Sujet : Kaamelott, médiéval-fantastique, légendes arthuriennes, cinéma, trilogie, affiche, humour Période : haut Moyen Âge à central Auteur/réalisateur : Alexandre Astier Date de sortie : 21 juillet 2021
Bonjour à tous,
andis que les dates de sa sortie en salle se rapprochent, Kaamelott premier volet déroule tranquillement mais sûrement sa promo. Les entretiens médias avec son auteur-réalisateur Alexandre Astier se multiplient et ce dernier vient également de publier l’affiche officielle du film sur son compte twitter personnel. Elle a été relayée, dans la foulée, sur le compte twitter officiel de Kaamelott.
Graphiquement, elle est de la même veine que les affichettes parues précédemment : très soignée, avec en-tête une formule qui donne bien le ton général du film. En faisant le choix d’éclipser un peu plus les acteurs (largement mis à l’honneur dans le set précédent), elle plante aussi superbement l’intrigue. Jugez plutôt.
Entre autres opérations médias, on pourra citer celle menée, tout au long de la semaine, par Antoine De Caunes, sur France Inter. Ce complice de l’auteur (qui incarne Dagonet dans le film et dans la série) consacre une spéciale à Kaamelott et à la sortie du film dans le cadre de son programme Popopop. Jusqu’à vendredi, à partir de 16 heures, il sera entouré d’Alexandre Astier et d’invités spéciaux. Pour retrouver le podcast, c’est par là.
On notera également que ça commence un peu à bouger du côté de l’url officielle Kaamelott.com qui était restée, jusque là, en sommeil. Merchandising en vue ? Point ne sait.
En vous souhaitant une belle journée.
Frédéric EFFE Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
Sujet : guerre de cent ans, destin, femmes, monde médiéval, saga historique, roman, Louis d’Orleans, Charles VI. Valentine de Milan, histoire médiévale. Période : XVe siècle, Moyen Âge tardif Portrait : Valentine Visconti (1368-1408) Auteur : Xavier Leloup Ouvrage : Les Trois pouvoirs (2019-2021)
En plein Moyen Âge tardif et au cœur de la guerre de Cent Ans, le destin de grandes dames a marqué, à jamais, celui de la France. Dans ce cycle, nous vous présenterons les plus marquantes d’entre elles. Aujourd’hui, nous poursuivons avec la quatrième : la Princesse de Milan et duchesse d’Orléans, Valentine Visconti.
l n’y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne. La princesse Valentine Visconti en aura fait l’amère expérience, elle qui, à cause de sa trop grande proximité avec le roi Charles VI, dut précipitamment quitter Paris, victime d’accusations de sorcellerie. Quand elle y fera son retour 12 ans plus tard, ce sera comme veuve. Et pour réclamer Justice.
Comme un vent de renaissance
Statue de Valentine de Milan, Victor Huguenin (1846) Jardin du Luxembourg, Paris
Intelligente, belle, fortunée : à la fin du XIVe siècle, Valentine Visconti est un astre qui ne manque pas d’attraits. C’est une Italienne, une Visconti originaire du très riche duché de Milan. Mais c’est aussi une princesse française de par sa mère, Isabelle de Valois, fille du roi Jean II. Sur le marché matrimonial européen, la cousine du roi de France a donc de quoi susciter les appétits. Et ce d’autant plus que son futur époux y gagnera une dot de 450 000 florins ainsi que le comté d’Asti, auxquels vient s’ajouter un précieux droit d’héritage sur les terres milanaises de son père, Jean Galéas Visconti.
L’heureux élu n’est autre que le duc Louis d’Orléans, frère de Charles VI. Héritier putatif du royaume de France, ce prince fait figure de mari idéal aux yeux de l’ambitieux duc de Milan. Or sitôt arrivée en France, Valentine va se révéler exceptionnellement cultivée. Sous la houlette de sa grand-mère Blanche de Savoie, elle a reçu une éducation mêlant lecture, calcul, musique et poésie. Dans ce château de Pavie où elle a grandi, Valentine a été habituée à la lumière, aux vastes salles, aux grandes fenêtres, à la peinture, la mosaïque, aux poètes et aux artistes. Elle parle le français, l’allemand et l’italien. Autant dire que comme le souligne François-Marie Graves, c’est « un sentiment du beau bien supérieur à celui qui existait alors en France » qu’apporte avec elle la princesse italienne. Et ce raffinement ne tardera pas à déteindre sur son mari.
