
Période : Haut Moyen Âge, Moyen Âge central.
Lieu d’Intérêt : Tintagel, site archéologique d’exception, découvertes récentes
Gestion du site : English Heritage
Bonjour à tous,

Tintagel au Moyen Âge central
Entre presse à sensation et archéologie, le site de Tintagel est marqué du sceau indélébile de Geoffrey de Monmouth, religieux et historien anglo-normand du XIIe siècle, au service du roi Henri 1er d’Angleterre qui, dans son Historia Regum Britanniae, fit de l’endroit le lieu mythique de la naissance du Roi Arthur, enfanté par Uther Pandragon suite à un subterfuge rendu possible par l’enchanteur Merlin. Aujourd’hui, Tintagel est sans doute une des places historiques les plus visitées d’Angleterre, certainement d’ailleurs bien plus pour ses références au légendaire roi breton que pour sa réalité historique établie.
Dans les faits, le site de Tintagel héberge les ruines d’un château construit durant le Moyen Âge central et au XIIIe siècle. Sise sur un emplacement qui ne semble pas avoir « à première vue » de valeur stratégique particulière, cette forteresse n’est pourtant pas sans lien avec le Roi Arthur puisqu’on admet généralement qu’elle fut construite à cet endroit même par Richard 1er, comte de Cornouailles et frère du Roi Henri III d’Angleterre 
Si la majorité des historiens contemporains conteste dans les grandes lignes, la réalité des faits du roi Arthur et de ses chevaliers, ou à tout le moins fait le constat qu’il est impossible d’en établir la véracité, au vue des documents en présence, pour les hommes de Moyen Âge, il ne faisait guère de doute que le fils de Uther Pendragon avait réellement existé et conduit nombre des exploits que les contes gallois ou les écrits de Geoffrey de Monmouth lui prêtaient.
Héritier des légendes arthuriennes
E

Un château peut en cacher un autre
Pour en venir à l’archéologie sur site, la campagne de fouilles actuelle à Tintagel est conduite par l’association English Heritage depuis les années 90. Disons d’emblée que le but déclaré n’est pas – les archéologues sur place s’en défendent largement – de rechercher une quelconque corrélation entre les découvertes et les légendes arthuriennes, mais bien plutôt de mettre à jour les vestiges de bâtiments du haut Moyen Âge.
Dans les années 30, certaines fouilles avaient, en effet, permis de découvrir les traces d’édifices datant d’une période contemporaine des légendes : les Ve, VIᵉ siècles et le haut Moyen Âge. Suite à ces découvertes effectuées du début du XXe siècle, les fouilles s’étaient interrompues pour quelques décennies et, pire même, la demeure de l’archéologue qui les avait en charge ayant été détruite par des bombardements durant la deuxième guerre mondiale, les traces de ses conclusions avaient été en grande partie perdues. Quoiqu’il en soit, depuis les années 70-80, on admettait généralement que les vestiges mis à jour et les traces de bâtiments enfouis pouvaient être les restes d’une forteresse celte, et peut-être même le centre du Royaume de Dumnonia (Domnonée). A partir du IVe siècle et jusqu’au début du IXe siècle et l’invasion des saxons, cette province s’étendait de part et d’autre de la manche sur l’île britannique, mais aussi en Bretagne continentale.
« La pierre d’Arthur »


