aux couleurs du moyen-âge.
Avis aux artisans et troupes d’inspiration médiévale !
Dans ce cadre et pour l’édition 2018, le CASE recherche actuellement des artisans d’inspiration médiévale, désireux de venir exposer leurs produits et créations. Du côté des compagnies médiévales, il reste également une place pour une troupe de reconstituteurs et sur un des lundis.
Voir les détails sur l’image ci-contre ou contacter Thierry par email à l’adresse suivante :
Si vous êtes intéressés par cette fête en tant que visiteurs, vous trouverez plus de détails sur son site web officiel ici
En vous souhaitant une belle journée.
Fred
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Sujet : musique, chanson médiévale, poésie médiévale, humour, trouvère, ménestrel, auteur médiéval, vieux-français, lyrique courtoise, fine amor Période : moyen-âge central, XIIIe siècle. Auteur ; Colin Muset (1210-?) Titre : « Volez oïr la muse Muset ? » Interprètes : Ensemble für frühe musik Augsburg
Album : Amours & Désirs, Lieder der Trouvères Christophorus Records (1993)
Bonjour à tous,
‘est toujours un grand plaisir de revenir vers la poésie médiévale de Colin Muset parce que l’on sait que l’on va très certainement y trouver de la joie. Le trouvère manie le code courtois autant qu’il le malmène ou le détourne et ses textes regorgent souvent d’un humour rafraîchissant. Sa nature de bon vivant l’emporte en effet, la plupart du temps, sur le reste et il semble qu’il ne cède à la lyrique courtoise que pour nous entraîner sur d’autres terrains. Affaire de goût bien sûr et de moments sans doute, il faut bien avouer que la masse de textes qui gravite autour d’une fine amor aux frustrations et aux douleurs sans cesse remâchées peut devenir parfois un peu lassante. Avec la chanson médiévale du jour, nous somme loin de tout cela.
Ajoutons que pour autant qu’on puisse apprécier certaines interprétations lyriques (et elles sont légion) des pièces en provenance des troubadours et des trouvères du moyen-âge, ici, sous des accents qui pourraient sonner presque « folk », la voix franche et enjouée du chanteur/conteur semble finalement s’approcher au plus près de l’esprit du poète du XIIIe siècle. Pour un peu, on imaginerait les convives autour en train de rire et festoyer au son du trouvère et de son instrument. Tout y est retraduit : le rythme enlevé, l’orchestration minimaliste, mais aussi l’enthousiasme, la farce, la nature légère de la poésie de Colin Muset et cette version pleine d’énergie que nous partageons avec vous, aujourd’hui, demeure, de ce point de vue, une totale réussite et un véritable enchantement. Nous la devons à une formation allemande qui n’a plus fait parler d’elle depuis quelque temps déjà et que nous vous présenterons un peu plus bas : L’Ensemble für frühe musik Augsburg.
Colin Muset par l’Ensemble pour la musique ancienne d’Augsburg
L’Ensemble für frühe musik Augsburg
ondé en 1977 par le musicologue, chanteur et instrumentiste Hans Ganser, accompagné de deux autres artistes et musiciens Rainer Herpichböhm et Heinz Schwamm, l’Ensemble für frühe musik Augsburg(l’Ensemble pour la musique ancienne d’Augsbourg) se dédia entièrement au répertoire médiéval.
Des musiques profanes au religieuses, des chants d’Hildegarde de Bingen ou des pèlerins du moyen-âge central aux chansons des trouvères français ou des minnesängersallemands, la formation a été active durant près d’une trentaine d’années. Durant cette longue carrière, elle a sorti près d’une vingtaine d’albums, donné des centaines de concerts en Europe et outre-atlantique et connu une véritable popularité en Allemagne dans le champ des musiques médiévales et anciennes.
Leur dernier album remonte à 1997, date à partir de laquelle il semble que la formation musicale médiévale n’ait plus rien produit. De son côté et en 1999, Hans Ganser a fondé l’Ensemble vocal Celsitonantes dédié aux chants grégoriens, aux chants sacrés médiévaux et aux premières compositions polyphoniques du moyen-âge.
« Amours et désirs », une heureuse incursion dans le moyen-âge des trouvères
En 1993, l’Ensemble musical allemand décidait de s’attaquer, à son tour, aux chants des trouvères, du XIIe siècle aux débuts du XIIIe. L’album avait pour titre « Amours & Désirs. Lieder der Trouvères » (chansons de trouvères). Comme son titre l’indique, plus que d’amour courtois, il y était question de couvrir le thème de l’amour et du désir, mais aussi de refléter l’effervescence créatrice de cette période dont nous avons déjà parlé ici. C’est un moment où l’art des troubadours trouve un terrain favorable en Oil, sous la plume des poètes du nord que le transposent et l’adaptent. C’est encore le siècle de floraison des grandes universités.