Mécénat et amour des lettres
Sous son influence, Louis d’Orléans fait bâtir une bibliothèque qui doit concurrencer celle du Louvre – ou plutôt comme on l’appelle à l’époque, une « librairie ». Le nouvel édifice va bientôt rassembler quelques 62 ouvrages parmi lesquels se trouvent La Cité de Dieu de Saint Augustin, la Politique d’Aristote ou encore La Divine Comédie d’un certain Dante dei Alighieri.
Louis d’Orléans reçoit un livre des mains de Christine de Pisan. British Library, Harley MS 4431
Pour Gérard de Senneville, « le mariage de Louis d’Orléans et Valentine Visconti réunit deux personnalités éprises de livres, d’art et de poésie. Elles s’employèrent ensemble à encourager les gens de lettres et les artistes ». Le médiéviste belge Alain Marchandisse note d’ailleurs que Christine de Pizan n’a pas de mots assez flatteurs, tant dans la Cité des dames que dans le Livre des fais et bonnes meurs ou le Livre du corps de policie, pour unir, dans une même estime, Louis et Valentine, son épouse, « forte et constant en courage, de grand amour a son seigneur, de bonne doctrine a ses enfants, avisée en gouvernement, juste envers tous, de maintien sage et en toute choses très vertueuse, et c’est chose notoire ».
La belle et bête
Seulement voilà, Valentine commence à faire l’objet d’accusations. Que lui reproche-ton, exactement ? Sa proximité avec son beau-frère, le roi de France. Car Charles VI, qui souffre depuis des années d’une folie intermittente, ne peut plus se passer d’elle. Alors qu’il ne reconnait plus ni son épouse ni ses enfants et va jusqu’à oublier qui il est, Valentine lui demeure familière. Il l’appelle « sa sœur bien-aimée », se fait marquer de costumes à sa devise, et même au plus fort de ses crises, va lui rendre visite quotidiennement. À beaucoup cette prédilection parait troublante. Et ce, d’autant plus que la maladie du roi, que nul médecin n’a jamais réussi à guérir, ressemble sous bien des aspects à un envoûtement. À époque aussi superstitieuse, l’Italienne fait donc figure de coupable idéale. Les mauvaises langues ne vont pas tarder à raconter que si elle a le pouvoir d’apaiser son beau-frère, c’est parce qu’elle l’aurait elle-même empoisonné.
Charles VI en prière, Traictés de Pierre Salemon a Charles VI Manuscrit médiéval Ms-fr-165, Bibliothèque de Genève
« C’est une étrangère », insiste-t-on. Une fille de Milan, cette cité italienne où les Visconti ne reculent devant rien pour éliminer leurs adverses et font commerce spéculatif de l’argent. Les femmes n’ont-elles pas pour habitude de recourir à la magie, aux maléfices, à l’ensorcellement ? Qu’on en juge seulement : grâce à son miroir magique, un petit miroir d’acier poli qui lui permet de voir moult merveilles et d’accomplir d’étranges choses, la duchesse avait prédit qu’à une demi-lieue de Paris, un petit enfant se noierait. Elle avait alors demandé qu’on aille le quérir aux écluses du moulin et de fait, on avait retrouvé son petit corps inerte à cet endroit précis. Voilà bien la preuve de ses pouvoirs maléfiques ! Certains prétendent même qu’avec une pomme empoisonnée destinée au dauphin, la duchesse d’Orléans avait envenimé par erreur son fils de quatre ans, qui en était subitement tombé mort…
Face à de telles rumeurs, face à une telle pression exercée par l’opinion publique, la position de Valentine devient vite intenable. Il n’est pas un seul de ses déplacements, pas une seule de ses apparitions à la cour que les Parisiens n’accompagnent des plus violentes harangues. Aussi son époux le duc d’Orléans n’a-t-il finalement d’autre choix que d’éloigner de Paris, l’exilant alternativement dans leurs châteaux d’Amboise ou de Blois.