« Tintagel nous a présenté la preuve de l’existence d’un prince de Cornouailles, au haut Moyen Âge (dark ages), d’un statut social élevé et qui vivait au temps où Arthur vivait. Le site nous a livré le nom d’une personne : « Arthnou ». Arthnou était ici, c’est son nom que nous retrouvons sur ce morceau de pierre. C’est tout de même assez énorme comme coïncidence, C’est là que le mythe rejoint l’histoire. C’est la découverte de toute une vie. »
Geoffrey Wainwright, Arthur Stone Discovery at Tintagel
Les découvertes de 2016
En août 2016, en poursuivant les fouilles sur le site, l’équipe d’archéologues a mis à jour de nouvelles découvertes : les restes d’un mur enfoui d’un mètre d’épaisseur datée de ce même haut Moyen Âge et également de nombreux fragments de poterie et d’objets de verre qui, à l’analyse, proviennent de sites très distants : romains, anatoliens et méditerranéens notamment. L’ensemble tend 
De manière certaine, en tout cas, le site était le lieu de vie d’une élite, abritée derrière de hauts et solides murs de pierre dans un complexe élaboré, tant au niveau architectural que défensif. L’endroit était aussi, à l’évidence, le centre d’une forte activité commerciale. Les experts de cette période et de ce peuple celte brittonique de Domnonée avancent que ces derniers échangeaient très certainement de l’étain, et peut-être même encore des esclaves et des chiens de chasse contre ces produits élaborés d’origine lointaine et méditerranéenne (vin, huile d’olive, etc…). Plus d’informations sur la Domnonée ici ( en anglais).
Corrélations arthuriennes ?
Et Arthur dans tout ça, me direz-vous ? Et bien les bâtiments sont, encore une fois, contemporains du siècle où la légende situe le roi breton mais les archéologues restent, là encore, prudents. Si certains y cèdent volontiers, il semble tout de même que l’ensemble de la corporation voit la poursuite des légendes arthuriennes plus proche d’un film de Stephen Spielberg que d’un travail sérieux de recherche de terrain. Arthur n’est donc pas devenu leur Graal et ils se défendent, au moins officiellement, d’en poursuivre la chimère. Ils préfèrent donc se focaliser sur les informations cruciales que promettent, quoiqu’il en soit, d’apporter les fouilles de Tintagel dans les années à venir sur l’Angleterre du haut moyen âge, et sur cette période encore peu connue de son histoire qui fait suite à la chute de l’empire romain. Ajoutons que ces dernières trouvailles archéologiques ont fait de Tintagel, un 
Bien sûr, du côté des amateurs du mythe d’Arthur et ses preux chevaliers, chaque découverte allant dans le sens de la légende est toujours un enchantement et ces dernières trouvailles risquent de garantir encore pour longtemps la haute fréquentation du site de Tintagel.
En vous souhaitant une très belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com
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l y a quelques années, Jordi Savall nous proposait une visite acoustique et esthétique de l’abbaye et nous ne résistons pas à l’envie de partager cette vidéo pour vous donner un avant goût du festival et de son ambiance artistique et historique.


puisqu’au milieu du XIXe siècle (1848) des moines de l’abbaye de Sénanque viendront s’y réinstaller, avant d’en être chassés par les lois de séparation de l’Etat et de l’église, quelque cinquante ans plus tard, au début du XXe. Acquise aux enchères en 1908, par le collectionneur Gustave Fayet, l’abbaye demeure, depuis lors, un bâtiment privé, propriété des descendants de ce dernier.
Sujet : poésie médiévale, poésie réaliste, satirique, trouvère, Vieux français, langue d’oil, ribauds, misère, hiver.
our commencer cette semaine sous le signe médiéval, nous vous proposons une lecture audio celle de la célèbre poésie de Rutebeuf: le Diz des Ribauds de Grève. Il y est encore question de misère et d’hiver, mais cette fois-ci, ce n’est pas de sa propre infortune dont Rutebeuf nous parle mais de celle des miséreux qui se tiennent alors sur la place de Grève, à Paris.


les regards naïfs de jeunes paysans débarqués depuis peu, avec leur porte-
pour livrer également ses écrits aux flammes, soit son ouvrage: « Le Miroer (miroir) des âmes simples et anéanties ». Tout fut conduit avec l’aval du bon roé Philippe le Bel, mais il faut dire qu’il était bien lancé (pour ne pas dire bien chaud), puisque c’est cette même semaine qu’il fit aussi brûler les premiers templiers.
Sujet : événement moyen-âge, compagnies médiévales. idée sorties, marché Noël médiéval, festivités
aison oblige, nous faisons encore une petite note, aujourd’hui, sur une manifestation autour d’un marché de Noël et du moyen-âge qui a aussi l’intérêt de se tenir à Estrées-Lés-Crécy en Picardie, non loin du théâtre d’une bataille qui fit date dans l’Histoire médiévale : la bataille de Crécy, premier grand affrontement de la guerre de cent ans qui vit la déroute des Armées du roi d’Angleterre devant celles de les armées du Roi de France.







uelques siècles après la bataille de Crécy, l’Historien et écrivain Jules Michelet remettra en perspective ses conséquences dans le contexte du monde médiéval et des valeurs de la chevalerie, en écrivant ces lignes :
« La bataille de Crécy n’est pas seulement une bataille, la prise de Calais n’est pas une simple prise de ville; ces deux événements contiennent une grande révolution sociale. La chevalerie tout entière du peuple le plus chevalier avait été exterminée par une petite bande de fantassins. »