Avec 15 pièces au total, l’album nous gratifie de chansons de Colin Muset, Moniot d’Arras, Blondel de Nesle, Thibaut de Champagne, Jean Erart et contient même une pastourelle de Jehan Bodel. Un grand nombre de pièces puise aussi dans le répertoire anonyme des XIIe, XIIIe siècles entre chants de croisades, pastourelles, chansons de toile et encore quelques estampies. Ilest encore disponible en ligne au lien suivant : Amour & Desirs [Import anglais]
« Volez oïr la muse Muset ? »
dans la langue d’oil de Colin Muset
Là où la lyrique courtoise s’épanche plus souvent qu’à son tour du côté de la frustration, de l’attente et des désirs insatisfaits, Colin Muset nous entraîne ici dans la « réalisation ». Sur le fond pourtant, l’amour de référence dont il est question reste bien « courtois » et le trouvère s’y décrit, en tout cas, de manière conventionnelle, comme un amant loyal : « Je l’aim tant, De cuer loiaument ».
Au sujet de la « muse » dont il est question ici et qu’il se propose de nous faire entendre, le sens est un peu sujet à caution. La « musette » désignait en effet un instrument à vent ou une cornemuse mais comme le poète nous parle de vièle et d’archet, il semble qu’il faille entendre « muse » dans le sens médiéval de muser : « faire de la musique » (Dictionnaire Godefroy), autrement dit et dans le contexte, une chanson (1).
Le poète joue aussi de son sobriquet en faisant allusion à une composition qui lui est propre. Cette « muse » désigne ainsi une pièce de son cru, connue de l’époque et Colin Muset nous conte même ici l’histoire de cette chanson qui, nous dit-il, quand il la chanta à une demoiselle chère à son coeur, en un « vergier flori », lui permit de la séduire. En entendant les vers du trouvère, la demoiselle (« dancelle », « donzelle ») dont il est question lui aurait donc cédé bien volontiers et avec force baisers, mais aussi (et cela semble pour lui et comme toujours d’égale importance) en le régalant de « bons morceaux » et de vin à profusion. La poésie s’épanche ainsi en de joyeuses ripailles copieusement arrosées à la célébration de ce moment.
Volez oïr la muse Muset ? En mai fu fête, un matinet, En un vergier flori, verdet, Au point du jour, Ou chantoient cil oiselet Par grant baudor,* (gaiété) Et j’alai fere un chapelet* (couronne de fleurs) En la verdor. Je le fis bel et cointe et net Et plain de flor. Une dancele* (demoiselle) Avenant et mult bêle, Gente pucele, Bouchete riant, Qui me rapele : « Vien ça, si vïele Ta muse en chantant Tant mignotement. »
J’alai a li el praelet* (prairie, petit pré) Atout la vïele et l’archet, Si li ai chanté le muset Par grant amour : « J’ai mis mon cuer en si bon cuer Espris d’amors… », Et quant je vi son chief blondet Et sa color Et son gent cors amoreusct Et si d’ator, Mon cuer sautele Pour la damoisele ; Mult renouvelé Ma joie souvent. Ele ot gounele De drap de Castele Qui restencele. Douz Deus, je l’aim tant De cuer loiaument !
Quant j’oi devant li vïelé Pour avoir s’amour et son gré, Elle m’a bien guerredoné* (récompensé) Soe merci, D’un besier a ma volenté, Deus ! que j’aim si ! Et autre chose m’a donné Com son ami, Que j ‘a voie tant desirré : Or m’est meri ! Plus sui en joie Que je ne soloie, Quant celé est moie Que je tant désir ; Je n’en prendroie N’avoir ne mounoie ; Pour riens que voie Ne m’en qier partir ; Ançois vueil morir.
Or a Colin Muset musé Et s’a a devise chanté Pour la bêle au vis* (visage) coloré, De cuer joli. Maint bon morsel li a doné Et départi Et de bon vin fort a son gré, Gel vous affi. Ensi a son siècle mené Jusques ici. Oncor* (encore) dognoie, En chantant maine joie, Mult se cointoie, Qu’Amors veut servir, Si a grant joie El vergier ou dognoie, Bien se conroie, Bon vin fet venir Trestout a loisir.
En vous souhaitant une belle journée.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com. A la découverte du Moyen-Age sous toutes ses formes.
(1) Les chansons de Colin Muset, par Joseph Bédier, Ed. Honoré Champion(1938)