Mais si le duc d’Orléans sait protéger son épouse, cela ne l’empêchera pas de la tromper. Selon la légende, le frère du roi était à ce point amateur du beau sexe qu’il aurait fait accrocher les portraits de la centaine de dames dont il avait fait la conquête dans un couloir de son hôtel. Or parmi elles se trouve Isabelle de Bavière, la reine de France. Des années durant, ces deux-là convoleront au vu et au su de presque tout le royaume.
Une double trahison, en somme, pour le duc d’Orléans, qui trompera en même temps et son frère Charles VI et son épouse. Mais ce n’est pas tout. On compterait aussi parmi les maîtresses de Louis une certaine Mariette d’Enghien, qui n’aurait sans doute autant fait parler d’elle si elle ne lui avait donné un enfant. Le duc ne trouvera pas mieux que de confier ce bâtard aux bons soins de Valentine qui acceptera de l’élever à sa cour, aux côtés de ses enfants légitimes.
À Blois, la duchesse lui montre autant de sollicitude que s’il s’était agi de son propre fils. Pratique somme assez courante, pour l’époque. Sage décision aussi, aux regards de l’histoire, si l’on considère que petit « Jean » deviendra plus tard le « Beau Dunois », le fameux « bastard d’Orléans », célèbre compagnon d’armes de Jeanne d’Arc et véritable héros de la guerre de Cent Ans. Cette adoption n’en constitue pas moins une reconnaissance des innombrables turpitudes de son époux, qui en dit long sur l’aptitude de Valentine à l’aimer envers et contre tout.
La chef de clan
Eperdue d’amour pour son époux, Valentine Visconti aura donc tout accepté : les brimades, l’exil, l’humiliation d’être une femme trompée. Et quand Louis se fera sauvagement assassiner en plein Paris sous les ordres de son cousin de Bourgogne, l’Italienne n’hésitera pas davantage : en chef de clan, elle se rendra auprès du roi de France pour réclamer justice. Sans succès. Charles VI lui laissera, certes, la garde de ses enfants et une partie des domaines du défunt. Mais malgré son engagement solennel que « pour l’homicide et mort de son frère unique, il serait fait aussi tôt que possible bonne et brève justice », rien ne fut jamais entrepris. Le duc de Bourgogne ne fut ni arrêté, ni jugé, ni encore moins condamné. Pire encore, on le laissera justifier de son crime et le présenter comme un juste tyrannicide devant une cour de France littéralement médusée.
Valentine demande justice à Charles VI pour l’assassinat du Duc d’Orléans, A Colin ( 1836).
À ce moment-là, Valentine a donc presque tout perdu. Et la légende de lui prêter ces mots restés célèbres : « Rien ne m’est plus ! Plus ne m’est rien ! ». Il en faudrait cependant davantage pour l’abattre. La duchesse douairière s’en retourne à Blois où, comme l’explique Alain Marchandisse, « elle qui, jusqu’alors, était effacée, devient femme d’action et prend des mesures habituelles pour combattre ses ennemis par les armes, tout en faisant par ailleurs œuvre de gestionnaire terrienne et de femme d’Etat ». Elle ira même jusqu’à retourner à Paris entourée de ses enfants, pour plaider la cause de son mari et répondre point par point à la Justification du duc de Bourgogne. Mais à nouveau, sans résultat. Cette fois c’est le Dauphin, au nom du roi, qui se perd en promesses. La duchesse n’a alors d’autre alternative que de s’en retourner à Blois, pour cette fois ne plus jamais en sortir. Refusant toute visite, rongée par le chagrin et l’amertume, incapable de se nourrir, Valentine Visconti finit ainsi par suivre son mari dans la tombe, un an plus tard, en 1408, alors qu’elle n’avait pas encore 40 ans.
Sa tragique histoire ne pouvait toutefois s’arrêter là. D’abord parce que ce sont ses droits sur le Milanais que son petit-fils, le roi de France Louis XII, après Charles VIII, revendiquera pour mener ses guerres d’Italie. Ensuite parce que dès après sa mort, le flambeau de la lutte passera à son fils aîné, le jeune Charles d’Orléans. Presque malgré lui, le futur poète deviendra à 12 ans le chef d’une nouvelle ligue anti-bourguignonne qui prendra le nom d’ « Armagnacs ». Mais ceci est déjà une autre histoire. Une histoire qui commence avec le tome 2 des TROIS POUVOIRS.
F-M Graves, Quelques pièces relatives à la vie de Louis Ier, duc d’Orléans, et de Valentine Visconti, sa femme, p. V, Bibliothèque de XVe siècle, Honoré Champion, Paris Gérard de Senneville, Les quatre frères d’Orléans, Editions de Fallois Françoise Autrand, Charles VI, Fayard Alain Marchandisse, Milan, les Visconti, l’union de Valentine et de Louis d’Orléans, vus par Froissart et par les auteurs contemporains, Presses universitaires de Liège
NB ; sur l’image d’en-tête, on peut voir un extrait d’une toile du peintre François Fleury-Richard (1777-1852). Elle représente la duchesse d’Orléans pleurant le décès de Louis d’Orléans. Daté de 1802, elle aida notablement à la renommée de l’artiste. Elle est, aujourd’hui, conservé au musée de l’Ermitage de, Saint-Pétersbourg.
Sujet : Kaamelott, médiéval-fantastique, légendes arthuriennes, cinéma, trilogie, trailer cinéma, interview, Alexandre Astier, humour Période : haut Moyen Âge à central Auteur/réalisateur : Alexandre Astier Date de sortie : 21 juillet 2021
Bonjour à tous,
ans la foulée des bonnes nouvelles au sujet de la sortie de Kaamelott le film, au cinéma, voici le premier trailer officiel, suivi, en prime d’une interview toute fraiche du jour de l’auteur-réalisateur Alexandre Astier.
Le trailer du film Kaamelott 1er volet
D’une certaine manière, ce trailer répond à la question que nous nous posions, dans notre dernier article, sur le ton général de ce nouvel opus de Kaamelott (voir Kaamelott sortie confirmée pour juillet). Si les affiches, très artistiques, n’étaient pas dénuées d’une certaine dimension dramatique, le trailer donne un autre la et semble annoncer une comédie plutôt décapante. Je dis « semble » car une bande annonce n’est jamais tout à fait le film et on peut gager que l’auteur n’y a pas tout mis.
Kaamelott au Cinéma – trailer officiel
Le teaser de début 2020 nous en avait déjà donné un avant-goût visuel, mais on découvre ici de nouvelles images qui laissent présager d’une belle tenue en terme de production, de décors et finalement d’aventure (avec une mention spéciale pour certains costumes plutôt spectaculaires). Bref, on est loin du format parfois un peu à huis-clos des origines. Si ce dernier avait ses charmes, on comprend mieux, à la vue de ce trailer, à quel point Alexandre Astier a pu ressentir le besoin d’en repousser les bords. Il avait d’ailleurs commencé à le faire à l’occasion du Livre V, et plus encore du Livre VI de Kaamelott tourné, en partie, à Cinecittà. Là encore, pourtant, il avait dit avoir touché de nouvelles limites en terme de format : celles de la production télévisuelle contre celles du 7ème art. L’affaire était claire ; la suite se raconterait au cinéma ou elle ne serait pas. De longues années après, la première partie de son rêve est donc en train de se concrétiser.
L’interview d’Alexandre Astier
Publiée, aujourd’hui même, sur la chaîne youtube pop corn (redif de la chaîne Twitch Domingo), Alexandre Astier y donne quelques précisions sur le film. On y fait aussi quelques agréables détours par le voyage intergalactique, la SF et quelques autres sujets. Concernant le premier long métrage Kaamelott, il y confirme ce qu’il avait déjà déclaré il y a quelques années : le fait que le temps a passé dans la vie réelle autant (et même sans doute plus) que dans l’histoire sert son propos et il s’en dit même privilégié. Pas d’artifice donc, le temps s’est écoulé pour les personnages, comme pour les acteurs.
A l’occasion ce cet entretien, l’auteur-réalisateur affirme aussi (en toute logique) que le film ne s’adresse pas spécifiquement aux inconditionnels de Kaamelott. On pourra donc aller le voir en famille même sans rien connaître de la série TV. Quant aux fans, ils y croiseront forcément des surprises même si après tout ce temps, le meilleure chose serait sans doute de rester ouvert à l’œuvre et de se défaire, si on en avait formé, de quelque attente trop précise et particulière pour retrouver un œil neuf.
Alexandre Astier part-il « gagnant » en terme de succès ? Pas nécessairement. En tout cas, on le sent sur une réserve qui semble sincère et pas le fruit d’une fausse modestie. Même si la fan base est réputée impressionnante en taille, avant la sortie concrète, il est toujours délicat pour un réalisateur de préjuger du nombre d’entrées. Avec un peu de recul et à juger les échos que fait systématiquement la presse de la moindre nouvelle autour de l’auteur et de Kaamelott, on est quand même tenté de demeurer résolument optimiste sur l’engouement du public à aller voir ce film à partir du 21 juillet.
Ecriture, réalisation, composition, montage
On saluera encore ici sa vision globale de la tenue de l’œuvre et sa façon originale d’approcher le métier. Auteur, acteur, scénariste, réalisateur, compositeur de la musique et même monteur, le parti-pris d’assumer seul cette pluralité de fonctions qu’on a plus souvent l’habitude de voir déléguer à des personnes différentes n’est pas chose commune. Qui était le dernier à l’avoir fait en France ? Gainsbourg ? Et encore sans doute pas pour une production de cette dimension.
L’auteur de Kaamelott semble, en tout cas, y trouver une liberté d’action autant qu’une façon essentielle d’exprimer, jusque dans les moindres détails, sa vision d’auteur. Dans des entretiens passés, il avait dit, à plusieurs reprises, préférer assumer les limites, voire les imperfections éventuelles d’un tel choix pour parvenir à une œuvre qui soit entièrement sienne plutôt que de prendre le risque de déléguer les choses, pour de mauvaises raisons, et pour un résultat qui soit loin de ses aspirations.
D’un point de vue de l’écriture scénaristique, autant que musicale, il faut dire que tout le monde n’a pas, non plus, sa double compétence. Et s’il n’a pas lui-même dirigé l’orchestre sur ce long métrage, il va être intéressant de voir comment sa vision, presque à la Sergio Leone, d’une musique qui préexiste au film et fait bien plus que l’accompagner se conjugue ici, toute comparaison de style gardée, avec une composition que Leone aurait inévitablement confié à Ennio Morricone. Sur Kaamelott, premier volet, c’est bien la même personne qui tiendra ces deux rôles.
Pour conclure, sachant aussi que du succès de ce premier film dépendra le déroulement et la production du reste de la trilogie, on lui souhaite, à nouveau, tout le meilleur.
En vous souhaitant une belle journée.
Frédéric EFFE Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
NB : sur l’image d’en-tête d’article issue du trailer, on reconnaître Franck Pitiot dans le rôle de Perceval et Jean-Chrstophe Hembert dans celui de Karadoc.
Sujet : événement, festival musiques anciennes, musiques médiévales, patrimoine, églises romanes, chants polyphoniques, églises médiévales, Espagne médiévale Période : Moyen Âge (XIIe au XVe s) Evénement : 29 eme Festival Voix et Route Romane, « Ibérica » Dates : du 27 août au 12 sept 2021 Lieu : Alsace, itinérant (route romane)
Bonjour à tous,
ur l’agenda des événements à retenir autour du Moyen Âge et de ses musiques, le vendredi 27 Août marquera le retour du Festival Voix et Route Romane. Il s’étalera, à l’habitude, sur plusieurs week-end, trois en tout, et proposera pas moins de 8 concerts d’exception, jusqu’à sa clôture, le dimanche 12 septembre.
Le Festival Voix et Route Romane : musiques médiévales et patrimoine
Depuis quelques années déjà, nous relayons, avec plaisir, cet événement qui célèbre le Moyen Âge de plusieurs manières. Rappelons un peu ses fondamentaux avant de fournir plus de détails sur son programme 2021.
Le festival Voix et Route Romane affiche une double ambition : musicale et patrimoniale. Sur le mode itinérant, il se propose ainsi de faire découvrir à ses publics, les plus beaux monuments d’architecture romane de la région Grand Est et plus précisément d’Alsace, tout en les délectant de concerts de musiques médiévales donnés par les ensembles les plus prestigieux du moment.
« Iberica » : l’Espagne médiévale en vedette
Pour cette édition, c’est « Iberica » qui sera à l’honneur, ou, si l’on préfère, l’Espagne médiévale. Ceux qui nous suivent savent combien ce thème nous est cher et, à dire vrai, ce programme 2021 s’avère plus que prometteur. Il proposera, en effet, un voyage autour des trois cultures et religions qui coexistaient alors sur la péninsule.
Pas question pour autant de tomber dans un idéalisme un peu surfait. L’introduction du programme du festival donne d’emblée le ton. On y apporte quelques bémols historiques à cette vision romancée qu’on retrouve parfois, ici ou là, d’une Espagne médiévale ou même d’une Andalousie totalement pacifiées où les 3 religions monothéistes et leur gens auraient coexisté dans une sorte d’égalitarisme, de liesse et de tolérance lisses. La réalité est un peu moins idyllique même si, en se souvenant de cours royales comme celle d’Alphonse X le savant, les organisateurs de l’événement rappellent très justement qu’à un certain niveau d’érudition et de pouvoir, l’atmosphère avait pu être quelquefois propice aux échanges et aux enrichissements mutuels.
Ajoutons que ce thème de l’Espagne médiévale tombe d’autant plus à point pour le festival qu’on célèbre, cette année, le 800e anniversaire de la naissance d’Alphonse X de Castille. Il aura, bien sûr, sa place dans la programmation, avec notamment ses cantigas de Santa Maria.
Iberica 2021 : les formations et les concerts
Voici un aperçu de ce que les organisateurs vous ont concocté. Pour ce cru, 8 ensembles de musique ancienne ont été invités.
Premier week-end, les 27 et 28 août.
Du point de vue des formations, c’est Eduardo Paniagua qui ouvrira le bal, le vendredi 27 août au soir, avec un concert dans le ton. Intitulé L’Espagne des trois cultures, ce programme verra les chants chrétiens, juifs et arabes du Moyen Âge se rejoindre et s’enchaîner sur scène, sous la houlette du grand directeur espagnol.
Il sera suivi, le lendemain, par l’ensemble La Roza Enflorese, originaire, quant à lui, de Belgique (comme son nom ne l’indique pas). Menée par ses deux fondateurs, la mezzo soprano Édith Saint-Mard et le flûtiste Bernard Mouton, entourés d’autres musiciens, cette formation médiévale, qui fêtera, cette année, ces 21 ans de carrière s’est consacrée tout particulièrement aux chants judéo-espagnols de la diaspora séfarade.
Second week-end, les 3,4 et 5 septembre
C’est l’Ensemble Discantus qui ouvrira, le week-end suivant, avec un concert dédié aux cantigas de Sant Maria d’Alphonse X (le vendredi 3 septembre). Dans l’esprit de l’album Santa Maria, chants à la vierge dans l’Espagne du XIIIe siècle de cette formation médiévale, les cantigas d’Alphonse le Sage côtoieront ici des pièces mariales variées du Moyen Âge central et du XIIIe siècle (chants de troubadours, chants polyphoniques cisterciens, etc.). Avec ses sept voix féminines de toute beauté au rendez-vous, ce concert donné à l’Eglise de Sain-Foy de Sélestat, s’annonce comme une belle promesse d’émotion et d’évasion.
Le samedi 3, succédera une autre formation vocale féminine : Proyecto EVOCA. Ce jeune Quatuor d’origine espagnole s’est donné pour objectif « l’Exploration de la Vocalité et de l’Oralité du Chant Antique » (EVOCA) ; il proposera ici un premier programme élaboré à partir du Codex Calixtinus, manuscrit médiéval du XIIe siècle consacré à l’évocation de la vie de Saint-Jacques de Compostelle.
Pour clôturer ce week-end sous des auspices artistiques très féminines, c’est Cum Jubilo, une formation française qui prendra le relai. Le dimanche, ce quintet féminin suivra, lui aussi, l’inspiration de Santiago mais en y ajoutant, cette fois, l’angle des routes de pèlerinages. Ainsi, le Codex Calixtinus viendra s’y trouver enrichi d’emprunts au corpus des Cantigas de Santa Maria. Encore un beau voyage en perspective.
Troisième week end, les 10,11 et 12 septembre
Le dernier week-end s’ouvrira sous la direction de Guillermo Pérez et sa formation Tasto Solo, dont le répertoire prend racine dans le Moyen Âge pour s’étendre jusqu’à la Renaissance. Son programme, au titre évocateur de La Flor en Paradis, entraînera son audience au XIVe siècle dans les monastères et les cours de Castille et d’Aragon. La créativité de son directeur autant que son parti pris de proposer un véritable spectacle vivant et riche d’improvisation devrait faire de ce concert un autre temps mémorable du festival à ne pas manquer.
Le samedi 11, ce sera au tour du jeune ensemble La Quintina de monter sur scène. Fondée en 2019, sous la direction du ténor Jérémie Couleau, cette formation française s’est donnée pour ambition de faire revivre les polyphonies oubliées sans se cantonner à une époque, i une ère géographique particulière. Leur concert, qui aura lieu en l’église de Saints-Pierre-et-Paul de Sigolsheim, entraînera son public dans la deuxième moitié du XVe siècle et, en Espagne, comme il se doit. On y suivra les pas et l’œuvre de Juan de Triana, compositeur espagnol, héritier de l’Ecole Franco-flamande et de ses chants polyphoniques. Sur les 20 pièces léguées par ce maître de musique de la renaissance, Jérémie Couleau et son ensemble se proposera de vous faire revivre ses chants spirituels.
Enfin, le dimanche 12 septembre, pour clore ce festival en beauté, c’est l’ensemble français Canticum Novum qui nous fera voyager, une dernière fois encore, sur les routes menant à l’Espagne médiévale. Créée à la fin des années 90 par le contre-ténor et directeur d’orchestre Emmanuel Bardon, la formation explore depuis, les voies de la musique ancienne. Ayant fait de l’Europe et du bassin méditerranéen, sa zone de prédilection, il entend y questionner les échanges interculturels et les notions d’identité et de transmission. Pour ce concert de clôture, tout (ou presque) est dans le titre : Samâ-ï, Les routes d’Al-Andalous de Cordoue à Alep. On y partira donc sur les traces de la musique Arabo-Andalouse, de son émergence à son histoire et ses évolutions.
Un festival pour tous
Bien entendu, le Festival Voix et Route Romane ne s’adresse pas qu’à la clientèle régionale du Grand Est. Il demeure, au contraire, totalement ouvert, ajoutant encore à sa vocation culturelle, historique et patrimoniale, une dimension touristique. Aussi, si vous ne connaissez pas la région et que vous êtes férus de musiques anciennes et de moments inoubliables dans des cadres enchanteurs, cela pourrait être un très beau choix de destination pour cet été.
Nous vous laisserons découvrir les tarifs des concerts (voir lien vers le site ci-dessous) mais nous pouvons déjà vous dire que les formules restent étonnamment accessibles au regard de la qualité proposée. Pour plus de détails sur cela, ainsi que sur les dates, lieux et réservations, merci de vous reporter au site officiel du Festival Voix et Route Romane (vous pouvez également le télécharger le programme du festival au format pdf sur ce lien alternatif).
En vous souhaitant une belle journée. Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes